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Revue égyptologique — 5.1887/​88

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Nr. 3
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Revillout, Eugène: Un empereur blemmye
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https://doi.org/10.11588/diglit.12683#0163

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Un empereur blemmye.

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Les oracles étaient donc accomplis. On allait être libre et cette liberté ne pouvait venir
que par le moyen des Éthiopiens, comme du temps des Anchmachis et Hormachis, les ad-
versaires, un instant triomphants, du grec Épiphane, et précédemment, du temps des Pianchi,
des Sabaka, des Tahraka, ennemis héréditaires des envahisseurs assyriens.

Ce fut en vain que, de l'avis des pontifes, Gallien revint sur sa décision antérieure.
Le destin l'avait réprouvé : et le désordre allait croissant dans la vallée du Nil.

Bientôt un autre gouverneur, Sempronius Saturninus, fut, comme Emilien, proclamé de
force par ses troupes, qui ne tardèrent pas à le massacrer parce qu'il voulait faire respecter
la discipline.

Et pendant ce temps les Blemmyes profitaient des discordes des Romains pour étendre
de plus en plus leur domination. Les tyrans qui se succédèrent en Egypte furent forcés de
compter avec eux et souvent de s'appuyer sur eux.

C'est ainsi que le pseudo - empereur Firmus, dont nous avons dit plus haut quelques
mots, fit expressément avec les Blemmyes une alliance intime,2 sans doute en reconnaissant
les titres impériaux qu'avait usurpés leur chef et en leur abandonnant définitivement la
partie de la Thébaïde dont ils s'étaient emparés. Aurélieu, qui vainquit Firmus, fit aussi figurer
dans son triomphe les Blemmyes ses alliés3 ou du moins ceux des auxiliaires de cette race
qui avaient été envoyés pour secourir le tyran. Mais il n'alla probablement pas les attaquer
dans le territoire qu'ils occupaient pour leur propre compte, c'est-à-dire soit dans le commi-
Utium de Nubie dont ils étaient maintenant seuls maîtres, soit en Thébaïde.

En effet, ce fut à Probus et à Probus seul que revint l'honneur de rendre à l'empiré
Coptos et Ptolemaïs, soumis depuis assez long aux Barbares.4 Les textes de Vopiscus sont
on ne saurait plus formels à cet égard.

Il paraît même que cette conquête, faite sur une nation que la renommée peignait si
terrible et si puissante, eut un effet moral considérable, jusque sur le roi des Parthes qu'elle
décida à demander la paix.5

Probus, de son côté, en fut si fier qu'il ne se borna pas, comme Aurélieu, à faire
figurer quelques Blemmyes dans son triomphe, mais qu'il voulut triompher des Blemmyes
au même titre que des Germains."

1 Voir Pollion, Vie de Saturninus. Ne pas confondre ce Saturninus avec un second Saturninus qui
fut tyran d'Egypte sous Probus. Vopiscus qui a écrit la vie de ce dernier, insiste beaucoup sur cette dis-
tinction nécessaire.

2 Idem et cum Blemmyis societatem maximam tenuit.

3 On vit figurer au premier rang parmi les captifs : «Blemmyes, Axomitse, Arabes, etc.» (Vopiscus,
Vie d'Awclien.)

i «Pacatis denique omnibus Pamphylise partibus, ceterarum qui provinciarum qua; sunt Isaurias
vicina;, ad orieritem iter flexit. Blemyas etiam subegit, quorum captivos Romain transmisit, qui mirabilem
sui visum, stupente populo Romano pnebuerunt. Copton praeterea et Ptolemaidem urbes, ereptas barbarico
servitio, Romano addidit juin.» (Vopiscus, Vie de Prohun.) Zosime (liv. 1, LXXI) (pie j'ai également cité
dans mon Mémoire, sur les Blemmyes (§ 3) nous atteste le même fait en insistant sur ce point que les habi-
tants de Ptolemaïs avaient pris très énergiquement le parti des Blemmyes.

5 . . . . His acceptis litteris Narseus maxime territus et eo piïecipue quod Copton et Ptolemaidem
comperit a Blemyis qui cas tenucrunt vindicatas, ca?sosque ad internecionem eos qui gentibus fuerant ante
terrori, etc. (Vopiscus, Vie de Prohus.)

" Triumphavit de Germanis et Blemyis. (Ibid.)

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