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Revue égyptologique — 14.1914

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Nr. 1-2
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Revillout, Eugène: Les vignettes du papyrus Rhind No. 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.12248#0088

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78

Eugène Revillout.

les vignettes négligées par Brugsch permettent seules de bien comprendre les chapitres1
auxquels elles se réfèrent. C'est justement de ces vignettes que je veux entretenir au-
jourd'hui nos lecteurs, et cela, disons-le, à un point de vue autre et tout spécial.

Ce point de vue me paraît intéressant, car il touche à l'histoire de l'art ou plutôt des
artistes en Egypte.

En ce qui concerne les vignettes, elles étaient exécutées d'après les ordres du scribe
qui écrivait le papyrus. Ce scribe, le plus souvent, ne savait ni peindre, ni dessiner. Il avait
donc recours à un de ces t ou artistes,2 qui avaient pris cette spécialité, souvent

quelque peu aristocratique; et il arrivait parfois que celui-ci, personnage distingué, tenait peu
de compte des indications du scribe.

C'est ce qui arriva pour le papyrus Rhind n° 1.

Ce papyrus concernait d'ailleurs un artiste dont l'auteur des vignettes était peut-être
le parent ou l'ami.

Sauf, dont on rédigeait le rituel funéraire, était le fils d'un grand personnage, pro-
phète de Montra, seigneur d'Annu Kema, (Annu du sud ou Hermonthis,) archonte ou maire
de sa ville et général des troupes de Calasirites du même lieu, personnage nommé Menkara.
De tous ces honneurs, ordinairement héréditaires, même avec la formalité oiseuse d'une élec-
tion,3 Sauf avait fait fi. Il avait préféré4 vivre de ses rentes. On ne lui donne plus que la

récartenient de ses maux. Tiaumautf est en allégresse, parce qu'est venu l'écartement du mesn ou f/esen.
Kehbsennuf pousse des arcs de joie depuis qu'il est sorti dans le (ou du) lieu de purification.» Notons que
l'assimilation de chacun des Mesuhor avec chacun des organes, sur lesquels ils veillaient dans les Canopes,
est toute différente de celle qu'avait dite Pierret dans son dictionnaire d'archéologie égyptienne, d'après
des analyses soigneusement faites des résidus des Canopes. C'est à croire qu'on avait changé les couvercles
surmontés des têtes de ses génies. Il suppose : Amset = l'estomac et les gros intestins; Hapi = les petits
intestins: Tiaumautf = le poumon et le cœur; Kebhsennuf = le foie et le vésicule biliaire. Notons que
dans Rhind le cœur n'est pas gardé par les génies dans les Canopes. Daprès RI, D 2, 7 = RI, H 2, 7
le cœur était changé en épervier comme l'âme en phénix. Parmi les passages importants, non compris,
signalons aussi RI, D 3, 7 = RI, H 3, 7 et suiv., sur l'opération de l'embaumement et de l'enveloppement
de bandelettes (le premier appelé d'ordinaire Icesas — samto et le second menx ou teb). Outre le bitume
cuit et la hest ou ust dont on oint le corps, on y voit figurer pour l'embaumement 7 ingrédients différents :
1° le bitume (&.w.piioe) de Syrie ou Mennini; 2° la. résine neter sonter. appelé en hiératique perta neteru:

3° le urt {^Ç^ "^^^<==> ^ /' aPPe^ en hiératique «parfum d'orient»; 4° l'huile sif (dans les deux

textes); 5° l'onguent cocm ou en hiératique ant pour tes chairs; 6° la graisse de bœuf (dans les deux
textes); 7° le teSmen, appelé en hiératique «eau pour la purifiea.tion de la bouche».

1 ,1e signalerai la troisième page RI, D 3 = RI, H 3, qui, dans les indications fournies d'abord
pour les vignettes à l'artiste comme dans le double texte du chapitre, faisait participer à l'embaume-
ment les dieux suivants : Anubis (sous une double forme), Isis et llorus — en dehors de la déesse Amont,
qui dirigeait le départ du mort sur le lac. L'artiste a malheureusement négligé cet arrangement.

2 Les textes égyptiens nous font voir groupes sous ce terme générique, les architectes, les sculp-
teurs, les peintres, etc., aussi bien (pie ces littérateurs dont le travail était un art, d'après les mentions
répétées du papyrus Prisse.

3 Voir dans ma Hernie égyptologique mon ancien article sur «Un prophète d'Auguste et sa famille»,
rédigé d'après des stèles du British Muséum, complètement effacées maintenant par l'humidité et dont le
texte démotique nous a été heureusement conservé par Youns (Hierogl.). La stèle hiéroglyphique du chef
de cette famille, mieux conservée, a été successivement l'objet des travaux do mon vieil ami Bibch, de
Maspero et de moi-même.

4 II est vrai de dire que son frère aîné, dont il avait épousé la fille, fut le complet successeur de
leur père commun Menkara.
 
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