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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 24.1902

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Nr. 3-4
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Maspero, Gaston: Sur la toute-puissance de la parole
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https://doi.org/10.11588/diglit.12429#0181

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SUR LA TOUTE-PUISSANCE DE LA PAROLE

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dédouble à son tour en deux dieux, le dieu-cœur qui est Horus et le dieu-langue qui
est Thot : Horus et Thot, qui créent par la pensée et par la voix, sont donc, en même
temps que l'émanation d'Atoumou, une forme de Phtah, et, en tant que Phtah le
Grand, cœur et langue de VEnnéade, ils agissent en général pour créer, dans le cas
particulier qui occupait le rédacteur de notre texte, pour produire la vie nouvelle
d'Osiris. On arrivait ainsi, sans sacrifier personne, à prêter une place prépondérante
dans le mythe liéliopolitain de la création, puis dans la légende d'Osiris, au dieu
memphite, qui était originairement étranger aux spéculations osiriennes sur la survie
comme aux spéculations hermopolitaines de la création.

Telle est, avant toute discussion, l'idée qui me paraît résulter du document; voyons
maintenant si elle est justifiée dans l'ensemble et dans le détail par le texte lui-même,
ou du moins par les seules parties du texte qui subsistent à peu près intactes, de la
ligne 48 à la ligne 61. Le scribe, après avoir identifié d'une manière quelconque les
huit membres secondaires de l'Ennéade avec huit des formes de Phtah, dénombre par
leur nom et définit chacun de ces dieux qui étaient Phtah. Pour plus de clarté, il les a

mis en tableau sous le titre commun de

Phtah\ Chacun de ces dieux avait son image, la momie debout dans le naos
nous connaissons, mais il ne reste plus que quatre d'entre eux, un Phtah sur le~grand

J[ que

siège D 8# r ^Ég; (l. 49a), dont la définition est perdue, puis D 8 Phtah-Nou, défini

■ 'M > A. , - „ KAa\ '

x ,r|l|P le père de Toumou (1. 50a), puis $ >L Phtah-......., défini /a mère

qui a enfanté Toumou Qp U n n ^la), PU1S ^ Phtah le Grand,

défini |]j □ j£> q ce cœur et cette langue de V Ennéade [des dieux] (1. 52a).

Les quatre autres sont détruits et la ligne qui suit le tableau est endommagée, mais il
me semble qu'on peut la restituer en s'appuyant sur la légende qui accompagne le
quatrième Phtah, légende d'après laquelle Phtah le Grand est le cœur et la langue de

t P P t\ =^ [H (1. 53) me paraît devoir se traduire : « Celui

)) qui devient cœur, celui qui devient langue en émission d'Atoumou, c'est le grand
» chef Phtah qui les fait devenir, si bien que leurs doubles sont ce cœur et cette langue. »
On peut mettre l-y _ ou tel autre mot à la place, de ^<^=>, mais, si la nuance est
incertaine à cause de la disparition du verbe, le gros du sens ne saurait s'éloigner beau-
coup de ce que je propose. Après avoir montré que les huit dieux sont des formes de
Phtah, émanées d'Atoumou, le scribe, reprenant la quatrième forme de Phtah et
jouant sur le nom qu'elle porte ainsi que sur les mots qui la définissent, affirme
d'une manière générale que, si quelque être devient le cœur et la langue par émission

1. Litt. : « les dieux qui sont devenus en Phtah ». M. Breasted a lu ^

« the meaning

of which is of course doubtful », et qu'il traduit avec hésitation, soit par « Pian as the being of the Gods», soit
par « Ptah as the forms o£ the Gods». La construction que suppose cette transcription me paraît difficile à
justifier grammaticalement; la transcription elle-même ne répond que par abus à l'ordre des caractères sur le
monument, lequel donnerait exactement, dans l'hypothèse adoptée par M. Breasted, la séquence incorrecte

que voici :

RECUlilL, XXIV. — NOUV. SÉR.. VIII. 22
 
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