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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 19.1897

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Nr. 1-2
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Barthélemy, Adrien: Relation sommaire d'une excursion de quinze jours au nord d'Alep: dans la Syrie septentrionale, en septembre 1894
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https://doi.org/10.11588/diglit.12159#0039

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RELATION SOMMAIRE D'UNE EXCURSION

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qu'on prononce "Antoâra, nom d'un village du Kesrowân au Liban; et aussi IjyU
pour Ijy 0^ « source froide », qu'on prononce 'Aqoûra, village du Liban (Kesrowân).
En dehors des noms de lieux, le mot ù}c et constamment prononcé cêa ou 'ey/i.

cAzaz jhfc

Le gros village do cAzâz s'aperçoit de loin, avec sa haute butte que les indigènes
qualifient de Qal'a forteresse. Mais, hélas ! cette forteresse, dont on lit encore la
description clans le Guide de la Syrie et de la Palestine, publié par Hachette, n'est
plus qu'à l'état de souvenir. J'en ni vu les dernières pierres jetées au bas de la
hauteur, et destinées à servir aux constructions des habitants. C'est dans les'maisons
qu'il faudrait aller relever les restes du château fort, ce qui demanderait quelques
jours et des précautions, les gens de cAzàz ayant la réputation d'être peu accueillants
et de ne point savoir supporter mémo l'autorité locale.

Voici ce que ditYâqoût : « Al'Azâz; jlj*!! veut dire (en arabe) le sol qui est dur.
C'est le nom d'une petite ville où il y a un château fort, et qui possède une certaine
étendue de cultures. Elle est située au nord de Halab, à une journée de distance : elle
possède un air salubre et une eau pure, elle est saine à habiter. On n'y trouve pas de
scorpions ; quand on prend de la terre de cette ville et qu'on en jette sur un scorpion,
celui-ci est tué immédiatement, à ce que l'on prétend. Il ne s'y trouve point de
reptiles. »

L'orthographe que Yâqoût donne de cette localité coïncide parfaitement avec la
prononciation usuelle d'aujourd'hui : il faut écrire cAzâz et non Azzaz, comme
le fait le Guide publié par la maison Hachette; d'aucuns prononcent: A'zâz-
On doit se défier en général de l'orthographe suivie sur les cartes dressées par les
Vilaycts ottomans : les Turcs n'ont pas l'oreille façonnée aux délicatesses^ aux finesses
de la phonétique arabe.

Ce village est sur la ligne de partage des langues, sur la route d'Alep â Killis : au
sud de cAzâz, c'est l'arabe qu'on parle, au nord, c'est le turc, à cAzâz même, on parle
les deux langues. Une photographie médiocre que j'en ai prise montre la butte dans
son état actuel, c'est-à-dire veuve des anciennes constructions, dont l'emplacement n'est
plus marqué que par des excavations profondes à mi-hauteur et du côté du village.

L'identité de cAzâz et du château de Hasart, résulte d'un passage de Guillaume de
Tyr, disant : « Rodoans, sire de Halape, eut un différend et guerre à un sien baron
qui était châtelain d'un chàtel qui a nom Hasart. » Rodoans n'est autre que
le fils de Toutouche. « Sire de Halape est la traduction de l'expression très ordinaire
de w^U» « prince ou maître de Halab. » Remarquez que cet historien, très versé
en arabe, transcrit <_JU. par Halape, que les négociants français de Syrie ont depuis
quatre siècles environ adopté la détestable orthographe de « Alep », qui n'est que la
prononciation écourtée de la transcription des Vénitiens et des Génois, a Aleppo ». On
pourrait ajouter que les villes qu'en arabe on appelle Yâfa et Hayfâ, et qu'on appelle

IlECUEIL, XIX. — NOUV. SKR., III. 5
 
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