Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Revue égyptologique — 5.1887/​88

DOI Heft:
Nr. 1-2
DOI Artikel:
Revillout, Eugène: Les papiers administratifs du Sérapéum et l'organisation sacerdotale en Égypte: (leçon d'ouverture professée le 6 décembre 1886)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12683#0043

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Les papiers administratifs du Sérapéum, etc.

33

Memphis ou de Thèb'es) était élu à vie; et il y avait d'autres fonctions sacerdotales, égale-
ment électives, qui étaient décernées, soit pour un an, soit pour neuf ans, etc. C'était aussi à
l'élection qu'où recourait pour l'installation de ces p-étres délibérants qui représentaient, selon
le décret de Canope, les tribus sacerdotales dans le conseil de chaque temple et dans les
assemblées plenières ou conciles généraux des prêtres d'Egypte dont nous avons déjà uu
certain nombre de comptes-rendus.

Selon le décret de Canope le budget des prêtres était établi, pour chacun, par ces con-
seils représentatifs particuliers ou centraux, auxquels il appartenait aussi d'entretenir avec
l'administration civile les rapports nécessaires.

Sur leur demande bien des excès furent réprimés, bien des impôts injustes supprimés,
bien des malheureux prisonniers libérés — les textes déjà connus nous le disent formelle-
ment — et — nous allons le voir — les crimes ou les concussions des personnes privées ou
publiques furent punis comme ils méritaient de l'être. Aussi est-ce aux prêtres qu'on s'adresse
Se préférence pour toutes les violences et tous les abus.

Il est vrai que souvent alors le Dieu lui-même était invoqué par le plaignant qui
interjectait appel. Nous citerons, par exemple, la requête d'un esclave dont nous avons déjà
parlé ailleurs et qui, bien que faite directement aux dieux, avait dans le droit égyptien, au
point de vue civil, une utilité pratique et actuelle. En effet, Hérodote nous a appris qu'une
protestation de ce genre, venant d'un esclave qui se réfugiait, en même temps, dans le temple,
avait pour résultat — probablement après enquête — d'enlever l'esclave violenté à son
maître antérieur pour en faire l'esclave du dieu. En application de cette loi l'esclave de Tavé
a écrit sa requête qui, comme beaucoup d'autres dont nous aurons à parler, nous a été con-
servée dans les papiers du Sérapéum1 :

«Ma voix — celle du serviteur de Tavé — devant Osorapis, né de Taba.
«0 toi qui es écrit ci-dessus, seigneur grand, qui fais de ta face une protection, j'ai
»crié vers toi. — Je m'éloignerai d'elle (de Tavé).

«Tu as entendu ma voix, tu as su mon état d'anéantissement qui m'est parvenu, tu
» connais le petit serviteur, selon le cœur : tu feras connaître la perversité qui est en elle
»— grande comme la mer! A ma charge la difficulté qui eu résulte, et si j'ai un éloigue-
» nient de tout mon être pour son service et sa compagnie.

«Allons! il y a une démarche (à faire), je la ferai! Il y a des reproches (à recevoir),
»je les recevrai! Il y a un dieu à invoquer, une image de dieu! je cours auprès d'elle.
»Je les supplierai (les dieux). Qu'elle fasse connaître (Tavé), celui que suppliera le servi-
» teur! »

Dans cet exemple nous voyous bien la juridiction purement ecclésiastique et le rôle des
prêtres représentants des dieux en qualité de protecteurs des opprimés. A ce titre ils inter-
venaient semblablement toutes les fois qu'il s'agissait de ces crimes ou de ces délits rentrant
dans les affaires de mœurs, qui, plus tard, dans le monde chrétien, à l'époque byzantine,
relevaient des évêques.

1 Ce texte a été déjà publié en facsimile dans un précédent numéro de la Revue. Voir aussi l'hélio-
gravure qui s'en trouve dans le fascicule du Corpus papyrorum actuellement sous presse.
 
Annotationen