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INSCRIPTIONS DE LA REINE HATSHEPSOU
parle et se montre en roi, son nom n'a jamais la finale féminine, elle est
Khriuïnt Amen HatshepsM. C'est toujours ce cartouche-là qui accompagne ses
portraits masculins. Je n'ai vu nulle part les trois a qui justifieraient la tran-
scription Hatshepsùt ou Hatshepsowet. Une femme qui, dans toutes les repré-
sentations qu'elle fait faire de sa personne, depuis sa naissance jusqu'à son âge V/ >
mûr, ne parait jamais que sous les traits d'un homme, qui se fait donner par les grands
du royaume deux cartouches, et toute une série de titres qui jusqu'alors étaient l'apanage
exclusif du sexe masculin, cette femme-là ne continue pas à s'appeler ""^j^r (( k pre-
mière des favorites », elle se fait appeler —^ A& j « le chef ou le premier des nobles », de
ces hauts dignitaires qui étaient présents à son élévation au trône, et qui y avaient coopéré.
Ainsi, sur tous les monuments qu'elle élève et où elle se montre en roi, son nom a tou-
jours la finale masculine. Il n'est donc pas exact d'indiquer, comme le fait M. Steindorfï
dans la nouvelle édition du Guide Bœdeker, le cartouche (~~^ ^ comme étant le
cartouche habituel de la reine. Je le répète, ce n'est pas celui qu'elle se donne sur les
édifices qu'elle a fait élever; c'est celui qu'on trouve sur de petits monuments, et
surtout sur ceux de particuliers qui sans doute ne reconnaissent pas son droit à occuper
le trône en roi.
M. Steindorfï, qui nous offre une description du temple de Deir el-Bahari, vu au
travers du mémoire de M. Sethe, parlant de l'apparence masculine que revêt Hatshepsou
dans toutes les sculptures que nous avons d'elle, fait cette remarque (p. 279) : « Daraus folgt
aber nicht dass sie absichtlich ihr weibliches Geschlecht verleugnet hat. » J'ai quelque
peine à adopter l'opinion do mon savant confrère, et à me dire, à la vue des innom-
brables représentations de Hatshepsou toujours en homme, qu'elle n'avait cependant
pas Y intention de renier son sexe. Devant certains portraits cle son enfance {Deir el-
Bahari, II, pl. 48), je me demande ce qu'elle aurait bien pu faire de plus pour renier le
sexe féminin, et si vraiment c'était sans intention qu'elle faisait croire à ceux qui la
voyaient sous cette apparence qu'elle appartenait au sexe masculin. On me dira que les
deux figures que je cite sont restaurées, cela est vrai; mais celles qu'on distingue encore
malgré le martelage sont identiques, et c'est pourquoi l'enfant est désigné par
—Or /wwv\
(Deir el-Bahan, II, pl. 47).
Quant à la forme même de la transcription Hatshepsùt ou Hatshepsowet, j'ai
quelques remarques à faire. Il n'est pas absolument certain que le signe Ag, dans ce
cartouche, doive se lire sheps, plutôt que shep. A ma connaissance, il n'existe pas de
cartouche de la reine avec le complément 1, comme dans le nom du roi Shepseskaf ou
dans celui d'un roi que j'ai copié au Musée d'Athènes et que je lis ^j, 1 ij Q^l^jg^J
Rashepsés*, Tafnekfit. Si le complément 1 est absent, ce qui ne s'y trouve pas davan-
1. On voit que je lis le cartouche tout différemment de M. Mallet (Quelques Monuments égyptiens du
Musée d'Athènes, Rcc. de Trac, t. XVIII, p. 5). Il est vrai que, dans le cartouche tel que je l'ai copié, les 1
sont tournés dans le mauvais sens. Mes notes mentionnent que dans la stèle il est parlé à plusieurs reprises
de v__/ ®" *'e ne cro^s Pas Qu'on puisse voir dans cette ville autre chose que Sais.
Tafnokht serait donc la tige de la XXVIe dynastie.
INSCRIPTIONS DE LA REINE HATSHEPSOU
parle et se montre en roi, son nom n'a jamais la finale féminine, elle est
Khriuïnt Amen HatshepsM. C'est toujours ce cartouche-là qui accompagne ses
portraits masculins. Je n'ai vu nulle part les trois a qui justifieraient la tran-
scription Hatshepsùt ou Hatshepsowet. Une femme qui, dans toutes les repré-
sentations qu'elle fait faire de sa personne, depuis sa naissance jusqu'à son âge V/ >
mûr, ne parait jamais que sous les traits d'un homme, qui se fait donner par les grands
du royaume deux cartouches, et toute une série de titres qui jusqu'alors étaient l'apanage
exclusif du sexe masculin, cette femme-là ne continue pas à s'appeler ""^j^r (( k pre-
mière des favorites », elle se fait appeler —^ A& j « le chef ou le premier des nobles », de
ces hauts dignitaires qui étaient présents à son élévation au trône, et qui y avaient coopéré.
Ainsi, sur tous les monuments qu'elle élève et où elle se montre en roi, son nom a tou-
jours la finale masculine. Il n'est donc pas exact d'indiquer, comme le fait M. Steindorfï
dans la nouvelle édition du Guide Bœdeker, le cartouche (~~^ ^ comme étant le
cartouche habituel de la reine. Je le répète, ce n'est pas celui qu'elle se donne sur les
édifices qu'elle a fait élever; c'est celui qu'on trouve sur de petits monuments, et
surtout sur ceux de particuliers qui sans doute ne reconnaissent pas son droit à occuper
le trône en roi.
M. Steindorfï, qui nous offre une description du temple de Deir el-Bahari, vu au
travers du mémoire de M. Sethe, parlant de l'apparence masculine que revêt Hatshepsou
dans toutes les sculptures que nous avons d'elle, fait cette remarque (p. 279) : « Daraus folgt
aber nicht dass sie absichtlich ihr weibliches Geschlecht verleugnet hat. » J'ai quelque
peine à adopter l'opinion do mon savant confrère, et à me dire, à la vue des innom-
brables représentations de Hatshepsou toujours en homme, qu'elle n'avait cependant
pas Y intention de renier son sexe. Devant certains portraits cle son enfance {Deir el-
Bahari, II, pl. 48), je me demande ce qu'elle aurait bien pu faire de plus pour renier le
sexe féminin, et si vraiment c'était sans intention qu'elle faisait croire à ceux qui la
voyaient sous cette apparence qu'elle appartenait au sexe masculin. On me dira que les
deux figures que je cite sont restaurées, cela est vrai; mais celles qu'on distingue encore
malgré le martelage sont identiques, et c'est pourquoi l'enfant est désigné par
—Or /wwv\
(Deir el-Bahan, II, pl. 47).
Quant à la forme même de la transcription Hatshepsùt ou Hatshepsowet, j'ai
quelques remarques à faire. Il n'est pas absolument certain que le signe Ag, dans ce
cartouche, doive se lire sheps, plutôt que shep. A ma connaissance, il n'existe pas de
cartouche de la reine avec le complément 1, comme dans le nom du roi Shepseskaf ou
dans celui d'un roi que j'ai copié au Musée d'Athènes et que je lis ^j, 1 ij Q^l^jg^J
Rashepsés*, Tafnekfit. Si le complément 1 est absent, ce qui ne s'y trouve pas davan-
1. On voit que je lis le cartouche tout différemment de M. Mallet (Quelques Monuments égyptiens du
Musée d'Athènes, Rcc. de Trac, t. XVIII, p. 5). Il est vrai que, dans le cartouche tel que je l'ai copié, les 1
sont tournés dans le mauvais sens. Mes notes mentionnent que dans la stèle il est parlé à plusieurs reprises
de v__/ ®" *'e ne cro^s Pas Qu'on puisse voir dans cette ville autre chose que Sais.
Tafnokht serait donc la tige de la XXVIe dynastie.