120
LES PLUS ANCIENS MONUMENTS ÉGYPTIENS
fin de ce nom, \\\\\\ )j( ^ffrl °'3L )fN^1- D semble donc bien que ce prisonnier
soit un Anou.
Une autre tablette du même roi Aha2, que nous possédons heureusement en deux
exemplaires, nous renseigne sur une des fondations de ce prince. Comme dans le calen-
drier de Palerme, le jour est indiqué par une barque, c'est celui de la double barque,
et en même temps de la naissance d'Amut, une des formes d'Anubis. Encore
ici la pierre de Palerme nous donne l'explication3, nous y voyons (pl. I, l. 3) la fonda-
tion ^ de Mempbis, puis celle d'Héracléopolis et de son temple. Celui-ci se présente
sous cette forme : deux sortes d'étendards placés l'un vis-à-vis de l'autre comme
s'ils étaient à l'entrée d'un dromos, puis le bélier Hershefi et un naos. Sur la tablette
d'Abyclos, nous avons aussi les deux étendards, le naos, mais, au lieu du bélier, la
déesse ^ Neith. Tout cela repose sur un terrain qui doit être le terrain sacré, indiqué
sur la pierre de Palerme par H3HE. Ainsi, Aha fonde un sanctuaire à Neith, c'est peut-
être le dont nous avons parlé. C'est sur cette même tablette qu'on voit les deux
chalands dont il a été question plus haut. Ainsi, le roi Aha nous a conservé la mémoire
de guerres contre les Nubiens et de la fondation du sanctuaire de Neith.
Nous arrêtons ici, pour le moment, l'examen de ces monuments. Dans un travail
subséquent, nous essaierons de déchiffrer plusieurs des cylindres, et nous exposerons
ce qui nous paraît ressortir de ces études, des recherches des égyptologues et de
celles du Dr Glaser et du professeur Sergi, sur l'ancienne population égyptienne.
Pour nous, c'était une population mixte composée d'un élément indigène, le plus nom-
breux, et d'un élément conquérant étranger, semblable aux Turcs parmi les populations
arabes ou aux Normands en Angleterre. La population indigène était africaine, c'étaient
lés || m dont faisaient partie les Tehennou et d'autres populations libyennes, et qui
s'étendaient depuis le haut Nil jusqu'à la péninsule Sinaïtique, c'est-à-dire jusqu'à la
Méditerranée. Les Anou, ce sont ces archers barbus que nous trouvons dans les sculp-
tures qu'on appelle préhistoriques ou archaïques. Les conquérants doivent être venus
d'Arabie, de la mer Érythrée, en passant par le pays de Pount. Étaient-ils de race
sémitique, nous n'oserions l'affirmer; mais, ce qui est probable, c'est qu'ils parlaient
une langue sémitique; c'est d'eux que vient l'élément sémitique qui est dans la langue
égyptienne.
Si les Anou ont été l'ancienne population de l'Égypte, on s'explique le nom de
5 a les deux An », donné à l'Égypte, et aussi la fête de frapper les Anou, ou la
promesse faite aux souverains à leur couronnement qu'ils couperont la tête aux Anou.
Tout cela est le souvenir de l'avènement au pouvoir des conquérants étrangers, qui
formèrent la race royale et la caste dominante, laquelle, au cours des siècles, se fusionna
avec la population indigène.
1. Deir el-Bahari, III, pl. 76. — 2. R. T., II, pl. III, 5 et 6.
3. Je saisis l'occasion de corriger une faute que j'ai faite dans mon précédent article. J'ai cité ce passage
de la pierre de Palerme, ^ (] )<(| ^^=3- etc., et j'ai traduit : SafekhabuL étend la corde blanche (?), etc. Le
signe y n'est pas ], c'est le maillet / ou Jj ^=^~, dont se servait le roi pour planter les piquets
qui retenaient le cordeau (Dûmichen, Baugeschlchte, pl. 57, 56, 44, etc.
chalon-sur-saône, imprimerie française et orientale de l. marceau, e. bertrand, sucgr
LES PLUS ANCIENS MONUMENTS ÉGYPTIENS
fin de ce nom, \\\\\\ )j( ^ffrl °'3L )fN^1- D semble donc bien que ce prisonnier
soit un Anou.
Une autre tablette du même roi Aha2, que nous possédons heureusement en deux
exemplaires, nous renseigne sur une des fondations de ce prince. Comme dans le calen-
drier de Palerme, le jour est indiqué par une barque, c'est celui de la double barque,
et en même temps de la naissance d'Amut, une des formes d'Anubis. Encore
ici la pierre de Palerme nous donne l'explication3, nous y voyons (pl. I, l. 3) la fonda-
tion ^ de Mempbis, puis celle d'Héracléopolis et de son temple. Celui-ci se présente
sous cette forme : deux sortes d'étendards placés l'un vis-à-vis de l'autre comme
s'ils étaient à l'entrée d'un dromos, puis le bélier Hershefi et un naos. Sur la tablette
d'Abyclos, nous avons aussi les deux étendards, le naos, mais, au lieu du bélier, la
déesse ^ Neith. Tout cela repose sur un terrain qui doit être le terrain sacré, indiqué
sur la pierre de Palerme par H3HE. Ainsi, Aha fonde un sanctuaire à Neith, c'est peut-
être le dont nous avons parlé. C'est sur cette même tablette qu'on voit les deux
chalands dont il a été question plus haut. Ainsi, le roi Aha nous a conservé la mémoire
de guerres contre les Nubiens et de la fondation du sanctuaire de Neith.
Nous arrêtons ici, pour le moment, l'examen de ces monuments. Dans un travail
subséquent, nous essaierons de déchiffrer plusieurs des cylindres, et nous exposerons
ce qui nous paraît ressortir de ces études, des recherches des égyptologues et de
celles du Dr Glaser et du professeur Sergi, sur l'ancienne population égyptienne.
Pour nous, c'était une population mixte composée d'un élément indigène, le plus nom-
breux, et d'un élément conquérant étranger, semblable aux Turcs parmi les populations
arabes ou aux Normands en Angleterre. La population indigène était africaine, c'étaient
lés || m dont faisaient partie les Tehennou et d'autres populations libyennes, et qui
s'étendaient depuis le haut Nil jusqu'à la péninsule Sinaïtique, c'est-à-dire jusqu'à la
Méditerranée. Les Anou, ce sont ces archers barbus que nous trouvons dans les sculp-
tures qu'on appelle préhistoriques ou archaïques. Les conquérants doivent être venus
d'Arabie, de la mer Érythrée, en passant par le pays de Pount. Étaient-ils de race
sémitique, nous n'oserions l'affirmer; mais, ce qui est probable, c'est qu'ils parlaient
une langue sémitique; c'est d'eux que vient l'élément sémitique qui est dans la langue
égyptienne.
Si les Anou ont été l'ancienne population de l'Égypte, on s'explique le nom de
5 a les deux An », donné à l'Égypte, et aussi la fête de frapper les Anou, ou la
promesse faite aux souverains à leur couronnement qu'ils couperont la tête aux Anou.
Tout cela est le souvenir de l'avènement au pouvoir des conquérants étrangers, qui
formèrent la race royale et la caste dominante, laquelle, au cours des siècles, se fusionna
avec la population indigène.
1. Deir el-Bahari, III, pl. 76. — 2. R. T., II, pl. III, 5 et 6.
3. Je saisis l'occasion de corriger une faute que j'ai faite dans mon précédent article. J'ai cité ce passage
de la pierre de Palerme, ^ (] )<(| ^^=3- etc., et j'ai traduit : SafekhabuL étend la corde blanche (?), etc. Le
signe y n'est pas ], c'est le maillet / ou Jj ^=^~, dont se servait le roi pour planter les piquets
qui retenaient le cordeau (Dûmichen, Baugeschlchte, pl. 57, 56, 44, etc.
chalon-sur-saône, imprimerie française et orientale de l. marceau, e. bertrand, sucgr