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Revue archéologique — Ser. 3: 15.1890

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Villenoisy, F.: D'une erreur archéologique relative aux bronzes anciens
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https://doi.org/10.11588/diglit.70327#0263

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d'une ERREUR ARCHÉOLOGIQUE RELATIVE AUX BRONZES ANCIENS 249
c'est-à-dire du métal extrait directement des minerais naturels
et non allié à d'autres métaux par des opérations volontaires
ou involontaires de l'ouvrier; que le rapport de 9 à 1 que l'on
croit exister dans la composition des bronzes anciens ne s'y
trouve pas effectivement; que l'ouvrier ne cherchait pas à l'ob-
tenir; que le bronze préhistorique est le résultat d'opérations
faites en vue d'abaisser le point de fusion du métal et dont les
ouvriers qui les pratiquaient ignoraient les conséquences chi-
miques. Mêlant au minerai de cuivre une substance propre à le
rendre moins réfractaire, ils employaient comme fondants des
minerais d'étain ou de plomb, qui donnaient des bronzes plus
fusibles que le cuivre.
L'idée moderne que le bronze était obtenu par le mélange des
deux métaux, que ce mélange suppose la connaissance des deux
composants à l'état isolé, et que dès lors il a dû y avoir quelque
part un âge du cuivre pur, se trouve pour la première fois dans
des brochures de Morlot, parues en septembre 1859 et en 1861 et
1863. Les écrivains.qui se sont occupés après lui de cette ques-
tion n'ont fait que le répéter, comme on peut le voir en compa-
rant les termes de la brochure de 1859 avec l'article de M. de
Mortillet dans la Revue d'Anthropologie, tome X, page 653, et
dans la Grande Encyclopédie au mot Age.
En 1863, Morlot admettait déjà la proportion type de 9 de
cuivre pour 1 d'étain.' Il s'appuyait pour l’affirmer sur les pro-
portions généralement usitées dans l’industrie moderne et sur
les premières analyses de Fellenberg. S’inspirer des méthodes
actuelles serait s'abandonner à une idée préconçue, et dès lors
anti-scientifique; mais l'examen des 300 analyses faites par Fel-
lenberg, vers 1863, montre que la proportion des composants
du bronze était très variable, que si le rapport de 9 à 1 peut se
trouver, ce n'est qu'en faisant la moyenne des analyses, et que
les pièces où il existe ne sont que l’exception.
Morlot, moins absolu que ses successeurs, reconnaissait dans
les bronzes préhistoriques d'Europe la présence du plomb, mais
il y voyait une impureté peu abondante; après lui on en a nié la
 
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