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A PROPOS D'UN PASSAGE DE LA STÈLE N° 8438 DU MUSÉE DE BERLIN 181
chyte ||™™| Beb; à l'est, à la rue du Mur de Aâk ( ^ [——j ^^^^ PJj "|]J °
L'observation de Piehl, qu'un document du genre de celui-ci doit nécessairement
fournir ce qu'il appelle des « données locales », ne manque pas de justesse. Mais la cor-
rection qu'il propose pour remédier au défaut de clarté qu'il reproche au texte répond-
t-elle pratiquement à ce but? Le texte, tel qu'il le modifie, reste muet comme devant
; i
sur la nature propre du ( offert à Harmariti, point qu'il avait cependant, si je le
comprends bien, le dessein de mettre en lumière. Il est indifférent, en effet, que l'acte
mentionne l'immeuble par ces mots « une maison » ou « cette maison », désignations
aussi vagues l'une que l'autre. La question se pose différemment, je crois. Ou bien
l'auteur de la fondation, ayant construit, ou fait construire, un bâtiment quelconque,
le cédait sans condition particulière de destination à charge de la communauté béné-
ficiaire, laissant à l'administration des biens de mainmorte du temple d'Horus de Phar-
bœtus le soin d'en tirer le parti qui lui conviendrait; dans ce cas, il lui suffisait d'en
indiquer la position topographique. Ou bien sa libéralité était subordonnée à une clause
d'affectation spéciale, appliquant l'immeuble à un usage déterminé; alors, outre les
tenants, il importait qu'il fixât cet objet précis. Voyons donc si, dans la phrase ligi-
tieuse, nous ne trouvons pas quelque indication propre à corroborer cette dernière
conjecture.
On aura remarqué que c'est précisément dans la partie de l'inscription où Pa-
derpsou est censé dire qu'il a construit lui-même le ' ' constituant la donation que
Piehl recourt à l'expédient d'une correction. La particule placée entre f et Ira
lui paraît incorrecte, et il lui substitue le démonstratif ^ sans lequel, à son avis, la
phrase ne trouverait pas son analogue ailleurs1. L'emploi de la préposition ™*aa serait,
en effet, une faute si le rédacteur de la stèle avait eu l'intention d'exprimer, comme
les traducteurs l'ont tous admis, que le ' ' était l'œuvre personnelle de Paderpsou,
car il eut dû écrire [j^U^^/] v| ( ( ^J" ^ais es*"^ certain que
ce soit là ce qu'il ait voulu rappeler? L'analyse, sans idée préconçue, de l'ensemble du
passage, prouve que non.
l \\t E)|E_/) va *waa «j'ai construit la (ou «une»)
» maison de » implique logiquement un rapport de dépendance avec ! \M >> vça qui, à
. . ET—1 A. O , . , , ,„ Lr J -*-\ £1.....
son tour, est subordonné à /ww^ L~^~l <^ ^~\\0 (( ^u temple de Harmariti »; d'où il
ressort nettement, il me semble, que jj ÎÊ w est le titre d'un personnage attaché
au culte de l'Horus pharbeetite. Le sens exact de la phrase me paraît donc être celui-ci :
« J'ai construit la maison du Qadnedjès du temple d'Harmariti. » L'erreur initiale des
traducteurs provient de ce qu'ils ont tous persisté à décomposer le groupe ^ ^
en ^vwwv -j- -j- voulant y reconnaître la forme pronominale ^ « moi-même »,
ce qui les contraignit à méconnaître la valeur de la préposition établissant la
relation entre ( et tfÊ w> . L'auteur du catalogue du Musée de Berlin, pour-
1. Loc. cit., p. 85.
A PROPOS D'UN PASSAGE DE LA STÈLE N° 8438 DU MUSÉE DE BERLIN 181
chyte ||™™| Beb; à l'est, à la rue du Mur de Aâk ( ^ [——j ^^^^ PJj "|]J °
L'observation de Piehl, qu'un document du genre de celui-ci doit nécessairement
fournir ce qu'il appelle des « données locales », ne manque pas de justesse. Mais la cor-
rection qu'il propose pour remédier au défaut de clarté qu'il reproche au texte répond-
t-elle pratiquement à ce but? Le texte, tel qu'il le modifie, reste muet comme devant
; i
sur la nature propre du ( offert à Harmariti, point qu'il avait cependant, si je le
comprends bien, le dessein de mettre en lumière. Il est indifférent, en effet, que l'acte
mentionne l'immeuble par ces mots « une maison » ou « cette maison », désignations
aussi vagues l'une que l'autre. La question se pose différemment, je crois. Ou bien
l'auteur de la fondation, ayant construit, ou fait construire, un bâtiment quelconque,
le cédait sans condition particulière de destination à charge de la communauté béné-
ficiaire, laissant à l'administration des biens de mainmorte du temple d'Horus de Phar-
bœtus le soin d'en tirer le parti qui lui conviendrait; dans ce cas, il lui suffisait d'en
indiquer la position topographique. Ou bien sa libéralité était subordonnée à une clause
d'affectation spéciale, appliquant l'immeuble à un usage déterminé; alors, outre les
tenants, il importait qu'il fixât cet objet précis. Voyons donc si, dans la phrase ligi-
tieuse, nous ne trouvons pas quelque indication propre à corroborer cette dernière
conjecture.
On aura remarqué que c'est précisément dans la partie de l'inscription où Pa-
derpsou est censé dire qu'il a construit lui-même le ' ' constituant la donation que
Piehl recourt à l'expédient d'une correction. La particule placée entre f et Ira
lui paraît incorrecte, et il lui substitue le démonstratif ^ sans lequel, à son avis, la
phrase ne trouverait pas son analogue ailleurs1. L'emploi de la préposition ™*aa serait,
en effet, une faute si le rédacteur de la stèle avait eu l'intention d'exprimer, comme
les traducteurs l'ont tous admis, que le ' ' était l'œuvre personnelle de Paderpsou,
car il eut dû écrire [j^U^^/] v| ( ( ^J" ^ais es*"^ certain que
ce soit là ce qu'il ait voulu rappeler? L'analyse, sans idée préconçue, de l'ensemble du
passage, prouve que non.
l \\t E)|E_/) va *waa «j'ai construit la (ou «une»)
» maison de » implique logiquement un rapport de dépendance avec ! \M >> vça qui, à
. . ET—1 A. O , . , , ,„ Lr J -*-\ £1.....
son tour, est subordonné à /ww^ L~^~l <^ ^~\\0 (( ^u temple de Harmariti »; d'où il
ressort nettement, il me semble, que jj ÎÊ w est le titre d'un personnage attaché
au culte de l'Horus pharbeetite. Le sens exact de la phrase me paraît donc être celui-ci :
« J'ai construit la maison du Qadnedjès du temple d'Harmariti. » L'erreur initiale des
traducteurs provient de ce qu'ils ont tous persisté à décomposer le groupe ^ ^
en ^vwwv -j- -j- voulant y reconnaître la forme pronominale ^ « moi-même »,
ce qui les contraignit à méconnaître la valeur de la préposition établissant la
relation entre ( et tfÊ w> . L'auteur du catalogue du Musée de Berlin, pour-
1. Loc. cit., p. 85.