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Revue égyptologique — 5.1887/​88

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Nr. 3
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Pierret, Paul: Religion et mythologie des anciens égyptiens, [3]: D'aprés les monuments
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https://doi.org/10.11588/diglit.12683#0169

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Religion et mythologie des anciens Égyptiens.

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La lumière surgissant de l'eau, le principe du feu recevant la naissance du principe
humide, tel est le point de départ de la mythologie égyptienne. Le soleil naissant est repré-
senté par un enfant surgissant d'un bouton de lotus ou de l'œuf modelé sur le tour à potier
par le dieu Khnoum de la Haute-Égypte, ou bien son corps a été amené à la perfection
par la main savante de Ptah, le grand dieu de la Basse-Égypte. Ces vues particulières varient
suivant les doctrines locales. Les nombreuses ramifications des formes mythiques qui multi-
plient les expressions de l'activité créatrice sont des formules à comparer entre elles qui dé-
composent l'Être unique et sans fin, le promoteur de tout en une longue série de représen-
tations diverses qui offrent à la perception de l'homme le tout dans la somme de ses parties.

D'après certains passages du Livre des morts, la divine monade s'est élevée comme
lumière du chaos, a commencé la grande œuvre de la création et s'est fait du cosmos son
corps ou sa demeure. La lumière a été elle-même le créateur qui a suspendu le ciel, dressé
la colonne d'air, établi le sol, creusé sous l'eau l'abîme de l'enfer comme son impénétrable
mystère et amené à l'existence les innombrables êtres de la création.

L'ensemble du cosmos, le tout, était figuré comme le corps de Dieu et les principales
parties comme les membres de ce corps sacré. Dans le nom de Dieu Neb Paout, «seigneur
des neuf», il faut reconnaître un Pan égyptien. Il y avait d'ailleurs une expression corres-
pondante dans la dénomination ^z^Bs<=> «seigneur de tout».

La monade divine et les neuf ou Ennéade qui sont les membres de son corps expriment
symboliquement la matière primordiale et chaotique se scindant après l'acte de la création
pour former les parties du cosmos. En ce sens, ils apparaissaient comme éléments insépa-
rables du système du monde, comme les forces qui conçoivent et enfantent, inhérentes à la
matière, la pénétrant et par réciprocité lui empruntant la vie et le mouvement, d'après la loi
de Thot, le Logos divin. Cette conception justifie le sens élevé d'une qualification de ce dieu
|1 ""^ y\ \ «celui qui lie harmonieusement les divinités les unes aux autres».
Le monde égyptien se composait du ciel, de la terre et de l'enfer.
Le ciel est représenté par une femme courbée en voûte, la terre par un homme couché
sur le sol, l'enfer par le corps d'Osiris, dieu des morts, replié sur lui-même. L'enfer était divisé
en douze zones répondant aux douze heures de la nuit.

Brugsch entre maintenant dans le détail du panthéon et dans l'étude des rôles solaires et
astronomiques des divinités. Car, d'après lui, les Égyptiens distinguaient non seulement les
phases de la journée solaire, matin, midi et soir, mais aussi les phases de la course annuelle du soleil.

Ainsi Ka ou Ba Hor/.uti est en même temps le soleil du matin et le soleil de l'équinoxe
du printemps. Horus est le soleil du midi et du solstice, etc., etc. Toum est le soleil du soir
et de l'équinoxe d'automne. Xeper ou Ptah Sokar Osiris est l'invisible soleil de la nuit et le
soleil du solstice d'hiver.

Il étudie le rôle des yeux solaires et des chacals ouvreurs des chemins et il en tire
des considérations très intéressantes et très neuves dans le détail desquelles je ne puis entrer
ici et qui seront d'ailleurs complétées par la seconde partie de son ouvrage, non encore parue.
Ma tâche s'arrête ici. Mon but était signaler au lecteur l'intérêt de cet ouvrage : il lui appar-
tient maintenant de l'étudier avec toute l'attention qu'il mérite.

Paul 1 ierket.
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