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Revue égyptologique — 5.1887/​88

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Nr. 3
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Pierret, Paul: Religion et mythologie des anciens égyptiens, [3]: D'aprés les monuments
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https://doi.org/10.11588/diglit.12683#0167

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Religion et mythologie des anciens Égyptiens.

127

Dans quelques villes sa personnalité est absorbée par celle du dieu local : ainsi à Memphis
c'est Ptah, à Hermopolis c'est Thot, à Thèbes c'est Amon, à Éléphantine c'est Kbnoum qui
accapare ses attributions de dieu primordial.

Lorsqu'on se place au point de vue égyptien de la force divine résidant au sein de
la matière primitive et qui en est inséparable, force qui engendre aussi bien qu'elle conçoit,
qui par conséquent est aussi bien mâle que femelle, on ne doit pas s'étonner qu'on ait assigné
à de grandes déesses cosmiques le rôle d'un Noim féminin ou Nounet, cliaos ou matière
primordiale qui conçoit d'elle-même et enfante les eboses. Cest- le rôle de Neit, déesse de Sais,
symbolisée par une vache, la vache Methuev, c'est-à-dire «la toute pleine» qui cacbe en soi
dans son immense quantité d'eau la cause du monde à venir et dont Plutarque a su apprécier
exactement la signification cosmogonique. De même que Noun dans son activité créatrice et
masculine, formant et bâtissant hors de soi, a son représentant mythique dans le dieu mem-
phite Ptah, sous le nom et la forme duquel il paraît désormais à la tête des dieux prenant
le scarabée comme symbole significatif de cause et de masculinité, de même apparaît le Noun
féminin qui conçoit de lui-même et enfante hors de soi la substance primordiale dans sa
plénitude sous, la forme de la déesse cosmique, Neit de Sais, la mère primitive qui a enfanté
le soleil et développé hors de soi les germes du monde à venir. Le vautour, hiéroglyphe du
mot mère, est employé comme signe de reconnaissance extérieur de la nature la plus intime
de son être. Aussi l'image de la vache qui dans cette même direction désigne la nature
cosmogonique de la déesse comme concevant, enfantant et nourrissant la substance élémen-
taire, illustre-t-elle son rôle. La vache représente le principe féminin du cosmos comme le
taureau représente la force masculine et créatrice de la substance primordiale du Noun. Ces
deux maîtres symboles de l'allégorie égyptienne, le taureau et la vache représentent : l'un
le pouvoir divin qui engendre, l'autre le pouvoir divin qui enfante.1

Neit avait divers équivalents locaux : Onadj à Bouto, Nekheb à Eileythia, Isis à Phihe,
Bast à Bubastis, Hatbor à Dendérah.2

La substance primordiale liquide, qui donnait inerte, recélait cependant la force divine,
l'esprit : par lui elle fut agitée d'un grand mouvement, qui eut pour résultat de la séparer
en huit éléments ««opérateurs de la création : ces éléments sont personnifiés par quatre couples
de divinités qu'on nomme les Huit et que dirige un chef appelé Thot, qui en est inséparable.
Avant que le corps cosmique eût ouvert les yeux, comme disent les textes, et que la lumière
eût éclairé le premier acte de la création, la pensée divine encore sommeillante, avait, avant
son réveil, exactement déterminé dans sa sagesse impénétrable les formes des êtres et des
choses à venir, puis elle prononça enfin le grand mot : «Que cela soit!» qui transporta les
êtres et les choses de la conception dans la réalité et forma le réel d'après l'idéale vérité.
C'est le dieu Thot qui personnifie cette pensée primordiale divine : aussi est-il appelé le
maître de la vérité, le dieu deux fois grand, auteur premier des types de ce qui est et de
ce qui sera.

1 C'est là une théorie que j'ai émise, il y a déjà cinq ans, dans mon Essai sur la mythologie egyp-
tienne et dans mon Panthéon égyptien.

2 Cette équivalence des rôles divins à travers la diversité des cultes locaux est encore une thèse
que j'ai soutenue dans les deux ouvrages susdésignés.
 
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