Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Revue égyptologique — 14.1914

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Revillout, Eugène: La grammaire copte étudiée dans ses origines hiéroglyphiques et démotiques, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12248#0110

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
r 100

Eugène Revillout.

Parfois aussi, les planchettes touchent à une autre question, très délicate, celle de l'ori-
gine de la lettre copte <r, dont nous avons déjà dit plus haut quelques mots.

Au point de vue graphique, il est certain que le s copte représente la lettre démotique
s, c'est-à-dire un ® hiéroglyphique.

Au point de vue lexicographique des racines égyptiennes et coptes, il est non moins
certain — nous l'avons dit — que le <f copte répond toujours ou presque toujours à une
toute autre lettre : la lettre ffi ou 2^. ou ^_ en démotique, qui appartient, non à la gamme
des aspirées fortes, comme le ®, mais à celle des r ou Je sais bien qu'entre ces deux
séries il y a parfois des échanges. Mais ils sont très rares : et on ne voit pas bien d'où vient
l'assimilation d'une lettre provenant du ®, avec une lettre provenant du ffl- Un échange
de ffl = * avec a est tout aussi rare. On le remarque cependant dans une de nos plan-
chettes (K 471). Le nom propre f»2d^_u^|? répond, en effet, en hiéroglyphes à
ffl (j (3 ,—>^ «la fille du jardinier» et il est transcrit cetmï—maiioc. Ici, s— = a rem-
place ?^ ou <v_ = ffl- Mais il y a une cause. En démotique récent, comme en copte, le mot
jardin (copte o-ou*) s'écrivait avec = ffl = <?, tandis qu'en hiéroglyphes il s'écrivait par

□ = a — p ou qoppa ^|_] Jj^^ ^ crz^. Tout cela ne simplifie pas beaucoup la question

du a1 copte, qui, notons-le, dans les documents de basse époque, s'échange parfois avec happa,
mais à peu près jamais avec une aspirée forte ou douce. Il s'échange au contraire sans
cesse en copte avec s^,1 ce qui est tout aussi étrange, si, selon l'opinion ordinaire,2 on fait
du <y un r ou un et du J = )- = » un tsadé primitif, transcrit encore tc, c ou t dans
les premiers siècles de l'ère chrétienne et, qui dans l'ancienne lexicographie hiéroglyphique
s'échange avec un t (<=> = s=> = Nous reviendrons aussi plus loin sur ces faits et

sur les hypothèses qui semblent pouvoir les expliquer.

En ce moment en voilà assez pour les transcriptions en caractères déniotiques, mêlés aux
caractères grecs, transcriptions antérieures à la constitution définitive de l'alphabet copte.

Cette constitution eut, du reste, plusieurs phases et plusieurs origines distinctes. Pour
expliquer notre pensée à cet égard, il faut que nous disions, dès à présent, quelques mots
de la question des dialectes, dont la place est logiquement ailleurs et que nous avons traité
plus en détails dans le chapitre approprié. Si nous en parlons déjà ici, c'est que les dialectes
constituent des séries parallèles aux séries de manuscrits à transcriptions que nous venons
de traiter.

Les unes et les autres nous font assister à la pluralité des efforts, à peu près contem-
porains, devant donner naissance aux alphabets coptes, qui s'unifièrent à peu près à une
époque secondaire.

(La suite prochainement.)

1 Dans le papyrus de Paris, où © répond tantôt au uj, tantôt au & copte, nous trouvons un échange
de ce <£> avec at : escn pour escen. Or le oc est ici la forme primitive.

3 On transcrit d'ordinaire J£ — <? par g. Or, le gamma existe en copte, mais exclusivement poul-
ies mots grecs et pour iw = nu. Il faut donc croire que, si £J = <r représente un g, ce n'est pas le
gamma grec, mais plutôt le guimél 3 sémitique, dont le gamma tient pourtant la place dans l'alphabet.
Nous reviendrons là-dessus.
 
Annotationen