Studia do Dziejów Wawelu (5.1991)

ser quo 1'armure du Wawel cn ćtait unc. Unc
description pcu precise et les photographies difti-
cilcmcnt dechiffrables des armures qui ćtaient
suspendues trćs au-dessus du Banc dc la Corpo-
ration St Rcnaud, n'ont pas permis quc 1'on soit
tout a fait sur dc cette identification. L'article de
W. Hahlweg (Weichsenland, Danzig 1938, n° 3)
a apporte des renseignements plus detailles au
sujet des armures de Gdańsk. L'auteur les a de-
crites avec plus de prćcision qu'Engel, puisqu'il
avait un acces direct a ces objets qui etaient
decroches du mur pendant les travaux de re-
stauration menes au „Dwór Artusa". Les des-
criptions des armures numeretees de 1 a 4 et leurs
photos permettent de constater que 1'armure du
Wawel correspond a celle de Gdańsk qui porte le
numero 1. De nombreux details et des lettres
placees sur le plastron et sur les tassettes le
confirment. Pourtant l'exemplaire du Wawel est
maintenant depourvu de quelques fragments
qu'on voit sur les photos mentionnees. Manquent
le miton de joute gauche, une vis qui fixait le
casque a la dossiere, le support de lance, la targe
de joute, une paire de rondelles de lance et le
chanfrein.

Les raisons pour lesquelles ce genre d'equi-
pement militaire etait .gardę dans le „Dwór
Artusa" bourgeois presentent un cerfain interet.
La tradition de construire dans les villes medie-
vales des maisons de reunion des patriciens qui
vou4urent imiter les moeurs et le train de vie de la
chevalerie de l'epoque, remonte au commen-
cement de la periode feodale, a la legendę du roi
Arthur et des chevaliers de la table rondc. Le
„Dwór Artusa" de Gdańsk comptait parmi les
plus remarquables et les plus celebres batiments
de ce genre. Situe au centrę de la Ville Princj-
pale, il date du milieu du XIVe siecle. II fut
d'abord propriete de 1'ancienne Corporation St
Georges, ensuite incendie plusieurs fois et re-
construit au XVe siecle par le Conseil Municipal,
il devint egalement le siege des autres corpora-
tions de marchands de Gdańsk. Le riche patri-
ciat, voulant souligner son importance et etre
egal a la noblesse,. imitait les coutumes et la
tradition chevaleresques. Les membres des cor-

porations s'exercerent dans 1'art de guerre et
organiserent chaque annee de magnifiques tour-
nois au „Długi Targ". Les plus anciennes infor-
mations sur un tournoi qu'ils ont organise datent
de 1457, de la periode du sejour a Gdańsk de
Casimir Jagellon, roi de Pologne. Des tournois
semblables se tinrent presque chaque annee jus-
qu'en 1570; ils etaient suivis de defiles fastueux et
de concours de tir a l'arc. Ils etaient une revue
des forces militaires de la ville et, en meme temps,
permettaient aux membres des corporations de
presenter leur science de la lutte a la faęon de
chevaliers.

Peu de renseignements nous sont parvenus au
sujet de ces armures. Nous savons qu'elles furent
la propriete d'une Corporation, qu'en 1483 trois
armures furent acerochees au „Dwór Artusa", et
qu'en 1557 la Corporation St Renaud en avait
quatre. Par contrę nous ne savons pas si c'etaient
les memes quatre „Stechzeug" qui se sont con-
serves jusqu'a nos jours. A en juger d'apres
lmscription HILF RITER SANT IORG W,
placee . sur 1'armure n° 2, elles purent aussi
appartenir a la Corporation St Georges. Pendant
les operations de guerre, en 1945, le vieux centrę
de Gdańsk et le „Dwór Artusa" ont ete demolis.
L'ameublement et la decoration du „Dwór Ar-
tusa", emportes auparavant, ont ete sauve a
70%. Quatre armures de joute ont ete tenues
pour disparues.

Au Musee du Chateau de Malbork il y a deux
objets precieux, deposes par le Musee de 1'Armee
Polonaise de Varsovie: le casque et le plastron
d'une armure de joute du type „Stechzeug". En
comparant les photographies des armures de
Gdańsk aux objets de Malbork on constate que le
casque de Malbork a fait partie de 1'armure que
Halberk a marquee du numero 3, et que le
plastron a probablement appartenu a 1'armure
n° 2. Bien que la difference dans les details
elimine d'autres armures, la relation entre le
plastron de Malbork et 1'armure n° 2 doit rester
pour 1'instant hypothetique, puisqu'il manque
des illustrations exactes de cette armure qui
permettraient de confirmer sans aucun doute
1'identite de ces deux objets.

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