Je pense avoir démontré que tous les rois cle souche bubastite, passés plus haut en
revue, ont bien existé et ont pris rang à la place que je leur avait reconnue, la durée de
leur règne étant encore pour quelques-uns d'entre eux indéterminée. Vers la fin cle la
période, au moment où les Ethiopiens se rendirent maîtres du pays, il y eut divers
roitelets, dont il nous est impossible de fixer la place chronologique, car nous ignorons
souvent s'ils ont régné avant Chabaka ou après Taharka; n'ayant gouverné qu'un ter-
ritoire peu étendu, ils ne font qu'encombrer l'histoire sans nous aider à la reconstruc-
tion des deux lignes parallèles des rois couronnés à Héliopolis et à Thèbes. En tous
cas, il est évident que, pour cette période, les listes manéthoniennes ne nous sont
d'aucun secours ni pour les noms, ni pour la durée des règnes, et qu'il ne faut compter
que sur les monuments pour rétablir dans tous ses détails l'histoire de cette époque.
Hérodote, II, cl. — En parlant du lac Mceris, Hérodote rapporte une curieuse
légende qui avait cours chez les riverains : « Ils racontent qu'il se déverse sous terre
» dans la Syrte, rejeté qu'il est, à l'intérieur, vers le couchant par la montagne qui
» est au-dessus de Memphis. "eàeyov 81 o\ sTu^c&ptot xaî w< sç xf,v Supuv tt;v h Ai6oï)v IxSiSoù \
)) Xt(xvif) auxT] 'jT.h YV'i TSTpa[i.|xév7) zb rcpo? saTtépT|v Iç xr\v i-t^joyaTav —xpà xo opoç to uTÛp MÉ[i.œioç. )>
Cette idée d'un canal souterrain détournant l'eau du Nil devait être familière aux
anciens Égyptiens, car, selon un autre récit populaire recueilli par Hérodote, la
chambre souterraine de la pyramide où repose Chéops est comme dans une île envi-
ronnée des eaux du Nil, « qui est tiré léans par un conduit aussi souterrain. Ka'. x£>v ûtto
)) y?// oîxïjpiàiwv, x'xz ETro'.iô'uo 0/,xa; sojjxco èv vr^tj), oi op'jyx xoù NeîXou ssaYor/wv )) (hérodote, II,
cxxiv). Cette idée avait pu être inspirée aux drogmans par un fait analogue à celui
que j'ai observé dans l'une des pyramides de Licht, où le caveau funéraire est rempli
d'eau par les infiltrations du Nil. Je n'ai jamais entendu parler de ces traditions par
les indigènes actuels, mais j'en retrouve l'analogue ailleurs clans la vallée. A six ou
sept kilomètres au sud de Phila), avant d'arriver à Débôt, sur la rive gauche du Nil,
au pied du Gebel Shemt-el-Ouah, se trouvaient avant l'inauguration du Barrage quel-
ques cabanes dont l'ensemble s'appelait Nazlét-Shemt-el-Ouah : la répétition sur ce
point du nom de l'oasis ayant attiré mon attention, le ghafir de la localité m'apprit
qu'au dire des riverains, il y avait là un déversoir souterrain qui menait les eaux du
Nil à l'oasis, de Doush (Koushit), d'où les noms qui m'intriguaient. Dans cette oasis
même, près de la fontaine qui fertilise le site, les habitants montraient, il y a dix ans,
les débris d'une barque et parmi eux une ancre qu'ils affirmaient avoir été ainsi ap-
portée du Nil, et ils prétendaient recueillir assez souvent des épaves reçues du Nil par
cette voie. — G. Maspero.
revue, ont bien existé et ont pris rang à la place que je leur avait reconnue, la durée de
leur règne étant encore pour quelques-uns d'entre eux indéterminée. Vers la fin cle la
période, au moment où les Ethiopiens se rendirent maîtres du pays, il y eut divers
roitelets, dont il nous est impossible de fixer la place chronologique, car nous ignorons
souvent s'ils ont régné avant Chabaka ou après Taharka; n'ayant gouverné qu'un ter-
ritoire peu étendu, ils ne font qu'encombrer l'histoire sans nous aider à la reconstruc-
tion des deux lignes parallèles des rois couronnés à Héliopolis et à Thèbes. En tous
cas, il est évident que, pour cette période, les listes manéthoniennes ne nous sont
d'aucun secours ni pour les noms, ni pour la durée des règnes, et qu'il ne faut compter
que sur les monuments pour rétablir dans tous ses détails l'histoire de cette époque.
Hérodote, II, cl. — En parlant du lac Mceris, Hérodote rapporte une curieuse
légende qui avait cours chez les riverains : « Ils racontent qu'il se déverse sous terre
» dans la Syrte, rejeté qu'il est, à l'intérieur, vers le couchant par la montagne qui
» est au-dessus de Memphis. "eàeyov 81 o\ sTu^c&ptot xaî w< sç xf,v Supuv tt;v h Ai6oï)v IxSiSoù \
)) Xt(xvif) auxT] 'jT.h YV'i TSTpa[i.|xév7) zb rcpo? saTtépT|v Iç xr\v i-t^joyaTav —xpà xo opoç to uTÛp MÉ[i.œioç. )>
Cette idée d'un canal souterrain détournant l'eau du Nil devait être familière aux
anciens Égyptiens, car, selon un autre récit populaire recueilli par Hérodote, la
chambre souterraine de la pyramide où repose Chéops est comme dans une île envi-
ronnée des eaux du Nil, « qui est tiré léans par un conduit aussi souterrain. Ka'. x£>v ûtto
)) y?// oîxïjpiàiwv, x'xz ETro'.iô'uo 0/,xa; sojjxco èv vr^tj), oi op'jyx xoù NeîXou ssaYor/wv )) (hérodote, II,
cxxiv). Cette idée avait pu être inspirée aux drogmans par un fait analogue à celui
que j'ai observé dans l'une des pyramides de Licht, où le caveau funéraire est rempli
d'eau par les infiltrations du Nil. Je n'ai jamais entendu parler de ces traditions par
les indigènes actuels, mais j'en retrouve l'analogue ailleurs clans la vallée. A six ou
sept kilomètres au sud de Phila), avant d'arriver à Débôt, sur la rive gauche du Nil,
au pied du Gebel Shemt-el-Ouah, se trouvaient avant l'inauguration du Barrage quel-
ques cabanes dont l'ensemble s'appelait Nazlét-Shemt-el-Ouah : la répétition sur ce
point du nom de l'oasis ayant attiré mon attention, le ghafir de la localité m'apprit
qu'au dire des riverains, il y avait là un déversoir souterrain qui menait les eaux du
Nil à l'oasis, de Doush (Koushit), d'où les noms qui m'intriguaient. Dans cette oasis
même, près de la fontaine qui fertilise le site, les habitants montraient, il y a dix ans,
les débris d'une barque et parmi eux une ancre qu'ils affirmaient avoir été ainsi ap-
portée du Nil, et ils prétendaient recueillir assez souvent des épaves reçues du Nil par
cette voie. — G. Maspero.