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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 24.1902

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Nr. 3-4
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Groff, William: Études sur certains rapports entre l'Égypte et la Bible
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https://doi.org/10.11588/diglit.12429#0134

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ÉTUDES SUR CERTAINS RAPPORTS ENTRE L'ÉGYPTE ET LA BIBLE

Beth-Anta1. La signification de son nom. « fille d'Anta' », indiquerait que sa mère ou
sa grand'mère était d'origine sémitique3, peut-être une princesse chananéenne que
Ramsès II ou Séti Ier avait épousée. Bent-Anta fut parmi les filles aînées, sinon l'aînée,
de Ramsès II*, et les inscriptions de son tombeau5 ou de son sarcophage6 la qualifient
de a princesse », de « grande favorite » et de « gracieuse ». Elle aurait été chef du sa-
cerdoce d'Hathor, régente, maîtresse de la double terre, régente du Midi et du Nord;
enfin il est dit qu'elle fut la grande épouse royale. Son tombeau a « de grandes propor-
tions », les a sculptures sont d'un grand et beau style7 », mais l'état de son sarcophage
indiquerait qu'à l'époque de sa mort la princesse était déchue8. Pourtant il paraît que
sa mémoire fut réhabilitée plus tard, car on trouve son nom parmi ceux des person-
nages célèbres qui furent déifiés0.

La tradition biblique a gardé, à peine modifié, le nom même de la princesse. Selon
une des lois qui sont censées avoir été promulguées par Moïse, il est défendu de pro-
noncer le nom de divinités étrangères10, de sorte qu' « Anta», dans le nom de la prin-
cesse « Bent-Anta », ou « Beth-Anta », fut changé en rp; de là, le nom rma, par lequel
elle est désignée aux Chroniques '1, — dans un passage inséré dans le texte12, — et cette
forme du nom. nous a été conservée dans le Talmud et par la tradition.

1. Groff, La fille de Pharaon {Bulletin de l'Institut égyptien, 1895 (décembre), 1896, 59 seq.

2. Voyez E. de Rouge, Mémoire sur l'origine égyptienne de VAlphabet phénicien, p. 33 seq. Cf.

, Ben-Anta : IWp. Pleyte et R.ossi, Papyrus de Turin, aussi cf.

Ç> . . J\ \J I I 1 AAA/W\ U

étude, La fille de Pharaon (Bulletin de l'Institut égyptien, 1896, p. 63, etc.), et Tomkins, Notes on the Hyksos
or Shepherd Kings of Egypt, p. 195.

3. Peut-être de la ville de riWJTS ou rDtf-rp--

4. « A Louqsor, dans la liste des filles de Ramsès II, la première est

» (Note que m'a communiquée M. Daressy; voyez Recueil de Traeaux, XIV, 32; cf. Diodore, I, 53 (?),

où peut-être il s'agit de Bent-Anta; voyez Wiedemann, Herodots zioeites Buch. p. 417).

5. Ciiampollion le Jeune, Monuments de l'Égypte et de la Nulnc, t. Ier, p. 400 et seq.; voyez Lepsius,
Denkmâlcr, III, pl. CLXXII. Notons qu'il est question du dieu rosi dans les inscriptions, et que Bent-Anta est
représentée comme un sphinx, dans son tombeau (note communiquée par M. Daressy).

6. Groff, La fille de Pharaon (Bulletin de l'Institut égyptien, 1895-1896, précité).

7. Cha.mpollion le Jeune (précité).

8. Groff, La fille de Pharaon (Bulletin de l'Institut égyptien, précité).

9. Wiedemann, ALgyptisehe Geschichte, p. 466; Pleyte et Rossi, Papyrus de Turin, p. £2 seq.

10. Exode, xxni, 13. Cf. Josué, xxiii, 7; Exode, xx, 3, et Psaumes, xvi, 4.

11. Groff, La fille de Pharaon (Bulletin de l'Institut égyptien, 189'5-1896, précité). La permutation des
noms divins est assez fréquent (pour ,T et bx, voyez mes Études sur la sorcellerie, Mémoires de l'Institut
égyptien, III, p. 401 seq.), par exemple entre bV2 et bit — rP"0 bV2 et fini bit [Juges, vin, 33; ix, 4 et 46),
DT^W, / Chi •oniques, xiv, 7. et ÎJT?K, Samuel, v, 16. Quelquefois on modifiait le nom de la divinité étran-
gère, bllin1 est changé en nïlOT, et bvïWH en rHEDWK, et bVH^fc en ntWÔfc, ntPSSfc, ou bien on sup-
primait le nom de la divinité complètement Iwo-^X (Juges, ix, 26), devenait ; pour cette question, voyez
Gesenius. Handieôrterbuch, aux noms précités; Maspero, Histoire, II, p. 694 n.; La liste de Thotmès III, p. 19.

12. / Chroniques, iv, 18 : T"l£ îipb ItBK fiJHB Î"D fTTÛ ^2 n^Kl. Ce passage ne se rapporte ni à ce qui le
précède ni à ce qui le suit. Jlbxi « et voici» ou « et voilà», ^ : on annonce les fils de la princesse, puis on ne
les nomme pas (cf. le Talmud). fTTû est dans les Septante, fJetfha, qui fait penser à (3ai89a[ie, transcription de
rûyfTO (Josua, xix, 38; cl. Juges, i, 33, p<xi9avax et p<xs0sv8; cf. (3oa8avocfi, transcription de niïU ÎV3, Josua, xv, 39).
Mais peut-être dans (3ei:0ca on a redoublé le n de Irma, — les Massorètes ont ponctué le nom iTFÛ, ainsi : îT'OSl, —
pour adoucir, ou pour éviter de donner, la signification qu'aurait ÎT1 fiD (voyez les observations dans Olshausen,
Lehrbuch der hcbrâischen Sprache, § 277, et Gesenius, Handœôrterbuch, p. 135). Après Tçh, on sous-entend
«pour femme» (cf. Exode, xxxvi, 16), mais cela n'est pas du tout certain, et en tous cas, serait légendaire;
d'après les Chroniques, Mared serait de la quatrième génération d'Israël, ce qui, selon une fausse interpré-
tation, le fait un contemporain du temps de l'Exode, et par suite, ainsi que l'ont bien vu le Talmud et la tradition
 
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