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Revue égyptologique — 5.1887/​88

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Nr. 3
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Revillout, Eugène: Un empereur blemmye
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https://doi.org/10.11588/diglit.12683#0165

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UX EMPEREUR BLEMMYE

125

Mais les sentiments changèrent quand les pieux Blemmyes se virent en face d'empereurs
ennemis et persécuteurs déclarés de leur religion comme Théodose et ses successeurs.

NOTA.

Depuis que j'ai écrit, imprimé et mis en pages mon article sur un Empereur blemmye,
j'ai trouvé dans Niebuhk (Voyage de Gau, p. 7 de l'appendice) un passage dans lequel le
savant auteur ferait remonter la prise de Coptos et de Ptolémaïs par les Blemmyes jusqu'à
la chute de Dèce. Le triomphe d'Aurélien et celui de Prohus n'auraient été ainsi que deux
épisodes d'une seule et même guerre, ce qui donnerait à l'occupation de la Thébaïde par les
Blemmyes une durée d'une trentaine d'années environ; car si Décius est mort en 251, Probus,
monté sur le trône en 276, n'est mort qu'en 282. Voici le passage en question :

«A l'époque où par suite de la mort de Décius et de son armée, des ennemis étrangers
»et domestiques s'élevaient de tous côtés contre l'empire romain, les Blemmyes secouèrent
»aussi le joug et, non contents de cela, ils envahirent l'Egypte qui se soulevait souvent et
«s'emparèrent de Ptolémaïs et de Coptos ou donnèrent des secours aux rebelles. Fl. Vopiscus
» dit (Aurélien 33) que les Axumites1 prirent aussi part à cette guerre. Ce qu'il y a de cer-
tain c'est qu'Aurélien conduisit en triomphe les captifs de ces deux nations. Cependant les
» Barbares, plutôt réprimés que soumis, retournèrent aux armes. Probus les ayant de nouveau
«vaincus, les villes de la Haute-Egypte, dont j'ai parlé, furent réunies à l'empire, qui ne put
«prendre celles qui étaient situées au-delà de Syèiie.»

Cette opinion ne repose que sur les textes déjà cités par moi, rapprochés d'un passage
dans lequel Zosime (p. 344 et suiv. de l'édition de 1011 d'Étienne) nous raconte qu'à la mort
de Décius l'empire fut envahi presque de tous côtés par des Barbares, dans rénumération
desquels il ne fait pourtant figurer ni les Blemmyes ni des Éthiopiens d'aucune sorte. Zosime
(p. 393 ibid.) ne mentionne les Blemmyes qu'à propos des succès de Probus et de la reprise
de Ptolémaïs.

Qu'on admette l'opinion de Niebuhr, ou qu'on place avec nous la conquête de la Thé-
haïde par les Blemmyes une dizaine d'années plus tard, il nous semble en tout cas certain
que les prétentions du prince blemmye Psilaau à l'empire doivent être contemporaines de celles
du phylarque arabe Odénat.2 Jusqu'à cette époque il y avait bien eu des rois des Blemmyes,

«m'amènes, que tu m'amènes à Philée chaque année pour que je t'adore et que j'établisse devant toi
» l'adoration de éufumcnu, de sa femme et de ses enfants.»

Le dernier (que nous avons seulement d'après la copie de Lepsius) paraît être celui du roi d'Ethiopie
contemporain; car, nous l'avons vu, à Philée les rois blemmyes ne prenaient pas le cartouche quand ils
reconnaissaient les empereurs pour leurs suzerains — ce qui est le cas du temps de Galère.

i Les Axumites paraissent en effet avoir été à cette époque les vasseaux des Blemmyes. C'est pour
cela que, dans sa vie de Firmin, Vopiscus ne parle que des Blemmyes comme alliés de ce tyran et que
dans sa vie d'Aurélien il dit que l'empereur triompha des Bleminyes et des Axumites. Or, il est bien
certain qu'il n'est jamais allé à Axum. Les Axumites accompagnaient donc les Blemmyes dans leur expé-
dition en qualité de tributaires de l'empire de Méroë, de cette Méroé' qu'ils aidèrent plus tard à détruire.

- il y eut avant Décius un empereur arabe nommé Philippe. Mais cet Arabe d'origine était capi-
taine des gardes de l'empereur et arriva à l'empire comme général romain et avec l'aide des soldats
romains de son armée. Odénat, au contraire, arriva à l'empire comme chef d'une tribu arabe et avec
l'aide de ses Arabes. Il eu fut de même pour l'empereur blemmye : il n'avait jamais commandé une
armée romaine proprement dite.
 
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