DEUX ÉPITAPHES ROMAINES DE FEMMES
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rie. L'une des omissions du texte de Marnotte le frappa, mais
l'autre ne fut pas réparée dans sa transcription, et il fallut le
flair supérieur de Léon Renier pour la lui faire apercevoir. Sans
avoir vu l'inscription, cet éminent épigraphiste indiqua le sigle
qui devait avoir été omis par Marnotte entre les deux derniers
mots de la première ligne, et ce sigle y fut en effet constaté.
Toutefois la lecture du général Creuly, rectifiée par Léon Re-
nier, comporte une incorrection dès son début, et le commen-
taire qui l'accompagne n'a aucune valeur1.
Il n'existe donc encore ni relevé correct, ni lecture exacte, ni
traduction fidèle de l'épitaphe qui nous occupe : ce que je vais
en dire a pour but de procurer ce triple résultat.
Le premier mot qui se présente est mis au datif : il désigne la
défunte. Ce mot est à l'angle écorné du sarcophage : il a perdu
ses deux lettres initiales, mais la troisième lettre est accusée par
le pied d'une haste et le délié terminal d'un trait ondulé et oblique
qui ne peut procéder que d'une lettre R. Cette lettre, étant suivie
de la fin de mot GINIAE, n'avait pu être précédée elle-même que
des lettres V et | ou E : d'où la certitude que la défunte s'était
appelée Virginia ou Verginia. Le général Creuly, croyant à la
nécessité des deux sigles D. et M., signifiant Diis Manibus, en
tête d'une épitaphe qu'il déclarait « païenne, mais d'une basse
époque », récusaitle mot tùGINIAE pourlui substituercontre toute
vraisemblance le mot OGINlAE, précédé des deux sigles D. et M.
La constatation des bases d'une lettre R, au début de ce qui nous
reste de l'épitaphe, détruit absolument cette hypothèse. La dé-
funte se nommait donc Virginia. Mais ce n'était là qu'un quali-
ficatif amical, dont la fin de l'épitaphe développera la signification
en ces termes : SOLO · CONTENTA ·MARITO. « Le mot Virgi-
nia », a dit Alphonse de Boissieu', « n'est qu'une épithète répondant
aux expressions univira, univiria, qui se lisent dans quelques
inscriptions... On trouve aussi celle de virginius donnée à un
homme par sa femme avec une signification analogue. » Une
1. Revue archéologique, 2° sér., t. IV, 1861, pp. 390 et 477.
2. Inscriptions antiques de Lyon, p. 428.
IIIe série, T. xv.
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rie. L'une des omissions du texte de Marnotte le frappa, mais
l'autre ne fut pas réparée dans sa transcription, et il fallut le
flair supérieur de Léon Renier pour la lui faire apercevoir. Sans
avoir vu l'inscription, cet éminent épigraphiste indiqua le sigle
qui devait avoir été omis par Marnotte entre les deux derniers
mots de la première ligne, et ce sigle y fut en effet constaté.
Toutefois la lecture du général Creuly, rectifiée par Léon Re-
nier, comporte une incorrection dès son début, et le commen-
taire qui l'accompagne n'a aucune valeur1.
Il n'existe donc encore ni relevé correct, ni lecture exacte, ni
traduction fidèle de l'épitaphe qui nous occupe : ce que je vais
en dire a pour but de procurer ce triple résultat.
Le premier mot qui se présente est mis au datif : il désigne la
défunte. Ce mot est à l'angle écorné du sarcophage : il a perdu
ses deux lettres initiales, mais la troisième lettre est accusée par
le pied d'une haste et le délié terminal d'un trait ondulé et oblique
qui ne peut procéder que d'une lettre R. Cette lettre, étant suivie
de la fin de mot GINIAE, n'avait pu être précédée elle-même que
des lettres V et | ou E : d'où la certitude que la défunte s'était
appelée Virginia ou Verginia. Le général Creuly, croyant à la
nécessité des deux sigles D. et M., signifiant Diis Manibus, en
tête d'une épitaphe qu'il déclarait « païenne, mais d'une basse
époque », récusaitle mot tùGINIAE pourlui substituercontre toute
vraisemblance le mot OGINlAE, précédé des deux sigles D. et M.
La constatation des bases d'une lettre R, au début de ce qui nous
reste de l'épitaphe, détruit absolument cette hypothèse. La dé-
funte se nommait donc Virginia. Mais ce n'était là qu'un quali-
ficatif amical, dont la fin de l'épitaphe développera la signification
en ces termes : SOLO · CONTENTA ·MARITO. « Le mot Virgi-
nia », a dit Alphonse de Boissieu', « n'est qu'une épithète répondant
aux expressions univira, univiria, qui se lisent dans quelques
inscriptions... On trouve aussi celle de virginius donnée à un
homme par sa femme avec une signification analogue. » Une
1. Revue archéologique, 2° sér., t. IV, 1861, pp. 390 et 477.
2. Inscriptions antiques de Lyon, p. 428.
IIIe série, T. xv.
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