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Revue égyptologique — 5.1887/​88

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Nr. 1-2
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Legrain, Georges: Les noms de témoins dans quelques actes du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.12683#0101

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Les noms de témoins dans quelques actes du Louvre.

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vons jamais le nom d'une personne contractante, ni son père, ni ses voisins, ni les pères de
ses voisins; ainsi l'acte de mariage de Patma ne porte pas sa signature, ni celle de son
père, ni d'aucune personne nommée dans l'acte. La signature du contrat était d'abord une
chose tout-à-fait ignorée en Egypte.1 Et à cela, la raison est facile à comprendre : le notaire
écrivait le nom des contractants et des intéressés sur l'acte; ils devaient être, de toute façon,
présents à la confection de cet acte; puis on ajoutait au verso l'indication d'autres personnes
étrangères à l'acte qui venaient donner leur nom en attestant ainsi qu'ils avaient bien entendu
ce dont il s'agissait. Encore une fois, la signature et le paraphe ne furent jamais en usage
à Thèbes. J'ai dit personnes étrangères à l'acte : en effet, nous en trouvons une preuve dans
les actes 2434—2437. Ces deux actes, identiques comme texte, ont été faits à deux ans de
distance : dans les listes de témoins du verso, nous ne trouvons qu'un seul témoin, sur 31,
qui ait son nom dans les deux listes, c'est Petchons, fils de Hor. Il est certain que si les
témoins avaient été intéressés en quoi que ce soit dans ces actes, ils auraient signé au dos
des deux actes.

Il nous reste maintenant à chercher quelles étaient ces personnes étrangères.

Le premier point que l'on remarque, c'est que tous les témoins sont des hommes;
jamais un nom de femme ne paraît dans ces listes. Après tous les documents qui ont si
victorieusement établi l'égalité absolue de l'homme et de la femme dans l'ancienne Egypte,
voici une chose qui nous paraît vraiment curieuse : la femme prête le serment dérisoire, mais
ne peut témoigner dans un acte notarié. Des femmes, — aussi bien Ati, tille de Patma, que la
fille de Setna, — peuvent aliéner leurs biens, mais ne peuvent aider d'autres à le faire. Autre
remarque : dans les actes démotiques, il n'y a que les Egyptiens qui témoignent; le nom
d'un Grec ou d'un autre étranger, déterminé par le signe $T, n'y figure jamais, autre règle
qui n'a pas encore d'exception. On voit que ces règles devaient amener une certaine diffi-
culté dans le rassemblement de ces témoins.

Maintenant ces témoins étaient-ils les premiers venus ou des témoins d'étude, si je puis
m'exprimer ainsi? Cette question est assez difficile à résoudre.

Les actes que nous possédons sont assez éloignés les uns des autres, et la comparaison
des listes en est rendue plus ardue. Si nous avions tous les actes d'un notaire au lieu des
actes d'une famille, on pourrait plus facilement s'assurer de ce qu'il en est.

Dans le dépouillement des papyrus, je n'ai constaté que 16 noms sur environ 130 qui
se retrouvent plusieurs fois, soit comme témoins, soit comme voisins ayant témoigné dans
d'autres actes. Ceci donnant lieu à quelques rapprochements intéressants, nous allons les
donner; mais, auparavant, il faut rappeler que, comme vous l'avez dit, en dehors des 16 témoins
jusqu'à la première partie du règne d'Evergète Ier, il y en avait d'autres, au nombre de 7,
qui, au recto, copiaient en entier les actes importants, tels que les écrits pour argent, avec
la mention initiale : «un tel étant témoin». Ce sont les témoins scribes qu'il faut bien se
garder de confondre avec le notaire, rédacteur de l'acte.

1 La signature de la partie qui s'oblige n'intervient que plus tard, et seulement à Memphis, ainsi
que vous l'avez si bien remarqué dans votre cours de droit à l'École du Louvre. — A Thèbes, l'ancien
usage se conserve.

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