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Revue égyptologique — 5.1887/​88

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Nr. 3
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Revillout, Eugène: Le comput de Ptolémée denys et le canon des rois, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12683#0173

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Le comput de Ptolémée Denys et le canon des rois.

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Un autre renseignement donné par cette même stèle hiéroglyphique tendrait à faire
penser que cette dernière solution doit être préférée. En effet, il est dit que Pséptah avait
43 ans, lorsque naquit son fils Iniouth, et nous savons à la fois par la stèle démotique de
celui-ci et par la stèle hiéroglyphique de sa mère qu'il naquit le 15 Épiphi de l'an 6 de
Cléopatre. Entre le 15 Épiphi de l'an 6 et le 15 Épiphi de l'an 11 il y a juste 5 ans. Si
donc Pséptah avait environ 43 ans quand naquit son fils, il devait avoir nécessairement
environ 48 ans lorsqu'il mourut. La contradiction apparente entre ces deux chiffres : 43 ans
lors de la naissance du fils, 49 ans lors de la mort, ne peut s'expliquer que si Pséptah avait
effectivement 48 ans, 8 mois et 24 jours lors de sa mort. En effet, il aurait eu alors 43 ans,
8 mois et 24 jours lors de la naissance de son fils, c'est-à-dire 43 ans, moins 6 jours lors-
qu'il l'engendra, en retranchant les 9 mois de grossesse. Il eut donc été tout naturel que le
scribe eut insisté sur ce point qu'il avait déjà 43 quand il eut un fils, comme il était tout
naturel qu'il arrondit, pour la durée de vie, le chiffre de 49 ans, auquel manquaient seule-
ment trois mois et 24 jours.

II resterait à voir comment cette durée, ainsi limitée, du règne de Ptolémée Soter II,
depuis son avènement jusqu'à sa mort, pourrait cadrer avec la chronologie générale des Pto-
lémées : c'est ce que nous examinerons dans un prochain article.

Quant aux mois de règne de la fille légitime de Soter que Porphyre attribue à son
père, ils doivent au contraire rentrer dans les 29 années de son frère : Ptolémée Denys. Ce
Ptolémée Denys était un bâtard de Soter II, d'où lui est venu le surnom injurieux de Notbus.
Mais il faut remarquer que, comme l'a dit Diodore et comme le prouvent nos contrats dé-
motiques et les documents relatifs au grand prêtre bâtard Pséamen, le droit égyptien ne
reconnaissait pas de bâtards. Tous les enfants étaient également légitimes. C'est d'après ce
principe égyptien que Ptolémée Denys avait été appelé à la couronne, quand sa sœur, seule
légitime au point de vue grec, avait été assassinée. Il s'était dès lors, en qualité de seul
héritier mâle, attribué le temps du règne éphémère de sa sœur. C'est également d'après le
même principe qu'il s'était attribué le neuvième rang dans la succession royale des Ptolémées.
En effet, le protocole officiel de la stèle de Xofré-ho le nomme : «le roi dieu neuvième
Noos Dionysius (Nouvel Osiris) Ptolémée».

Ce comput : «Dieu neuvième» ou Ptolémée IX est tout à fait remarquable. Mais il ne
doit pas trop nous étonner, puisqu'Appien (partant, il est vrai, d'un autre comput et comptant
tous les rois qui ont effectivement régné) nous parle de Ptolémée XIII.

Ptolémée Denys avait, lui, un point de vue très différent. Ne voulant compter que les
monarques qu'il considérait comme légitimes, il se servait d'un canon en tout semblable au
canon des rois de l'Almageste et comptait de même parmi les seuls Lagides ayant légi-
timement régné : 1° Ptolémée Soter, 2° Ptolémée Philadelphe, 3° Ptolémée Évergète Ier,
4e Ptolémée Philopator, 5° Ptolémée Épiphane, 6° Ptolémée Philométor (fils aîné d'Épiphane),
7° Ptolémée Évergète II (seulement depuis la mort de Philométor et en ne lui comptant que
29 ans de règne sur les 55 qu'il s'attribuait à lui-même dans ses protocoles officiels), 8° son
fils aîné Ptolémée Soter II (auquel on attribuait également tout le règne du cadet Alexandre),
9° enfin Ptolémée Néos Dionysios (ou nouveau Bacchus).

Il va sans dire que dans un canon aussi légitimiste les années étaient distribuées entre
 
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