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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 24.1902

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Maspero, Gaston: À travers la vocalisation égyptienne, [9]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12429#0101

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A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE

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groupe tel que *satm-sotm étant de prononciation difficile dans la rapidité de la con-
versation, il s'est développé entre les deux consonnes consécutives de la fin un e épen-
thétique, sÔTeM-ccÔTeuL-ccÔTJUL. C'est ce qui s'est passé en anglais, par exemple, pour des
mots empruntés au français. Le français avait tiré du latin les mots comme scmsivie,,
par exemple, avec un e prononcé plus ou moins fort, mais l'anglais, en les lui prenant,
supprima entièrement le souffle vocalique que nous rendons par notre e muet : le groupe
sm de scHism devenant trop difficile à prononcer, l'on a rétabli entre s et m le souffle
vocalique supprimé derrière m, et l'on prononce schisem.

L'ô de soutôm est-il cette voyelle accessoire développée entre t et m pour faciliter
la prononciation, ou bien dérive-t-il d'une prononciation antérieure à *satmou-sÔtmoû,
dans laquelle le#verbe ^J^s+t + m aurait eu trois voyelles, une derrière chacune
de ses consonnes constituantes? Bien que le copte ait une tendance à réduire au mono-
syllabisme les mots de ce type, il va, tant chez lui que clans la langue des transcrip-
tions grecques, nombre de cas clans lesquels certains d'entre eux prennent une seconde
voyelle différente de Ye épenthétique mentionné plus haut. J'ai discuté, au paragraphe
précédent de ces études, les formes à deux et trois voyelles des mots dérivés de la racine

U + N + KH1 : le COpte nous fournit cou-rcon T. M. à CÔté de comrn T. coTrreit M.,

dirigere, tendere, kioA^£ T., percuter e, pulsare, à côté de rcoA^ T. M. nccAe^ T., et
d'autres, tandis qu'on trouve dans les transcriptions une forme telle que cttojul à côté
de ctoTJUL-ctoTeju., et une ou deux autres analogues que j'aurai l'occasion d'étudier plus
tard. De ces exemples réunis, il semble résulter que les mots cle ce type, comme les

^2^~, etc., que j'ai analysés par

iïTïïn

'une tonique intercalée entre les deux premières

noms d'un type analogue,
ailleurs, possédaient trois voyelles,
consonnes, la seconde atone intercalée entre les deux dernières consonnes, la troisième
placée derrière la dernière consonne et marquant la terminaison de la forme absolue
du verbe ou du nom, avec la vocalisation en ou-o du copte,

SôuTôMou-SôTôMou, N + T+Mou, NôïjTôMou-NôTôMoû, etc. J'admets,

comme on voit, que la tonalité des voyelles était la même dans la v.ov/r, et dans le copte,
afin de ne pas compliquer la question qui m'occupe actuellement d'une autre question,
mais la xoiv^ aurait eu pour ces mots la tonalité en a que le raisonnement n'en serait
pas modifié : il n'y aurait à noter qu'un cas de plus d'obscurcissement d'un a ramessicle
en un o saïte et copte. Les mots du type | > sont de véritables proparoxy-

tons, et ce fait explique leur histoire : il s'est passé pour eux ce qui s'est passé pour les
proparoxytons du latin lorsque le français s'est formé. De môme que dominûm est de-
venu domnû, puis par chute de l'atone finale u, domn, sotomov est devenu sotmoïï, puis
sotmë et sotm; dans ce dernier, la difficulté de prononciation a rétabli un e épenthé-
tique entre t et m.

, a (3

Cette considération résout la question pour les dérives saïtes et coptes de

lorsqu'ils n'entrent pas en composition. S'ils ont un e entre t et m, cet Ë est une voyelle

auxiliaire développée après coup et n'a plus rien cle commun avec la voyelle qu'on

1. Recueil de Travaux, t. XXIV, p. 70 sqq.

RECUEIL, XXIV. — NOUV. SÉR., VIII. 12
 
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