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Revue archéologique — Ser. 3: 15.1890

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Flouest, Édouard: Le dieu Gaulois au Maillet sur let autels a quatre faces: l'autel de Mayence
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https://doi.org/10.11588/diglit.70327#0178

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REVUE ARCHÉOLOGIQUE

fication de la Nature dans son intarissable pouvoir de rénovation.
Toute fécondité salutaire relève d'elle : son culte a été universel
et, suivant les lieux et les époques, lui a fait donner les noms les
plus divers. Au même titre qu lsis, née sur les bords du Nil
d'une conception identique à celle qui lui a donné naissance à
elle-même, elle peut se dire la Myrionyme' et s'approprier la
déclaration de si grande allure par laquelle la déesse égyptienne
se fait reconnaître du héros d'Apulée2. Elle est, en effet, Anaïtis
en Médie, Nanæa en Chaldée, Zarpanit à Babylone, Astarté à
Tyr, Cybèle en Phrygie. Elle est cette déesse d'Éphèse aux cent
mamelles, cette Magna Mater que les Grecs d'Ionie identifièrent
si bien à leur Artemis, que ce nom seul a survécu; or ce nom
conduit aisément à l'explication cherchée.
Introduite en Grèce, la déesse asiatique y fut assimilée de
prime saut à l'Artémis de Délos; l'absorption, par celle-ci, de son
essence divine, fut encore exagérée à Rome, lorsque le type
particulier de Diane y prit faveur et remplaça tous ceux dont il
dérivait. Il n'est guère surprenant dès lors, que le bas-relief de
Mayence, d'inspiration gauloise, mais de facture essentiellement
romaine, ait donné les traits de Diane à la parèdre du dieu. Ce
que son auteur avait ouï dire de cette déesse, lui a donné l'intui-
tion de la divinité romaine que sa fréquentation des ateliers avait
si souvent placée sous ses yeux. Il a obéi à une impression de
même nature que celle dont Lucain a subi l'influence, lorsqu'il
a rapproché dans le même vers la Diane scythique du Taranis
gaulois 3 et, soit ignorance de la véritable donnée religieuse,
soit souci du mystère à conserver dans le culte du dieu, le dédi-
cant aura accepté une figure où le croissant lunaire, dressé sur
le front, lui aura paru attester suffisamment un numen infernal,
en parallélisme exact avec celui que la doctrine des druides avait
fait prévaloir pour le dieu. C'est ainsi que l'intrépide chasseresse

1. Gruter, 83; Orelli, 1876; Ch, Robert, Épigraphie de la Moselle, p. 29.

2. Métam., XI.

3. ...et Taranis Scythicae non mitior ara Dianae (Pharsale, I, 446).
 
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