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Revue égyptologique — 5.1887/​88

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Nr. 3
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Revillout, Eugène: Un empereur blemmye
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https://doi.org/10.11588/diglit.12683#0164

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124

Eugène Revillout.

Probus en finit ainsi d'un seul coup avec deux empereurs égyptiens : l'empereur blemniye
Psilaan 1 possédant la Thébaïde, et le Gaulois Saturninus (le second du nom) qui, malgré ses
supplications, était devenu empereur de la Basse-Egypte et qui fut tué par les soldats en
dépit des ordres du souverain vainqueur.2

On comprend que la présence de ces petits tyrans d'Alexandrie avait dû singulière-
ment faciliter les progrès d'un empire qui s'étendait depuis les montagnes d'Abyssinie, Meroë,
l'Astaboras, le Soudan, jusqu'en Nubie et jusqu'au-delà de Thèbes.

Nous savons par Vopiscus que Probus reprit la Thébaïde. Obtint-il aussi de rétablir
des garnisons dans le commïlitium ou le pays neutre de Nubie? C'est probable. Mais l'occu-
pation commune ne devait pas durer longtemps.

Ainsi que je l'ai longuement raconté dans mon Mémoire sur les Blemmyes,:! d'après un
passage de Procope qui paraît extrait des livres perdus d'Ainmien Marcelin, Dioclétien, à la
suite de nouvelles luttes, se vit réduit à abandonner définitivement la Nubie, en retirant ses
légions à Elépbantine, et même à promettre un tribut en or aux Blemmyes pour qu'ils n'in-
quiétassent plus ses frontières.4 Ce fut aussi à ce moment que le temple de Philée fut déclaré
expressément neutre, avec un sacerdoce mi-partie blemmye mi-partie égyptien.

La première paix de cent ans fut conclue sur ces bases : et les Barbares la respectèrent
tant que les empereurs restèrent païens. Nous les voyons même faire des prières publiques
pour le César Galère,5 que menaçait déjà le chrétien Constantin.

1 Nous l'avons dit précédemment, c'est à partir du règne de Psilaan que les empereurs romains
cessent de faire graver en hiéroglyphes leurs cartouches avec les légendes usurpées par le souverain
blemmye. Le dernier empereur dont ces légendes soient parvenues jusqu'à nous (non-seulement ;ï Esné,
mais partout ailleurs), l'ut l'empereur Décius, antérieur d'une dizaine d'années à l'empereur barbare PSilaan,
et qui, selon la chronique pascale (voir mon précédent mémoire sur les Blemmyes, § 2), eut déjà affaire
avec les Blemmyes et répandit dans leurs pays aux ermites de l'Egypte des serpents venimeux (.'....
-/.ai cticCEocw Et{ ~o ri;; Ai-fû—ou XJpctov ôii rotoç vofiio»; /.oà l!X:;j.ayaç). On comprend comment une armée do
ce genre n'arrêta guère leurs progrès.

2 Voir Vopiscus, Vie de Saturninus.

3 §§ 3 et 4.

* Selon Procope (voir mon premier mémoire sur les Blemmyes, § 4) Dioclétien était sur les lieux
quand il conclut ce traité. Ce fut sans doute quand il alla combattre le tyran Achillais (probablement
allié des Blemmyes) et qu'il le tua après l'avoir assiégé huit mois (Eutrope, liv. IX). Notons que selon
MamertinuB (cité déjà dans mon mémoire sur les Blemmyes, ibid.) il avait eu soin de susciter d'autres
Éthiopiens, probablement les Nobades, contre les Blemmyes. Procope nous dit, en effet, qu'il s'appuie sur
les Nobades, tout en traitant avec les deux peuples. Malheureusement nous n'avons pas d'autre texto
démotique daté de Dioclétien qu'un ostracon d'Eléphantine portant au Louvre le n° 780G.

5 Voici le texte de deux inscriptions qui se suivent et paraissent avoir été composées en même
temps et gravée par la même main. Elles portent les n°" 15 et 16 dans Lepsius :

N° 15.

«Adoration d'Atten Kitouaria, le chef des troupes (ou du peuple), l'agent d'Isis de Philée, de
*l'Abaton, la déesse grande, vénérable et bonne, la reine du monde entier, — pour le salut du César Galère,
«pareequ'il te prie. 0 grande déesse Isis! Fais que tu nous amènes pour ta fête chaque année en sorte
• que je t'adore ainsi que mes frères et ma femme, que j'accomplisse tes saintes constitutions, que je
» t'apporte les offrandes (ayj) venant de Méroë, par la libéralité des rois d'Ethiopie et que tu leur accordes
»dans cette ville une longue durée de vie les bénissant, car.......»

N° 1G.

«Adoration de Paosor bi, fils de Pétosor, le grand prêtre des grandes panégyries — devant la
» Vénérable, la bonne Isis de Philée, de l'Abaton, la grande déesse, priant (en ces termes) : «Que tu
 
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