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Revue égyptologique — 14.1914

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Nr. 1-2
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Revillout, Eugène: Mémoire sur la vocalisation hébrai͏̈que, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12248#0094

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84

Eugène Revillout.

Il n'existe donc pas de démarcation bien tranchée entre les séries dont se compose
le système hébreu, pas plus qu'on n'en trouve entre celles dont se compose le monde vivant.
Mais, comme dans l'étude des animaux et des végétaux, on est obligé de constituer certains
groupements artificiels dont les limites sont arbitraires, de même dans l'étude de l'hébreu
il est bon d'étudier ensemble les signes graphiques dont les propriétés les plus fondamen-
tales paraissent analogues. Ainsi ferons-nous pour les aspirées.

Ce qui distingue plus particulièrement les aspirées prises en bloc, ce sont précisé-
ment les caractères qui leur sont communs, dans une certaine proportion, avec le resch.

Elles ne peuvent pas être dagueschées; du moins, on ne trouve de daguesch que très
exceptionnellement dans l'aleph, comme dans le resch. Mais ici déjà se manifeste une pre-
mière différence entre ces lettres. Il n'y a pas lieu de reconnaître pour l'aleph, comme pour
le hé et le hheth, et plus spécialement peut-être encore pour l'aïn, ainsi que nous le mon-
trerons contrairement aux doctrines courantes, un redoublement sans daguesch, ou, suivant
les termes de grammaire, un daguesch occulte, implicite, délitescent.

En fait de schevas, les quatre aspirées aiment sous elles les schevas composés toujours
mobiles, et avant elles, comme nous l'a appris le savant professeur de la Sorbonne, M. Barges,
elles transforment dans la prononciation en véritables brévissimes les schevas simples mo-
biles immédiatement précédents. Les plus anciens grammairiens rabbiniques disent formelle-
ment qu'il faut prononcer les schevas simples qui précèdent la gutturale avec le son affaibli
de la voyelle que porte cette gutturale : pIN"], prononcez : rououben; IH^D, prononcez :
kahahad, etc. Si l'aspirée porte elle-même une brévissime, deux brévissimes ne pouvant pas
se suivre, le scheva mobile qui précède cette aspirée se transforme en la voyelle brève dont
il aurait emprunté le son d'après cette règle.

Les aspirées accèptent sous elles le scheva simple quiescent, mais à ce point de vue
elles diffèrent notablement les uns des autres.

Sous le hheth, le scheva simple est encore fréquent; moins sous l'aïn; infiniment moins
sous l'aleph et sous le hé (sauf dans le verbe ÎTil, qui est de toutes manières exceptionnel).

Par exemple, dans la Genèse, après un pathah ou un ségol, les deux voyelles qui
entrent dans les schevas composés les plus fréquents, on trouve : 1° Sous le hheth 72 schevas
simples contre 152 schevas composés (sans compter les schevas simples qui suivent un
kamets, ou un kebuts, ou un hiiïk, comme dans les mots : F\H^b Genèse 3, 19; Genèse
6, 15, etc.). 2° Sous l'aïn 40 scheva simples, 362 schevas composés. 3° Sous le hé, aucun
scheva simple et 29 schevas composés. 4° Sous l'aleph un seul scheva simple (1b$1 Genèse
46, 23) pour 133 schevas composés. Il faut pourtant dire que sous l'aleph, alors qu'il ne
porte ni voyelle, ni scheva, et qu'il semble muet, on doit parfois admettre un scheva im-
plicite dans les circonstances où l'aleph aurait pu porter un scheva simple : c'est-à-dire ex-
clusivement après la suppression d'un scheva composé dont la voyelle composante se retrou-
vait immédiatement avant l'aleph (exemple : ■ *)liib pour ,3utX1?, transformé en ^l$b par
la présence du scheva composé Genèse 32, 5 et passim).

Ce sont là des remarques qui n'avaient point encore été faites, à ce que je crois,
et qui sont importantes pour bien mettre en lumière la vraie nature de chacune des
aspirées.
 
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