134 ÉTUDES SUR CERTAINS RAPPORTS ENTRE L'EGYPTE ET LA BIBLE
Vers. 26, s—orr^s te e£ evoç atfxaTOç -jrav eOvo; avOpioiriov xaxotXEiv e-îti Tcav to Ttoo<tu>Ttov tt]ç y^Çj opwaç
upoTETaY^evouç xatpouç jcat opoôeffiaç xr)<; itaxoixiaç auttoy. C'est bien un écho de la narration de
la Genèse', mais aussi cela fait penser au fait que « l'ensemble de toutes les races
humaines. . . formait le troupeau de Râ » d'après les anciens Egyptiens2.
\ ers. 27, ÇïjTeiv tov Kopiov ei apa ys 4n,Aa(P7)aet*v ofi/cov xai eupotev xocitoiyê ou fxàxpav 7.tto svoç
Exaaxou tkjlwv 'j-ap/ov-ra. Réflexion de l'auteur, qui sert d'introduction au verset suivant et
à la citation qui s'y trouve.
Vers. 2&j ev kutu) vap £oj;-iev '/.ai xivoujZEfla -/.ai Efffxev to- xat tiveç itov xaG' opta; xoi^tiov eipTjxacn
«To'j yap xat yevo; eœ^ev)), La première partie de ce verset3 anticipe, ou mieux explique la
citation qui clôt le verset : Tou vap xat yevoç Ea^v, peut bien être appliquée à Amen qui « orga-
nise toute chose '' », et à Zeuç, dans le sens du ciel et de la lumière, le « père éther3 » des
poètes latins. L'expression Tou yap xat yevoç ea-usv ou Ex aoo Yap YEV0<; e<r(xev est familière aux
poètes grecs et est appliquée à Zsoç6, d'où le dieu inconnu, dont aurait parlé saint Paul,
aurait été Jupiter7. Cette citation8 n'a rien de choquant, du moment qu'on reconnaît
que, d'un côté, les Grecs avaient assimilé Zsu; à Amen, qui est le dieu inconnu, et, de
l'autre côté, qu'on aurait confondu rm\ dont on ignorait la prononciation du nom, avec
Amen*.
Ainsi interprété, le discours attribué à saint Paul devient bien ce que l'on s'atten-
dait à entendre dire en Athènes vers ces temps-là. La religion chrétienne naissante
aurait tendu la main à la religion païenne mourante; elle ne fut pas agréée, le paga-
nisme s'en alla et ne fut bientôt qu'un souvenir. Ce qu'il y a d'intéressant pour nous
en cela, c'est de constater qu'on fit un effort pour fusionner les deux divinités Zeu? et mrp
et que le trait d'union entre eux fut, le dieu inconnu, la divinité suprême de l'Egypte,
Amen.
1. Chap. i, ii, x; cf. Isaïe, xlv, 12, etc.
2. Denkmàler, III, 133-136.— Voyez Lenormant, Les Origines de l'Histoire, II, p. 202.
3. Voyez Colossiens, i, 16 s.
4. Cf. Pierret, Dictionnaire d'archéologie égyptienne, p. 36.
5. Antiion's Classical Dictionarg, p. 706.
6. Aratus, Phénomènes, 5; Cléanthe, Hymne à .Jupiter, 4. « Tous les deux l'empruntaient sans doute à
» quelque hymne religieux anonyme. » Renan, Les Apôtres, p. 167.
7. Voyez Renan, Saint Paul, p. 175, 176.
8. Autres citations attribuées à saint Paul. / Corinthiens, xv, 33; Tite, i, 12.— Voyez Renan, Les Apôtres,
p. 166 s.
9. Actes, xvii, vers. 29 (cf. Isaie, xiv, 18 s.); en égyptien, cf. Sallier II, pl. XII, lignes 6-8; Anastasi Vil,
pl. IX, lignes 1-3.— Voyez Guieysse, Hymne au Nil (extrait du Recueil de Traeauœ, XIII, p. 9). Assurément-
si Paul a parlé de l'Aréopage, ainsi que le veut le narrateur des Actes des Apôtres, les savants qui s'y trou-
vaient auraient cru qu'il avait vu un autel dédié à Amen, et, par suite, qu'ils comprenaient mieux que lui la
vraie signification de l'inscription AyvwiTw H:m.
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upoTETaY^evouç xatpouç jcat opoôeffiaç xr)<; itaxoixiaç auttoy. C'est bien un écho de la narration de
la Genèse', mais aussi cela fait penser au fait que « l'ensemble de toutes les races
humaines. . . formait le troupeau de Râ » d'après les anciens Egyptiens2.
\ ers. 27, ÇïjTeiv tov Kopiov ei apa ys 4n,Aa(P7)aet*v ofi/cov xai eupotev xocitoiyê ou fxàxpav 7.tto svoç
Exaaxou tkjlwv 'j-ap/ov-ra. Réflexion de l'auteur, qui sert d'introduction au verset suivant et
à la citation qui s'y trouve.
Vers. 2&j ev kutu) vap £oj;-iev '/.ai xivoujZEfla -/.ai Efffxev to- xat tiveç itov xaG' opta; xoi^tiov eipTjxacn
«To'j yap xat yevo; eœ^ev)), La première partie de ce verset3 anticipe, ou mieux explique la
citation qui clôt le verset : Tou vap xat yevoç Ea^v, peut bien être appliquée à Amen qui « orga-
nise toute chose '' », et à Zeuç, dans le sens du ciel et de la lumière, le « père éther3 » des
poètes latins. L'expression Tou yap xat yevoç ea-usv ou Ex aoo Yap YEV0<; e<r(xev est familière aux
poètes grecs et est appliquée à Zsoç6, d'où le dieu inconnu, dont aurait parlé saint Paul,
aurait été Jupiter7. Cette citation8 n'a rien de choquant, du moment qu'on reconnaît
que, d'un côté, les Grecs avaient assimilé Zsu; à Amen, qui est le dieu inconnu, et, de
l'autre côté, qu'on aurait confondu rm\ dont on ignorait la prononciation du nom, avec
Amen*.
Ainsi interprété, le discours attribué à saint Paul devient bien ce que l'on s'atten-
dait à entendre dire en Athènes vers ces temps-là. La religion chrétienne naissante
aurait tendu la main à la religion païenne mourante; elle ne fut pas agréée, le paga-
nisme s'en alla et ne fut bientôt qu'un souvenir. Ce qu'il y a d'intéressant pour nous
en cela, c'est de constater qu'on fit un effort pour fusionner les deux divinités Zeu? et mrp
et que le trait d'union entre eux fut, le dieu inconnu, la divinité suprême de l'Egypte,
Amen.
1. Chap. i, ii, x; cf. Isaïe, xlv, 12, etc.
2. Denkmàler, III, 133-136.— Voyez Lenormant, Les Origines de l'Histoire, II, p. 202.
3. Voyez Colossiens, i, 16 s.
4. Cf. Pierret, Dictionnaire d'archéologie égyptienne, p. 36.
5. Antiion's Classical Dictionarg, p. 706.
6. Aratus, Phénomènes, 5; Cléanthe, Hymne à .Jupiter, 4. « Tous les deux l'empruntaient sans doute à
» quelque hymne religieux anonyme. » Renan, Les Apôtres, p. 167.
7. Voyez Renan, Saint Paul, p. 175, 176.
8. Autres citations attribuées à saint Paul. / Corinthiens, xv, 33; Tite, i, 12.— Voyez Renan, Les Apôtres,
p. 166 s.
9. Actes, xvii, vers. 29 (cf. Isaie, xiv, 18 s.); en égyptien, cf. Sallier II, pl. XII, lignes 6-8; Anastasi Vil,
pl. IX, lignes 1-3.— Voyez Guieysse, Hymne au Nil (extrait du Recueil de Traeauœ, XIII, p. 9). Assurément-
si Paul a parlé de l'Aréopage, ainsi que le veut le narrateur des Actes des Apôtres, les savants qui s'y trou-
vaient auraient cru qu'il avait vu un autel dédié à Amen, et, par suite, qu'ils comprenaient mieux que lui la
vraie signification de l'inscription AyvwiTw H:m.