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La découverte des statues de Meidoum.
trouvaient, et que par mesure préservatrice on avait ainsi accumulés jusqu'à leurs pieds. D
y avait là une soixantaine de blocs au moins, et l'opération n'était pas des plus faciles.
Je me rendis au Caire pour donner avis de la découverte : M. Mariette après en avoir référé
à S. A. le Khédive, m'ordonna de repartir immédiatement par la lettre suivante :
Service de conservation
des Antiquités de l'Egypte.
Fouilles
Vendredi soir (26 décembre) 1871.
Mon cher Daninos,
S. A. le Vice-Roi vient de me charger à l'instant de vous prier de retourner à Me'ïdou»1
demain matin et de l'y attendre.
Les instructions sont les mêmes. Laisser tout scrupuleusement en l'état. Emportez «n
peu de linge pour envelopper tout au moins les statues.
J'ai parlé de vous au Vice-Roi et il m'a témoigne de sa satisfaction de votre zèle.
Votre très dévoué,
A. Mariette.
Je revins donc à Meïdoum et me mis à l'œuvre. Nous parvînmes, fort heureusement)
à enlever tous les blocs sans rien détruire et nous aperçûmes alors que les murs du coïd°ir
et les parois de la chambre étaient couverts de scènes et d'inscriptions hiéroglyphiques, e°
bas-reliefs peints, du plus beau style; plus fin que celui du tombeau de Ti, à Sakkarab-'
Nous fîmes sortir les statues, qu'on enveloppa dans des centaines de mètres de toile et q«'oU
transporta, à dos d'homme, jusqu'au musée de Boulaq. A la suite de cette découverte, M. MA'
riette, accompagné de M. Vassalli-Bey, conservateur du musée de Boulaq, vinrent me
rejoindre à Meïdoum et nous continuâmes les fouilles. Nous découvrîmes une dizaine cle
tombes, malheureusement toutes déjeà violées à une époque qui ne peut être déterminé
Elles appartiennent au type des mastaba si nombreux dans les nécropoles de Sakkarab et
de Ghizeh. Elles rappellent, comme plan et disposition générale, les tombes trouvées P*1
Mariette près de la pyramide à degrés de Sakkarab, et par lui rangées dans la catég'Ofle
des monuments appartenant aux trois premières dynasties. Ci-contre le plan de la to»be
de Ea-hotep qui donnera une idée des autres. Cependant elles offrent, dans la décorât10"
extérieure, des particularités qu'on ne retrouve, ni à Sakkarab, ni à Ghizeh. La plus g'ra»(lc
d'entre elles, celle de Nefer-Mat, mesure cent cinq mètres de façade sur soixante-quinze (le
profondeur. La façade principale, construite en belles pierres calcaires, parfaitement ajustéeS>
est décorée de scènes sculptées en creux assez profond et remplies de pâte émaillée de divers68
couleurs. Quelques-unes des figures sont représentées en grandeur naturelle. Un long co"loU
aboutissant à l'entrée du tombeau est décoré de fresques en partie détruites. M. VassalU'13^
a pu, avec une patience et un soin merveilleux, en retirer un unique fragment resté intact'
et représentant des oies admirables de naturel et de coloris. Ce fragment est conserve, eo1111"6
1) Cette chambre et les bas-reliefs qu'elle renfermait a été publiée par Mariette Monuments *«,e's'
pl. 17—20.
La découverte des statues de Meidoum.
trouvaient, et que par mesure préservatrice on avait ainsi accumulés jusqu'à leurs pieds. D
y avait là une soixantaine de blocs au moins, et l'opération n'était pas des plus faciles.
Je me rendis au Caire pour donner avis de la découverte : M. Mariette après en avoir référé
à S. A. le Khédive, m'ordonna de repartir immédiatement par la lettre suivante :
Service de conservation
des Antiquités de l'Egypte.
Fouilles
Vendredi soir (26 décembre) 1871.
Mon cher Daninos,
S. A. le Vice-Roi vient de me charger à l'instant de vous prier de retourner à Me'ïdou»1
demain matin et de l'y attendre.
Les instructions sont les mêmes. Laisser tout scrupuleusement en l'état. Emportez «n
peu de linge pour envelopper tout au moins les statues.
J'ai parlé de vous au Vice-Roi et il m'a témoigne de sa satisfaction de votre zèle.
Votre très dévoué,
A. Mariette.
Je revins donc à Meïdoum et me mis à l'œuvre. Nous parvînmes, fort heureusement)
à enlever tous les blocs sans rien détruire et nous aperçûmes alors que les murs du coïd°ir
et les parois de la chambre étaient couverts de scènes et d'inscriptions hiéroglyphiques, e°
bas-reliefs peints, du plus beau style; plus fin que celui du tombeau de Ti, à Sakkarab-'
Nous fîmes sortir les statues, qu'on enveloppa dans des centaines de mètres de toile et q«'oU
transporta, à dos d'homme, jusqu'au musée de Boulaq. A la suite de cette découverte, M. MA'
riette, accompagné de M. Vassalli-Bey, conservateur du musée de Boulaq, vinrent me
rejoindre à Meïdoum et nous continuâmes les fouilles. Nous découvrîmes une dizaine cle
tombes, malheureusement toutes déjeà violées à une époque qui ne peut être déterminé
Elles appartiennent au type des mastaba si nombreux dans les nécropoles de Sakkarab et
de Ghizeh. Elles rappellent, comme plan et disposition générale, les tombes trouvées P*1
Mariette près de la pyramide à degrés de Sakkarab, et par lui rangées dans la catég'Ofle
des monuments appartenant aux trois premières dynasties. Ci-contre le plan de la to»be
de Ea-hotep qui donnera une idée des autres. Cependant elles offrent, dans la décorât10"
extérieure, des particularités qu'on ne retrouve, ni à Sakkarab, ni à Ghizeh. La plus g'ra»(lc
d'entre elles, celle de Nefer-Mat, mesure cent cinq mètres de façade sur soixante-quinze (le
profondeur. La façade principale, construite en belles pierres calcaires, parfaitement ajustéeS>
est décorée de scènes sculptées en creux assez profond et remplies de pâte émaillée de divers68
couleurs. Quelques-unes des figures sont représentées en grandeur naturelle. Un long co"loU
aboutissant à l'entrée du tombeau est décoré de fresques en partie détruites. M. VassalU'13^
a pu, avec une patience et un soin merveilleux, en retirer un unique fragment resté intact'
et représentant des oies admirables de naturel et de coloris. Ce fragment est conserve, eo1111"6
1) Cette chambre et les bas-reliefs qu'elle renfermait a été publiée par Mariette Monuments *«,e's'
pl. 17—20.