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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 38.1916

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https://doi.org/10.11588/diglit.12741#0245
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GASTON MASPERO

surplus, il ne s'épargnait guère, quel que fût le degré de la température. A peine sorti
de son bureau du musée, il reprenait chez lui la besogne interrompue la veille, sans
mesurer la fatigue qui devait fatalement user sa santé. Une première fois, en 1910,
une indisposition assez forte l'avait contraint d'avancer la date de son départ annuel.
Après une rémission de quelque durée, les malaises reparurent, se manifestant sous
une forme plus grave, et les médecins durent, au printemps de 1914, lui conseiller de
rentrer définitivement en France. A son arrivée, il semblait s'être ressaisi : on eut pu
croire que sa robuste constitution avait, une fois de plus, triomphé du mal. Bientôt,
d'ailleurs, son élection au secrétariat perpétuel de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, qui fut certainement une des grandes joies de sa vie, venait tempérer les re-
grets que sa retraite prématurée aurait pu lui causer. Puis la guerre survint, et une
nouvelle crise le terrassait peù de temps après le départ de Jean, son plus jeune fils,
pour le front. Elle faillit l'emporter. A force de soins, il se remit péniblement. Un
événement cruel devait hâter sa fin : le 17 février 1915, Jean Maspero tombait glorieu-
sement à Vauquois, frappé par une balle allemande. Son patriotisme lui vint en aide
dans cette terrible épreuve. Avec un courage admirable, il se remet à l'ouvrage, cher-
chant dans le travail un adoucissement à sa peine. Sa première pensée est pour la
mémoire du fils dont les débuts brillants donnaient de si belles espérances. Il classe
les manuscrits et les notes abondantes laissés par le jeune savant, termine l'impression
du catalogue des Papyrus grecs d'époque byzantine, puis, achevant son couvre dou-
loureuse, il compose l'émouvante introduction qui figure en tête du tome troisième
=— «iHMgllMH^iMgjMtagj^~he triste pour un vieillard qui s'attendait plutôt à ce que
=~co *er ^ev0^r )}- Bien qu'il se sût irrémédiablement perdu, il

ît alarmer davantage, le dénouement prochain qu'il pressent.
5 percer son angoisse, non pas de la mort qu'il attend avec
ice où pourrait sombrer son intelligence admirable. Cette
façon saisissante dans sa Notice sur la vie et les travaux de
jDsée en 1915. La Providence, dit-il, « lui épargna miséri-
dont la vieillesse accable volontiers la plupart d'entre nous,
.i la vue, clouant les autres sur un lit d'inertie, resserrant
^ "° >l Icurcissant par degrés l'intelligence la plus claire, à la façon

l'amuse à éplucher un insecte membre à membre, avant de
O |)onr l'y laisser agoniser lentement ». Elle lui fut également

fctristée vers la fin par le deuil et la maladie, du moins eut-il
server intactes jusqu'au dernier instant les facultés extraor-
^ £ 0 loi sommet de la science. En 1915, malgré qu'il éprouvât une

).voir, il voulut reprendre son enseignement au Collège de
e il s'achemina avec la même ponctualité que jadis, accom-
ui ne le quittait plus, vers cette maison que tant de sou-
O ^ ^ I II choisit pour sujet d'un de ses cours l'une des matières

q£J HHir, la vocalisation de l'ancien égyptien. L'Introduction à

égyptienne qu'il entreprit d'écrire à la même époque ras-

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