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Revue égyptologique — 5.1887/​88

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Revillout, Eugène: Corrections à la grammaire démotique de Brugsch
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https://doi.org/10.11588/diglit.12683#0210

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166

Eugène Kevillout.

en démotique des théories extra-scientifiques de M. de Sadlcy 1 (savant si méritant à d'autres
points de vue, mais qui avait été complètement égaré par Young dans les études égyptiennes).
Ce fut à notre immortel de Rougé qu'il appartint de montrer à Brugsch combien il était
dans l'erreur — pendant un voyage qu'il fit à Berlin.2 La Revue archéologique3 nous a con-
servé un compte-rendu des idées justes par lesquelles il remplaça alors les premières erreurs
du jeune allemand — erreurs jugées avec raison si sévèrement par Lepsius.

La grammaire démotique appartenait déjà à une nouvelle série d'idées — bien que
Lepsius eût conservé pour elle une défiance marquée, dont se plaignait amèrement Brugsch.

Ce jugement sévère était-il mérité? Au premier coup d'œil on pourrait en douter, sur-
tout quand on examine les chapitres bien traités qui sont consacrés aux déterminatifs.1 Mais
il faut avouer que c'est là la meilleure partie de l'ouvrage, et que le reste trahit une inex-
périence complète de la langue et même des notions les plus élémentaires de l'alphabet, du
syllabaire, de la grammaire et de la syntaxe.

Encore une fois rien de plus naturel.

Brugsch composait alors — avec beaucoup d'ingéniosité ■—■ une compilation toute arti-
ficielle de formes qu'il n'avait pu étudier sérieusement, puisqu'il ne savait pas la langue et
était absolument incapable de traduire. C'est pour cela qu'il prenait alors les entretiens philoso-
phiques de la chatte éthiopienne et du chacal Koufi pour un rituel funéraire,5 — comme, tout

2£ = q, — = = tu, £_ = 2ch, A , = ct, l.^-^ = <r, b— == A ou c, etc., etc. Ce qu'il y

a de plus curieux, c'est que plusieurs de ces valeurs ultrafantaiaistes de Brugscii pour des signes fré-
quents, se retrouvent encore, même après sa conversion, dans sa grammaire démotique. — Devons-nous
ajouter que tout le reste de l'ouvrage — rappelé encore avec orgueil par Brugsch dans sa grammaire
démotique, p. 7 — est tout-à-fait de la même force. Les Seiffarth et les SponN n'ont rien fait de mieux

— en sens contraire; car Brugsch ne rêvait alors que lettres simples. C'est ainsi qu'il rendait 1 71 mi J^—
par KTeqoTi collectio, LU^W^-h-? également par rtê^oti collectif), ^ Par "»çt, (ja.to devant)

par ne>.ujujT Victoria, Par kkiw, ^^ par çtofc, >o par Xet, Ç/^Zfi-f par ojthi, /.A >

par atnoc, vmIJL. Par trottoir invoce, s\n par m., %>/.■? 1 par ^3>ot, /\j/ par ç^,

par limite, <?? par ouj, et que dans le mot «mon cœur» il voyait : 1° = ion. contenlum et

2° ^ okt cor. Quant au mot ^<.<^_ rel « pied » il était devenu pour lui, d'après son alphabet, soit ncovç,
soit rc&ç. Il hésitait entre ces deux sons ct il aurait même consenti ;ï lire hc&çht, car il voyait dans
l'équivalent de signe du cœur qu'il lisait ordinairement ^ et parfois çht. Mais il n'hésitait pas, en revanche,

à traduire par corpus, comme il traduisait '^z?— Par esti ctc-j etc- J° n en aurais jamais fini, si

je voulais relever toutes les absurdités de ce genre qu'on trouve sans cesse dans cet inénarrable ouvrage.

1 Voir Scriptura aeggpt. demotica de Brugsch, p. 6.

2 Lettre à M. le Vicomte de Eougé, p. 1.

3 Revue archéologique du 15 septembre 1848. M. de Kougé y répondait à la fois à l'œuvre de de Saulcy
et à la brochure de Brugsch : Scriptura aegyptiorum demotica qui venait de paraître (janvier 1848), et dont
notre illustre maître avait parfaitement senti l'inanité. C'est pour cela que Brugsch disait en lSûO dans sa
lettre à M. dr Rougé : «Vos précieux renseignements ont .... modifié sur plus d'un point mes opinions
sur l'écriture dômotique.» C'est «à peu près sur tous les points» qu'il fallait dire.

4 II est seulement regrettable que Brugsch n'ait donné aucun .renvoi pour les mots cités en ces
chapitres, ce qui ne permet que bien difficilement de constater combien erronées sont souvent les traductions
de ces mots. Ajoutons que quelques-uns de ces mots ne se retrouvent pas dans les textes.

5 Voir dans les Monuments de Leide par M. Leemans la préface des manuscrits- démotiques, p. 83 :
«M. Brugsch,' de Berlin, qui, lors de son séjour à Leide, a examiné le manuscrit, a constaté qu'il contient
 
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