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Flouest, Édouard: Le dieu Gaulois au Maillet sur let autels a quatre faces: l'autel de Mayence
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REVUE ARCHÉOLOGIQUE
vêtements relevés ou écourtés, agencés, en tout cas, de manière
à accuser l'entrain d'une activité infatigable. Le front est sur-
monté du croissant lunaire.
Le Dieu au maillet tenait un rang de premier ordre dans les
traditions religieuses des Gaules. Tandis que la plupart des
autres déités s'y révèlent avec une physionomie locale, indiquant
un rayonnement d'influence plus ou moins circonscrit, les monu-
ments de son culte, répartis sur un vaste territoire, se rencontrent
depuis la basse vallée du Rhin jusqu'à l'extrémité de celle du
Rhône, et de l'Armorique, au pays des Décumates dans le Wur-
temberg actuel. Ils seraient, à coup sûr, aussi nombreux dans nos
collections que ceux consacrés à Mercure, si leur rusticité trop
ordinaire ne les avait fait impitoyablement dédaigner, jusqu'à
ces derniers temps, par beaucoup d'archéologues. Ceux qui sub-
sistentne sont probablement pas encore tous connus ; j'en ai cepen-
dant déjà catalogué près d'une centaine, et on a lieu de s'étonner
que, s'étant quelque peu départi au profit du Mercure gaulois de la
constante brièveté de ses mentions, César n'ait rien dit d'un dieu
de si grande importance, s'il n'a pas entendu le désigner sous le
nom de Dis Pater, en relatant, quelques lignes plus loin, un en-
seignement des druides1.
On demeure, de la sorte, hésitant sur le nom à lui donner.
Quelques savants, particulièrement familiers avec l'antiquité ro-
maine et peut-être exclusivement absorbés par elle, l'acceptent
comme un simple doublet de Vulcain, d'Hercule, ou du bonhomme
Silvain. Mieux inspirés, MM. Anatole de Barthélemy et Alex.
Bertrand proposent de voir en lui, le premier, le Taranis2, le
second, le Teutatès3 mentionnés dans trois vers célèbres de
Lucain'. J'ai exposé, pour ma part, quelques-unes des considé-
1. « Galli se omnes a Dite Patre prognatos prædicant, idque a druidibus
proditum dicunt » (Cæs., Bel. Gal., VI, 18).
2. V. dans le Musée Archéologique, année 1877, l'article intitulé: Le Dieu
Taranis, qui a provoqué tous les travaux de même ordre publiés postérieu-
rement.
3. Cours d'archéologie des antiquités nationales professé à l'École du Louvre.
4. Pharsale, I, 439-441.
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vêtements relevés ou écourtés, agencés, en tout cas, de manière
à accuser l'entrain d'une activité infatigable. Le front est sur-
monté du croissant lunaire.
Le Dieu au maillet tenait un rang de premier ordre dans les
traditions religieuses des Gaules. Tandis que la plupart des
autres déités s'y révèlent avec une physionomie locale, indiquant
un rayonnement d'influence plus ou moins circonscrit, les monu-
ments de son culte, répartis sur un vaste territoire, se rencontrent
depuis la basse vallée du Rhin jusqu'à l'extrémité de celle du
Rhône, et de l'Armorique, au pays des Décumates dans le Wur-
temberg actuel. Ils seraient, à coup sûr, aussi nombreux dans nos
collections que ceux consacrés à Mercure, si leur rusticité trop
ordinaire ne les avait fait impitoyablement dédaigner, jusqu'à
ces derniers temps, par beaucoup d'archéologues. Ceux qui sub-
sistentne sont probablement pas encore tous connus ; j'en ai cepen-
dant déjà catalogué près d'une centaine, et on a lieu de s'étonner
que, s'étant quelque peu départi au profit du Mercure gaulois de la
constante brièveté de ses mentions, César n'ait rien dit d'un dieu
de si grande importance, s'il n'a pas entendu le désigner sous le
nom de Dis Pater, en relatant, quelques lignes plus loin, un en-
seignement des druides1.
On demeure, de la sorte, hésitant sur le nom à lui donner.
Quelques savants, particulièrement familiers avec l'antiquité ro-
maine et peut-être exclusivement absorbés par elle, l'acceptent
comme un simple doublet de Vulcain, d'Hercule, ou du bonhomme
Silvain. Mieux inspirés, MM. Anatole de Barthélemy et Alex.
Bertrand proposent de voir en lui, le premier, le Taranis2, le
second, le Teutatès3 mentionnés dans trois vers célèbres de
Lucain'. J'ai exposé, pour ma part, quelques-unes des considé-
1. « Galli se omnes a Dite Patre prognatos prædicant, idque a druidibus
proditum dicunt » (Cæs., Bel. Gal., VI, 18).
2. V. dans le Musée Archéologique, année 1877, l'article intitulé: Le Dieu
Taranis, qui a provoqué tous les travaux de même ordre publiés postérieu-
rement.
3. Cours d'archéologie des antiquités nationales professé à l'École du Louvre.
4. Pharsale, I, 439-441.