Strabon (Ier siècle avant—-Ier siècle après notre ère) répète à peu de chose près
Agatharcllilde : eTxa Aujcwv toSXiç xat 'AcppoSfa-rçî xaî llavcov TrôXtç1.
Avec Pline (Ier siècle ap. J.-C), nous voyons reparaître la division en nomes :
« Summa pars contermina JEthiopiso Thebais vocatur. Dividitur in pra3fecturas oppi-
dorum, quas 70|Wj; vocant », et sa liste des vo-W. de la Thébaïde, dressée du sud au nord,
nous montre que l'ancien Xe nome des listes hiéroglyphiques est nettement divisé en
deux nomes, chacun reproduisant sans doute ce que nous avons appelé plus haut le
district occidental et le district oriental. Entre le nome Diospolite (l'ancien VIIe nome
des listes) et le nome Lycopolite (l'ancien XIIIe), nous avons VAntœopolite et YAphro-
ditopolite-. Je crois, bien que ce ne soit pas l'opinion généralement admise, que c'est
encore notre ville d'Aphroditopolis, qui est désignée par Pline quelques pages plus
loin (V, 61) dans l'énumération : « Dein Ptolemais et Panopolis ac Veneris iterum, et
in Libyco Lycon, ubi montes fîniunt Thebaidem. » Le mot iterum adjoint à Veneris
(traduction latine d'^poSî^ç) est expliqué par le fait que Pline a cité un peu avant
(V, 60) une autre Aphroditopolis : « Diospolis magna, Coptos, ..... mox Veneris op-
pidum et iterum Jovis ac Tentyris », etc., laquelle semble avoir été située en plein
désert arabique, sur la route de Coptos à Bérénice.
C'est donc tout à fait au début de la domination romaine que l'ancienne capitale
du Xe nome semble être devenue à nouveau le siège d'un nome séparé.
Et cet état de choses durait encore au IIe siècle, puisque le géographe Ptolémée
(un Égyptien de Péluse) signale séparément un nome Aphroditopolite et un nome
Antœopolite. Le nome et la métropole d'Aphroditopolis sont cités par lui entre les nomes
Hypsélite au nord et Thinite au sud : 'A^zooixo-olî^ç vo;jloç xaî uïjxpôraXiç nzsôytio*; 'AœpoStxT)?
TtôXtç- erua ^saoyeioc; KpoxooetXwv ra>Xtç3. Nous apprenons par là que la capitale du nome était
ixecjô^e^, c'est-à-dire située en pleine terre cultivée, ni sur les bords du Nil ni sur les con-
fins du désert. Quant à la Crocodeilônpolis placée dans ce nome par Ptolémée, j'ai eu
l'occasion, ailleurs'1, de dire ce qu'il fallait penser d'elle. Je ne crois pas, en effet, qu'il
soit possible d'accepter les conclusions de M. Wilcken relativement à cette ville5. Ces
conclusions s'appuient sur le fait qu'un papyrus grec du British Muséum, daté de
l'an 7 de l'empereur Claude, mentionne un xw|j.0Ypa{xp(aT:£u;) KpoxoSeiXwv tïoXswç scat x[wv a]uv-
xupouffwv Kwpuov". Or, cette Crocodilopolis, qui a été assimilée par les éditeurs du papyrus
à la Crocodilopolis de Haute-Égypte, voisine de la moderne Gébélein, et maintes fois
citée par les papyrus de Gébélein, ne peut être placée, suivant M. Wilcken, que dans
la Moyenne-Egypte, dans la région de Ptolémaïs-Hermiou. Les raisons de cette préfé-
1. Strabonis Geographica, livre XVII, 813, 41.
2. Hist. natur., édit. Teubner, V, 49.
3. Cl. Ptoi.km;ei Geographia, lib. IV, 5, § 31 (édit. F. Dinor, 1901, p. 719).
4. Bull. Instit. franç. d'Archéol. orient., t. X, 1912, p. 116-119.
5. Arc/iio Jiir PapgrusJ'orschung, t. IV (1907), p. 534-535 et 537.
6. Kenyon and Bei.l, Gi-ec/: Papyri in'the British Muséum, vol. III, p. 71 (Pap. 604 A, col. I, lig. 1-3). La
ville est encore citée dans trois autres papyrus de la môme série :
a) Pap. 1204, ev Kp° (toc. cit., p. 11);
b) Pap. 678, ev KpoxoSiW/ ncAn [loc. cit., p. 18);
c) Pap. 889 a, 7iapa twv ::>5<ov tiov ev KpoxoStXwv 7to>.£t -/.ai HaG-jpei tepwv.
Agatharcllilde : eTxa Aujcwv toSXiç xat 'AcppoSfa-rçî xaî llavcov TrôXtç1.
Avec Pline (Ier siècle ap. J.-C), nous voyons reparaître la division en nomes :
« Summa pars contermina JEthiopiso Thebais vocatur. Dividitur in pra3fecturas oppi-
dorum, quas 70|Wj; vocant », et sa liste des vo-W. de la Thébaïde, dressée du sud au nord,
nous montre que l'ancien Xe nome des listes hiéroglyphiques est nettement divisé en
deux nomes, chacun reproduisant sans doute ce que nous avons appelé plus haut le
district occidental et le district oriental. Entre le nome Diospolite (l'ancien VIIe nome
des listes) et le nome Lycopolite (l'ancien XIIIe), nous avons VAntœopolite et YAphro-
ditopolite-. Je crois, bien que ce ne soit pas l'opinion généralement admise, que c'est
encore notre ville d'Aphroditopolis, qui est désignée par Pline quelques pages plus
loin (V, 61) dans l'énumération : « Dein Ptolemais et Panopolis ac Veneris iterum, et
in Libyco Lycon, ubi montes fîniunt Thebaidem. » Le mot iterum adjoint à Veneris
(traduction latine d'^poSî^ç) est expliqué par le fait que Pline a cité un peu avant
(V, 60) une autre Aphroditopolis : « Diospolis magna, Coptos, ..... mox Veneris op-
pidum et iterum Jovis ac Tentyris », etc., laquelle semble avoir été située en plein
désert arabique, sur la route de Coptos à Bérénice.
C'est donc tout à fait au début de la domination romaine que l'ancienne capitale
du Xe nome semble être devenue à nouveau le siège d'un nome séparé.
Et cet état de choses durait encore au IIe siècle, puisque le géographe Ptolémée
(un Égyptien de Péluse) signale séparément un nome Aphroditopolite et un nome
Antœopolite. Le nome et la métropole d'Aphroditopolis sont cités par lui entre les nomes
Hypsélite au nord et Thinite au sud : 'A^zooixo-olî^ç vo;jloç xaî uïjxpôraXiç nzsôytio*; 'AœpoStxT)?
TtôXtç- erua ^saoyeioc; KpoxooetXwv ra>Xtç3. Nous apprenons par là que la capitale du nome était
ixecjô^e^, c'est-à-dire située en pleine terre cultivée, ni sur les bords du Nil ni sur les con-
fins du désert. Quant à la Crocodeilônpolis placée dans ce nome par Ptolémée, j'ai eu
l'occasion, ailleurs'1, de dire ce qu'il fallait penser d'elle. Je ne crois pas, en effet, qu'il
soit possible d'accepter les conclusions de M. Wilcken relativement à cette ville5. Ces
conclusions s'appuient sur le fait qu'un papyrus grec du British Muséum, daté de
l'an 7 de l'empereur Claude, mentionne un xw|j.0Ypa{xp(aT:£u;) KpoxoSeiXwv tïoXswç scat x[wv a]uv-
xupouffwv Kwpuov". Or, cette Crocodilopolis, qui a été assimilée par les éditeurs du papyrus
à la Crocodilopolis de Haute-Égypte, voisine de la moderne Gébélein, et maintes fois
citée par les papyrus de Gébélein, ne peut être placée, suivant M. Wilcken, que dans
la Moyenne-Egypte, dans la région de Ptolémaïs-Hermiou. Les raisons de cette préfé-
1. Strabonis Geographica, livre XVII, 813, 41.
2. Hist. natur., édit. Teubner, V, 49.
3. Cl. Ptoi.km;ei Geographia, lib. IV, 5, § 31 (édit. F. Dinor, 1901, p. 719).
4. Bull. Instit. franç. d'Archéol. orient., t. X, 1912, p. 116-119.
5. Arc/iio Jiir PapgrusJ'orschung, t. IV (1907), p. 534-535 et 537.
6. Kenyon and Bei.l, Gi-ec/: Papyri in'the British Muséum, vol. III, p. 71 (Pap. 604 A, col. I, lig. 1-3). La
ville est encore citée dans trois autres papyrus de la môme série :
a) Pap. 1204, ev Kp° (toc. cit., p. 11);
b) Pap. 678, ev KpoxoSiW/ ncAn [loc. cit., p. 18);
c) Pap. 889 a, 7iapa twv ::>5<ov tiov ev KpoxoStXwv 7to>.£t -/.ai HaG-jpei tepwv.