RECUEIL
DE TRAVAUX RELATIFS A LA PHILOLOGIE ET A L'ARCHÉOLOGIE
ÉGYPTIENNES ET ASSYRIENNES
1897 ~~ Fascicules III et IV
Contenu : 16) La condition des Féaux dans la famille, dans la société, dans la vie d'outre-tombe, par A. Moret.
— 17) A travers la vocalisation égyptienne, par G. Maspero. — 18) Le Culte des rois dans la période
prébabylonienne, par Fr. Thureau Dangin. — 19) Grammatische Studien zu Inscbriften der
XVIIIten Dynastie, von F. von Bissing. — 20) Beitràge zur mediscben Geschichte, von Prof.
Dr J. V. Prâsek. — 21) Additions et corrections aux trois inscriptions de la reine Hatsbepsou, par
Edouard Naville. — 22) Glanures, par Astor Pellegrini.
LA CONDITION DES FÉAUX
DANS LA FAMILLE, DANS LA SOCIÉTÉ, DANS LA VIE D'OUTRE-TOMBE
( Suite)
par
A. MORET
De ces exemples on peut tirer une conclusion importante. Tous les membres de la
famille, fils, filles, femme, mère, expriment leur dépendance vis-à-vis du chef de
famille; celui-ci n'exprime de dépendance vis-à-vis d'aucun de ses proches; personne
dans la famille n'a droit d'exiger cette dépendance, excepté le père. Cette dernière pro-
position trouve sa confirmation dans des formules fréquentes. Quand le sens du mot
( ^^^^ perdit, par usure, cle sa force première, le « féal », l'« attaché » devint un
synonyme de « l'aimé », et de ^|^( ( (( Ie loué ». De là, les épithôtes ordi-
naires du défunt : """^ \ \ <=:>[ Jp ^\ \^ | j| "1 « son fils, son aimé qu'il
aime, son attaché, son loué1 ». Souvent, pour donner plus de force à ces épithètes, on
en répartit l'effet sur les différents membres cle la famille. Une femme dira : J) (
^iT^lilIV^f « C'est moi la féale de so^ère,
la louée de sa mère, celle qui est clans le coeur de ses frères2. » A l'époque saïte, la
formule est fort usitée : fraçg v SA 0 • Mais il n y a, pour ainsi dire,
pas d'exemples où l'on se déclare ( Jp^1 vis-à-vis d'une personne de sa famille autre
que son père*, même à l'époque où ces formules sont devenues imprécises et banales.
1. Les Mastabas, p. 296-297; cf. p. 158, 168. — 2. Recueil de Tracauœ, t. IX, p. 88.
3. Stèle de Turin, Recueil de Travaux, t. IV, p. 150; cf. Wiedemann, Saïtischen Monumente des Vati-
kans, Recueil de Traoauec, t. VI, p. 111-120.
4. Je ne connais que deux exemples d'une déclaration de féauté vis-à-vis de la mère, et tous deux sont
de très basse époque ■ [Mémoires de la Mission, t. I, p. 376) ;
j^j /www ^— ^zzx A A 2M £1 *~ ' ^ I £±1 W JihJ
"j> "\\ <=> (époque romaine; A. Erman, Eine œgyptische Statue aus Tyrus, dans la Zeitschrift, 1893,
# PiM (sic)
p. 102).
recueil, xix. — nouv. sér., iii. 16
DE TRAVAUX RELATIFS A LA PHILOLOGIE ET A L'ARCHÉOLOGIE
ÉGYPTIENNES ET ASSYRIENNES
1897 ~~ Fascicules III et IV
Contenu : 16) La condition des Féaux dans la famille, dans la société, dans la vie d'outre-tombe, par A. Moret.
— 17) A travers la vocalisation égyptienne, par G. Maspero. — 18) Le Culte des rois dans la période
prébabylonienne, par Fr. Thureau Dangin. — 19) Grammatische Studien zu Inscbriften der
XVIIIten Dynastie, von F. von Bissing. — 20) Beitràge zur mediscben Geschichte, von Prof.
Dr J. V. Prâsek. — 21) Additions et corrections aux trois inscriptions de la reine Hatsbepsou, par
Edouard Naville. — 22) Glanures, par Astor Pellegrini.
LA CONDITION DES FÉAUX
DANS LA FAMILLE, DANS LA SOCIÉTÉ, DANS LA VIE D'OUTRE-TOMBE
( Suite)
par
A. MORET
De ces exemples on peut tirer une conclusion importante. Tous les membres de la
famille, fils, filles, femme, mère, expriment leur dépendance vis-à-vis du chef de
famille; celui-ci n'exprime de dépendance vis-à-vis d'aucun de ses proches; personne
dans la famille n'a droit d'exiger cette dépendance, excepté le père. Cette dernière pro-
position trouve sa confirmation dans des formules fréquentes. Quand le sens du mot
( ^^^^ perdit, par usure, cle sa force première, le « féal », l'« attaché » devint un
synonyme de « l'aimé », et de ^|^( ( (( Ie loué ». De là, les épithôtes ordi-
naires du défunt : """^ \ \ <=:>[ Jp ^\ \^ | j| "1 « son fils, son aimé qu'il
aime, son attaché, son loué1 ». Souvent, pour donner plus de force à ces épithètes, on
en répartit l'effet sur les différents membres cle la famille. Une femme dira : J) (
^iT^lilIV^f « C'est moi la féale de so^ère,
la louée de sa mère, celle qui est clans le coeur de ses frères2. » A l'époque saïte, la
formule est fort usitée : fraçg v SA 0 • Mais il n y a, pour ainsi dire,
pas d'exemples où l'on se déclare ( Jp^1 vis-à-vis d'une personne de sa famille autre
que son père*, même à l'époque où ces formules sont devenues imprécises et banales.
1. Les Mastabas, p. 296-297; cf. p. 158, 168. — 2. Recueil de Tracauœ, t. IX, p. 88.
3. Stèle de Turin, Recueil de Travaux, t. IV, p. 150; cf. Wiedemann, Saïtischen Monumente des Vati-
kans, Recueil de Traoauec, t. VI, p. 111-120.
4. Je ne connais que deux exemples d'une déclaration de féauté vis-à-vis de la mère, et tous deux sont
de très basse époque ■ [Mémoires de la Mission, t. I, p. 376) ;
j^j /www ^— ^zzx A A 2M £1 *~ ' ^ I £±1 W JihJ
"j> "\\ <=> (époque romaine; A. Erman, Eine œgyptische Statue aus Tyrus, dans la Zeitschrift, 1893,
# PiM (sic)
p. 102).
recueil, xix. — nouv. sér., iii. 16