464 VOYAGE DAMS LA GRÈCE,
tatare fidèle de m'accompagner, et de me remettre
bien portant entre les bras de mon frère, duquel il
devait lui rapporter un certificat des bons services
qu'il m'aurait rendus.
La voix du muezzin venait à peine d'appeler les
musulmans à la prière de l'aurore, que j'étais déjà
sur pied, m'imaginant que l'heure fixée pour le dé-
part était celle à laquelle on partait. Cependant le
jour parut; il se passa une heure, il s'en écoula une
autre, lorsque ;le tatare arriva,' et, du ton d'un
homme qu'on aurait fait attendre depuis- long-temps,
demanda si les bagages étaient prêts, sî tout était
arrangé, parce qu'il fallait sur-le-champ se mettre en
route. Je lui fis répondre par un domestique mor-
laque, qu'on l'attendait depuis le matin ; et aussitôt
on s'empressa de descendre les charges dans la cour.
Je me disposais moi-même à sortir, lorsqu'on m'avertit
que mon homme était retourné en ville, et que les
chevaux n'avaient pas encore paru.
' Je compris par ce retard, que si on en usait ainsi
dans la capitale et sous les yeux du maître, à quelles
contrariétés je devais m'attendre loin du centre de
l'autorité. Je vins, en faisant ces réflexions, me ras-
seoir auprès du feu, résigné à mon sort, comme un
homme qui allait dépendre de la volonté de gens
desquels il ne pouvait pas se faire entendre, puisque
j'ignorais la langue du pays; lorsqu'à onze heures,
les chevaux, le tatare et sa suite arrivèrent avec
fracas; alors on chargea précipitamment, et nous
partîmes.
Travnik, que j'ai entrevu couvert de neiges, et
tatare fidèle de m'accompagner, et de me remettre
bien portant entre les bras de mon frère, duquel il
devait lui rapporter un certificat des bons services
qu'il m'aurait rendus.
La voix du muezzin venait à peine d'appeler les
musulmans à la prière de l'aurore, que j'étais déjà
sur pied, m'imaginant que l'heure fixée pour le dé-
part était celle à laquelle on partait. Cependant le
jour parut; il se passa une heure, il s'en écoula une
autre, lorsque ;le tatare arriva,' et, du ton d'un
homme qu'on aurait fait attendre depuis- long-temps,
demanda si les bagages étaient prêts, sî tout était
arrangé, parce qu'il fallait sur-le-champ se mettre en
route. Je lui fis répondre par un domestique mor-
laque, qu'on l'attendait depuis le matin ; et aussitôt
on s'empressa de descendre les charges dans la cour.
Je me disposais moi-même à sortir, lorsqu'on m'avertit
que mon homme était retourné en ville, et que les
chevaux n'avaient pas encore paru.
' Je compris par ce retard, que si on en usait ainsi
dans la capitale et sous les yeux du maître, à quelles
contrariétés je devais m'attendre loin du centre de
l'autorité. Je vins, en faisant ces réflexions, me ras-
seoir auprès du feu, résigné à mon sort, comme un
homme qui allait dépendre de la volonté de gens
desquels il ne pouvait pas se faire entendre, puisque
j'ignorais la langue du pays; lorsqu'à onze heures,
les chevaux, le tatare et sa suite arrivèrent avec
fracas; alors on chargea précipitamment, et nous
partîmes.
Travnik, que j'ai entrevu couvert de neiges, et