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Revue archéologique — Ser. 3: 15.1890

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Flouest, Édouard: Le dieu Gaulois au Maillet sur let autels a quatre faces: l'autel de Mayence
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https://doi.org/10.11588/diglit.70327#0171

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LE DIEU GAULOIS AU MAILLET

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ments de même provenance régionale, sur lesquels la figuration
d'une Victoire, à la mode romaine, ne peut être douteuse.
Mercure, que César estime le dieu le plus honoré de la Gaule
apparaît sur la face suivante (Pl. VII, 1). Son visage est détruit
et son pétase sensiblement avarié; les ailes, cependant, s'en dis-
tinguent avec certitude. Le torse est nu, légèrement incliné de
droite à gauche, dans un mouvement que reproduisent beaucoup
de ses images et qui doit correspondre à quelque type bénéfi-
ciaire, jadis, d'une grande célébrité. Le bras et la main du côté
droit soutiennent un manteau ramené en plis élégants sur le
haut des jambes et le bassin. En même temps que le manteau, la
main supporte, au lieu de l'ordinaire caducée, une corne d'abon-
dance. Les populations commerçantes des rives rhénanes ont
préféré symboliser par elle, plutôt que par la bourse si commune
chez nous, l'efficacité de la protection du dieu exerçant l'action
la plus puissante sur le trafic des marchandises et les gains pécu-
niaires 2.
De la main gauche, Mercure répand le contenu d'une patère
sur le foyer d'un autel placé entre sa parèdre et lui. Cette liba-
tion et la cornucopia remplaçant le caducée, me semblent parti-
cularités tout à fait nouvelles; je n'en connais pas d'exemple
dans les monuments similaires rencontrés sur le territoire de la
France actuelle. On y a remarqué quelques effigies divines,
(toujours de sexe féminin, si je ne m'abuse), paraissant accom-
plir un acte pieux se rattachant plus ou moins aux rites du
sacrifice, mais je ne me souviens d'aucune qui soit applicable à
Mercure. Le caractère si spécial ici de son personnage constitue
un incident mythologique dont il serait intéressant de recher-
jeune et de la carrure la plus intimidante, sur l'épaule duquel sa parèdre
s'appuie avec une bienveillance marquée, pendant que de l'autre main, avec
lui et dans un geste identique, elle soutient son bouclier. Le thème est, à peu
de chose près, semblable dans les deux cas. L'antique Arès de Thrace paraît
avoir été le prototype de ce numen particulier, plutôt que celui qu'on honora
par la suite, en Grèce et qui devint Hercule à Rome.
1. Cæs, Bel. Gal., VI, 17.
2. Cæs., ibid.
 
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