LA LECTURE DU MOT n
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Cette confusion entre ~x^v = = J9ss apparaît très clairement clans toute la
série de formes dérivées de ce radical 1=5=1____o. L'échange entre le lion et la charrue
s-\ /WWV\
est fréquent. Va (stèle d'Anna, Recueil de Travaux, t. XIV, p. 74, 1. 1) est
/ww\a £af
devenu plus tard l=K:::i~r_i]y\. Le lion tout seul, , a même pris la valeur LJ^j t~°
X MftMA _2£ss Vi www _/\
(Cf. Piehl, Sphinx, III, p. 238.) De ces deux déterminai!fs, est le plus ancien1.
Or, ils n'ont certainement rien à faire avec la racine LAX~J__a, ni pour le son ni pour
A/WW\
le sens2, et l'on est ramené au vrai déterminatif qui possède seul en propre la
valeur™—û.
AAAAAA J\ q
Dans le mot JhÈ. n, qui nous occupe ici, nous avons la même racine avec la même
_a
confusion de signes. Mais, dans le premier cas, le signe — ^y^- = est déter-
minatif du mot écrit en entier; dans l'autre, il est le syllabique même servant à
l'écrire.
Ce mot, si fréquent d'ailleurs, se présente neuf fois sur dix dans le titre
n. Or, c'est surtout clans les titres que l'orthographe s'immobilise, et nombre
d'entre eux demeurent sans lecture, faute de variantes. Je ne connais qu'un seul exemple
d'une orthographe pleine de ce mot. Il est cité par Piehl3, d'après Sethe'1, étudiant un
passage de la stèle V 88 de Levde3. Le propriétaire cle cette stèle porte le titre de
M. Piehl croit que, dans ce cas, « la charrue remplace incorrec-
tement le lion ». Je pense, au contraire, que ce titre, inconnu par ailleurs, doit repré-
senter la lecture de 1\ <=> Seulement, en l'écrivant, le scribe qui, une fois par
hasard, s'est laissé guidé par le son, a donné au mot le déterminatif qui suit habituelle-
ment cette racine dans le cas où elle est écrite en entier, c'est-à-dire les jambes, qui,
ici, n'ont rien à faire et remplacent n.
Pour compléter cette démonstration, il faudrait naturellement pouvoir suivre la
série des transformations hiératiques qui conduisent cle a Ceci, malheureuse-
ment, semble difficile, car la confusion a dû se produire très anciennement. Elle est déjà
accomplie clans l'inscription d'Una, où l'on a l'orthographe J\ <\jf (Una, 1). A la
i \\ I «v _
même époque, cependant, nous trouvons cette racine ainsi écrite : _avNFrPi
{Pépi 7e1', 422) = /www \?\ (Mirinrî, 604). Le déterminatif chez Mirinrî est évidem-
ment le même qu'à ivleïdum; il conserve une forme spéciale, qui n'est pas celle de la
charrue, clans les mêmes textes de Mirinrî6. On peut remarquer encore ce signe dans
un texte en hiéroglyphes cursifs, qui se trouve sur un sarcophage cle Gebeleïn (entre
l'Ancien et le Moyen Empire), publié clans Grabfunde des mittleren Reichs} II,
pl. VIII, lre inscr., 1. 6. Ainsi la transformation a dû se produire entre la IIIe et la
1. Les exemples sont très nombreux, j'ai cru inutile d'en dresser une liste chronologique.
2. Le lion n'est pas un déterminatif réel se rapportant à l'idée de « protéger en écartant ». Le fait qu'il est
postérieur à la charrue montre que sa présence est due à une simple confusion des formes qui représentent
les deux signes en hiératique.
3. Sphinx, II, p. 61, note 1.
4. Mg. Zeit., t. XXX, p. 127.
5. Cette skile est donnée comme étant de la XIIe dynastie.
6. 11 faudrait vérifier la forme exacte sur la photographie ou l'estampage.
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Cette confusion entre ~x^v = = J9ss apparaît très clairement clans toute la
série de formes dérivées de ce radical 1=5=1____o. L'échange entre le lion et la charrue
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est fréquent. Va (stèle d'Anna, Recueil de Travaux, t. XIV, p. 74, 1. 1) est
/ww\a £af
devenu plus tard l=K:::i~r_i]y\. Le lion tout seul, , a même pris la valeur LJ^j t~°
X MftMA _2£ss Vi www _/\
(Cf. Piehl, Sphinx, III, p. 238.) De ces deux déterminai!fs, est le plus ancien1.
Or, ils n'ont certainement rien à faire avec la racine LAX~J__a, ni pour le son ni pour
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le sens2, et l'on est ramené au vrai déterminatif qui possède seul en propre la
valeur™—û.
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Dans le mot JhÈ. n, qui nous occupe ici, nous avons la même racine avec la même
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confusion de signes. Mais, dans le premier cas, le signe — ^y^- = est déter-
minatif du mot écrit en entier; dans l'autre, il est le syllabique même servant à
l'écrire.
Ce mot, si fréquent d'ailleurs, se présente neuf fois sur dix dans le titre
n. Or, c'est surtout clans les titres que l'orthographe s'immobilise, et nombre
d'entre eux demeurent sans lecture, faute de variantes. Je ne connais qu'un seul exemple
d'une orthographe pleine de ce mot. Il est cité par Piehl3, d'après Sethe'1, étudiant un
passage de la stèle V 88 de Levde3. Le propriétaire cle cette stèle porte le titre de
M. Piehl croit que, dans ce cas, « la charrue remplace incorrec-
tement le lion ». Je pense, au contraire, que ce titre, inconnu par ailleurs, doit repré-
senter la lecture de 1\ <=> Seulement, en l'écrivant, le scribe qui, une fois par
hasard, s'est laissé guidé par le son, a donné au mot le déterminatif qui suit habituelle-
ment cette racine dans le cas où elle est écrite en entier, c'est-à-dire les jambes, qui,
ici, n'ont rien à faire et remplacent n.
Pour compléter cette démonstration, il faudrait naturellement pouvoir suivre la
série des transformations hiératiques qui conduisent cle a Ceci, malheureuse-
ment, semble difficile, car la confusion a dû se produire très anciennement. Elle est déjà
accomplie clans l'inscription d'Una, où l'on a l'orthographe J\ <\jf (Una, 1). A la
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même époque, cependant, nous trouvons cette racine ainsi écrite : _avNFrPi
{Pépi 7e1', 422) = /www \?\ (Mirinrî, 604). Le déterminatif chez Mirinrî est évidem-
ment le même qu'à ivleïdum; il conserve une forme spéciale, qui n'est pas celle de la
charrue, clans les mêmes textes de Mirinrî6. On peut remarquer encore ce signe dans
un texte en hiéroglyphes cursifs, qui se trouve sur un sarcophage cle Gebeleïn (entre
l'Ancien et le Moyen Empire), publié clans Grabfunde des mittleren Reichs} II,
pl. VIII, lre inscr., 1. 6. Ainsi la transformation a dû se produire entre la IIIe et la
1. Les exemples sont très nombreux, j'ai cru inutile d'en dresser une liste chronologique.
2. Le lion n'est pas un déterminatif réel se rapportant à l'idée de « protéger en écartant ». Le fait qu'il est
postérieur à la charrue montre que sa présence est due à une simple confusion des formes qui représentent
les deux signes en hiératique.
3. Sphinx, II, p. 61, note 1.
4. Mg. Zeit., t. XXX, p. 127.
5. Cette skile est donnée comme étant de la XIIe dynastie.
6. 11 faudrait vérifier la forme exacte sur la photographie ou l'estampage.