A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE
149
A TRAVERS LA VOCALISATION EGYPTIENNE
par
G. Maspero
§ VIII. Sur l'origine diphtonguée de certains h coptes. — Le h qui paraît dans
beaucoup de mots coptes provient souvent de la résolution d'une diphtongue de la
langue ancienne, ordinairement ai. Il se montre tantôt à la fin, tantôt à l'intérieur ou
au commencement : je débuterai par l'examen des h terminaux.
A. Une première catégorie assez nombreuse en est formée de noms féminins
qui, au lieu d'offrir L'i-e réglementaire, présentent un h comme marque du genre. En
remontant du copte à l'égyptien, on reconnaît que, dans tous ces noms, la consonne qui
précédait le a it féminin avait un a comme voyelle inhérente ou exprimée : a-(-it
perdit son -t selon l'usage, et devint a + i[e], qui se prit en diphtongue ascendante
aï-aé, et la diphtongue se résolut en À, h. Examinons, par exemple, le copte £h T. M. t,
anterior pars, prora navis. Son prototype antique est pour tous les sens , <==^
HÂ-iT, qui est du féminin : le c± disparaissant, nA-rr a donné hâ-i, puis hâî-hâé, enfin
HyE-9h qui est la forme courante du copte. Le mot voisin gH T. t, -/.oiÀîa, yas-r^p, utérus,
venter, c. sufj. gm-, se rattache au féminin ancien le ventre. Je laisse de côté, pour
a I
le moment, gm- et son équivalent memphitique £ht, où la présence du t final devra être
expliquée, et je m'attache à gH. Que eût sous les Ptolémées la valeur g, et avec
la voyelle ha, cela est prouve par les variantes q
11
j pour
pour
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l zvwvaa pour l
o1 m
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o o©' r" 'Le
ueBrugsch a réunies,
1. Khait-hait a donné hai[e], qui s'est
Ld
n'
diphtongué hai-haÉ, puis la diphtongue s'est résolue en je-h.
Le procédé indiqué, l'origine des féminins en h s'explique, et l'on peut se borner à
mettre le type égyptien à côté du dérivé copte pour avoir l'histoire du mot :
F
Ci
'J~\ r-^-i oukhaït, la nuit, forme en v\ ou prothétique de ®
khait, s'affaiblit en ^ "^^^f^1 oushai[t], et avec chute du c\ féminin, en
J aux temps saites. Il donne successivement oushai, oushaî-oushaé, qui
aboutit soit à o-s-uje, soit à otujh T. B. t, nox%.
((^X mâIt (aa^(( mâouït), var. 11 f=ïii mâî3, l'urine, devient
>vww\ /vww\
r=o>
MÂi-MÂÉ, m/e-mh, julh juLoo-y 71. t, axh julajlwoy M., urina, [pJa*.h, urinare.
Y^r-, var. , khait, le bois, devient khai-khaÉ, khai-khaÉ, kkÂ, et passant
au masculin soit uje T. M. B. n, soit ujh T. B., lignum.
1. Brugsch, Dictionnaire géographique, p. 1097, 1232-1233, et Dictionnaire hiéroglyphique, Supplément,
p. 800, 963. Je n'admets pas naturellement la valeur kiiar de Brugsch pour s*—=» ; les variantes invo-
quées à l'appui sont surtout des faits de <cz> n, médiate ou finale, amuie.
2. Steindorfï l'explique directement, sans diphtongaison, par « ich;t, vocalisé *toh\ët » {Koptische G rani-
mât ik, p. 51, § 75).
3. Brugsch, Dictionnaire hiéroglyphique, p. 602, et Supplément, p. 554, 596.
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A TRAVERS LA VOCALISATION EGYPTIENNE
par
G. Maspero
§ VIII. Sur l'origine diphtonguée de certains h coptes. — Le h qui paraît dans
beaucoup de mots coptes provient souvent de la résolution d'une diphtongue de la
langue ancienne, ordinairement ai. Il se montre tantôt à la fin, tantôt à l'intérieur ou
au commencement : je débuterai par l'examen des h terminaux.
A. Une première catégorie assez nombreuse en est formée de noms féminins
qui, au lieu d'offrir L'i-e réglementaire, présentent un h comme marque du genre. En
remontant du copte à l'égyptien, on reconnaît que, dans tous ces noms, la consonne qui
précédait le a it féminin avait un a comme voyelle inhérente ou exprimée : a-(-it
perdit son -t selon l'usage, et devint a + i[e], qui se prit en diphtongue ascendante
aï-aé, et la diphtongue se résolut en À, h. Examinons, par exemple, le copte £h T. M. t,
anterior pars, prora navis. Son prototype antique est pour tous les sens , <==^
HÂ-iT, qui est du féminin : le c± disparaissant, nA-rr a donné hâ-i, puis hâî-hâé, enfin
HyE-9h qui est la forme courante du copte. Le mot voisin gH T. t, -/.oiÀîa, yas-r^p, utérus,
venter, c. sufj. gm-, se rattache au féminin ancien le ventre. Je laisse de côté, pour
a I
le moment, gm- et son équivalent memphitique £ht, où la présence du t final devra être
expliquée, et je m'attache à gH. Que eût sous les Ptolémées la valeur g, et avec
la voyelle ha, cela est prouve par les variantes q
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ueBrugsch a réunies,
1. Khait-hait a donné hai[e], qui s'est
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diphtongué hai-haÉ, puis la diphtongue s'est résolue en je-h.
Le procédé indiqué, l'origine des féminins en h s'explique, et l'on peut se borner à
mettre le type égyptien à côté du dérivé copte pour avoir l'histoire du mot :
F
Ci
'J~\ r-^-i oukhaït, la nuit, forme en v\ ou prothétique de ®
khait, s'affaiblit en ^ "^^^f^1 oushai[t], et avec chute du c\ féminin, en
J aux temps saites. Il donne successivement oushai, oushaî-oushaé, qui
aboutit soit à o-s-uje, soit à otujh T. B. t, nox%.
((^X mâIt (aa^(( mâouït), var. 11 f=ïii mâî3, l'urine, devient
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MÂi-MÂÉ, m/e-mh, julh juLoo-y 71. t, axh julajlwoy M., urina, [pJa*.h, urinare.
Y^r-, var. , khait, le bois, devient khai-khaÉ, khai-khaÉ, kkÂ, et passant
au masculin soit uje T. M. B. n, soit ujh T. B., lignum.
1. Brugsch, Dictionnaire géographique, p. 1097, 1232-1233, et Dictionnaire hiéroglyphique, Supplément,
p. 800, 963. Je n'admets pas naturellement la valeur kiiar de Brugsch pour s*—=» ; les variantes invo-
quées à l'appui sont surtout des faits de <cz> n, médiate ou finale, amuie.
2. Steindorfï l'explique directement, sans diphtongaison, par « ich;t, vocalisé *toh\ët » {Koptische G rani-
mât ik, p. 51, § 75).
3. Brugsch, Dictionnaire hiéroglyphique, p. 602, et Supplément, p. 554, 596.