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Revue archéologique — Ser. 3: 15.1890

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Mély, Fernand de: Les reliques du lait de la Vierge et la galactite
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https://doi.org/10.11588/diglit.70327#0118

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REVUE ARCHÉOLOGIQUE

sanguinem expuentibus; ...commiscetur etiam collyris ad cavi-
tates oculi explendas, lachrymasque sistendas, »
« Elle resserre les pores du corps, elle est excellente pour ceux qui crachent
le sang, on la mêle aussi aux collyres pour les yeux, pour les fistules lacry-
males. »
Et Laert 1 enfin : « Sartores vestium hoc lapide utuntur in
delineandis, quos ad modulum corporis in vestem cædunt, pan-
nis.»
« Les tailleurs s'en servent comme de blanc pour tracer la coupe des vête-
ments. »
Donc, c'est une sorte de craie, médicalement astringente, qui
se trouve à la voûte des cavernes; je croirais volontiers que
c'est un azotate de chaux, d'autant que Boetius assure que c'est
une sorte de marne, fondant très facilement dans l'eau et la
transformant en lait. Il nous faut remonter maintenant les âges
et chercher jusque dans l'antiquité, parmi les croyances les plus
anciennes, cette légende de la galactite.
Je n'ai pas besoin de m'attarder dans le moyen âge. Il n'a rien
créé, rien inventé. Il s'est contenté de nous conserver avec un
soin jaloux, en les défigurant parce qu'il ne les comprenait pas,
les mythes et les légendes qu'il tenait de l'antiquité. Citer Isidore
de Séville, c'est dire d'avance que les encyclopédistes du moyen
âge jusqu'à Vincent de Beauvais ont traité le même sujet de la
même manière. « Galactites, colore cinereus, gustu suavis, sed
ideo vocatus quod quidem de se lacteum attritus dimittat »,
dit-il. Chez qui a-t-il pris cette définition? chez Dioscoride2 :
« Galactites appellatur quod lacteum succum resudet ; cinerei
tamen est coloris et gustu dulcis »; chez Galien 3 : « Sicut et
galactites, quando et ipse in succum solutus, lacti similis conspi-
citur » ; enfin chez Pline, que nous citerons en entier :
« Galactitis ex Nilo, colore lactis est. Eamdem dicunt leuco-
geam et leucographiam appellant et synophiten, tritam lactis

1. Laert (Jean de), De gemmis et lapidibus. Lugduni Batavorum, Maire, 1647,
in-8°, p. 140.

2. L. V, cap. cvn.

3. Galenus, De simplie. medic. faeul., Venise, 1565, in-fol., t. V, p. 65.
 
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