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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 19.1897

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Moret, Alexandre: La condition des féaux dans la famille, dans la société, dans la vie d'outre-tombe, [1]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12159#0130

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120

«LA CONDITION DES FÉAUX

Le témoignage des textes littéraires est-il confirmé par celui des monuments? II
est facile de le rechercher dans les milliers de tombeaux de l'Ancien Empire, qui sont
comme autant de monuments de la vie de famille. Le défunt, qui est le plus souvent
chef de famille, y est représenté entouré de ses parents, de sa femme, de ses enfants, et
souvent les légendes explicatives mentionnent le lien de féauté qui relie là communauté
à son chef.

Pour le fils, la légende ordinaire est : ( Jp 1§\> ^ « le féal vis-à-vis de son père »,

ou a l'attaché à son père ». Le fils aîné ^ f^^j^7^ ^ ) semble porter

de préférence le titre, bien qu'on retrouve parfois clans le même tombeau plusieurs fils
ainsi qualifiés''. En raison de sa féalité, le fils devait jouer un rôle important clans le
culte funéraire de son père; aussi la mention ( J!p^^ est-elle souvent voisine5

de l'épithète « son fils qui l'aime », qui désigne, en môme temps qu'une

qualité morale, une fonction sacerdotale précise" dans le culte familial. Parfois encore
le fils indique qu'il a construit le tombeau paternel et rédigé les formules efficaces en

1 v\ u « Ceci a été fait pour lui par son fils aîné, son féal, le maître inspec-

teur des livres, Hotpou, comme son féal vis-à-vis de lui, et pour que tout ceci (les
offrandes) circule vers son double. »

Pour les filles, la mention de la féalité est moins fréquente, mais existe cependant,
comme en témoigne cette formule de stèle : « C'est moi

la féale de son père ».

Le même lien de dépendance unit la femme au mari. Les formules sont rédigées
ainsi : « sa femme sa féale », ou ^ ® m f (( ]a femme, la

féale vis-à-vis de son mari », ou bien 1 y û I « sa femme, maîtresse

1 ^ m <=> f=u)

de féauté vis-à-vis de son mari ».

Enfin la mère elle-même semble pouvoir être appelée la féale de son fils, devenu
le chef de famille à la mort du père. Une stèle cle la XIIe dynastie représente une mère
et son fils; la légende de la mère est celle-ci : « La féale, sa mère ».

(A suivre/)

1. Mariette, Les Mastabas, p. 362. Je crois inutile de multiplier les exemples de ces formules si fré-
quentes.

2. Lotirre, C 3.

3. Mariette, Les Mastabas, p. 160, 163; de Rouge, Inscriptions hiéroglyphiques, pl. XCIX (Ane. Emp.).

4. Les Mastabas, p. 296.

5. Les Mastabas, p. 168; de Rougé, Inscriptions hiêrôglyphîques, pl. XCIX.

6. Maspero, Bibl. égypt., t. I, p. 290.

7. Les Mastabas, p. 160. — 8. Recueil de Travaux, t. IX, p. 88. — 9. Les Mastabas, p. 188. — 10. Les
Mastabas, p. 162, 298, 308; de Rougé, Inscriptions hiéroglyj>hiques, pl. IV, V, LXXXII; Newberrv, Beni-
Hasan, t. I, pl. 28. — 11. Les Mastabas, p. 391. — 12. Recueil cle Travaux, t. IX, p. 33.

chalon-sur-saône, imprimerie française et orientale de l. marceau
 
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