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Revue égyptologique — 5.1887/​88

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Nr. 3
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Revillout, Eugène: Les origines de l'Empire Blemmye
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https://doi.org/10.11588/diglit.12683#0159

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Les origines de l'empire blemmye.

119

et les réticences du Komain qu'elle fut vaincue plutôt par la ruse que par la bravoure.
D'ailleurs elle s'en tira avec les honneurs de la guerre. Dion Cassius dit, à la vérité, qu'on
la' força à la paix. Mais cette paix était encore plus désirée par les Romains que par elle :
il ne fallut rien moins que l'empereur lui-même pour la conclure et cela de la façon la plus
solennelle.

Nous ne suivrons pas Strabon dans les détails fort intéressants donnés par lui,
aussitôt après le récit de la campagne, sur ce royaume de Méroë qui venait de tant occuper
les Romains, et qui devait les occuper pendant bien des siècles, comme nous aurons occa-
sion de le voir.

C'est, en effet, à Méroë' qu'était toujours la capitale des Blemmyes, soit du temps des
Antonins,1 soit du temps de Galère,2 soit du temps de Théodose,3 soit probablement plus
tard encore. Nos inscriptions démotiques sont aussi explicites à ce sujet que Strabon,1 et
nous y voyons que la reine Candace avait eu de dignes successeurs, tout aussi braves
qu'elle.

La reine Candace elle-même nous rappelle d'une façon bien frappante les représenta-
tions de ces reines blemmyes, accompagnant des inscriptions en caractères hiéroglyphiques ou
démotiques inconnus, qu'on trouve si fréquemment dans les monuments méroïtiques ou
blemmyes.

Hâtons-nous d'ajouter, du reste, que dans nos inscriptions démotiques égyptiennes, par-
ticulièrement dans celle de Tererermen, les princesses blemmyes ont aussi une situation très
considérable."' Mais c'est le plus souvent alors un roi qui gouverne.

mène et, en même temps, faire une flatterie délicate à l'empereur Tibère, leur suzerain, en l'honneur duquel
nous avons vu qu'il existait aussi à Dakké plusieurs inscriptions démotiques, grecques, etc. Comme ces
reines étaient souvent figurées en Hathor, cette usurpation de la personnalité d'Hathor n'avait rien de
sacrilège ou de choquant. Peut-être Laonara était-elle la mère et Cléopâtra la fille ou réciproquement?

Quant à Candace, son nom se retrouve sous la forme J \^z^î î\ l\ §J| (conf. Dcnkm., V, 47 a, etc.)

a propos d'une reine dont le prénom était Ameniritis, et sous la tonne ( ' ^<~>, \ (Denkm., V,
52) à propos d'une autre. Il ne faut pas oublier, en effet, que <=> est souvent en Nubie une semi-voyelle,
comme le ri sanscrit et certains r ou e babyloniens — nous aurons bientôt l'occasion de le prouver — et
que ka ou ke est dans l'onomastique de ce pays un suffixe séparable (conf. = Sabaka = Seve, etc.). C'est
pour cela que Pion et Hesychius disent que les mots KavSi] et KavSaxi] ont la mémo signification.

Le type guerrier de la Candace de Strabon et le rôle effacé du roi, son fils, trouvent un commen-
taire monumental dans de nombreux tableaux, représentations des reines Blcmuiyes immolant des groupes
d'ennemis on recevant les hommages des peuples, tandis que de jeunes princes, leurs fils, siègent modeste-
ment ii leur côté, ou leur présentent leur respect. Le plus souvent des légendes méroïtiques accompagnent
ces représentations (Denkm., V, 19, 22, 30, 32, 40, etc.).

1 Voir le n° I—II du V volume de la Revue égyptologique, pl. 1G.

2 Voir l'inscription 15 de Lepsius.
:l Voir l'inscription de Tererermen.

4 "Etm û\ xb [kiyia-ov xjtoî; BagO.etov r, Hepéi); no'/.t; optôvupo; Tfj vrjaw (livre XVII, chap. 2, p. 471 de
l'édition Tatjohhits). Voir aussi les passages déjà cités; Diodore I, XXXIII, III, V, VI, VII, IX, etc.-,
Pline VI, 35; Aristide, édition d'Oxford de JIDCCXXX, t II, p. 343 et suiv. Diodore et Strabon entrent
du reste dans de nombreux détails au sujet de cette capitale des Ethiopiens, de son gouvernement, de son
culte tout égyptien, etc., etc.

5 C'est pour cela que dans un grand nombre d'inscriptions démotiques de hauts personnages parlent
au nom de leurs mères. Nous citerons, par exemple, l'inscription 59 de Dakké faite «au nom de sa mère»
par le seigneur Pakemi, fils d'IIarpaésis, prêtre d'isis de Philée, de l'Abaton, en l'an 7 de Sévère Alexandre,
le nu 73 rédigé par un prophète d'isis de Philée, au nom de sa mère Eséur, le n° G5 écrit encore dans les
mêmes conditions, etc., etc.
 
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