CÉSARÉE.
PRÉFECTURE DE CILICIE.
Sans entrer dans aucun détail sur l'origine des noms des préfectures de la Cappadoce,
Strabon en mentionne quelques-uns qui restent pour nous comme les rudiments de
l'ancien état politique, ou de la division géographique du pays. Du temps d'Homère, et
même «à l'époque d'Hérodote, les Ciliciens étaient maîtres de toute cette contrée , qui
n'échappa aux rois d'Assyrie qu'à la suite des révolutions successives suscitées entre les
Mèdes, les Scythes et les Perses. La préfecture centrale, et dont les limites sont le mieux
déterminées, conservait à l'époque romaine le nom de Cilicie, que la généralité desécrivains
modernes s'accorde à regarder comme une indication de l'unité politique qui existait dans
l'origine. Cette province est bornée au nord par le cours du fleuve Halys; à l'ouest par la
préfecture de Garsauritis, et au sud par les plaines de laCataonie. Le caractère principal de
la Cilicie est d'appartenir au plateau le plus élevé de l'Asie centrale, qui sert comme de base
au cône gigantesque du mont Argée, regardé par les anciens comme la plus haute monta-
gne de l'Asie Mineure. Comme caractère géologique , la Cilicie appartient tout entière à
la formation ignée, et les nombreux volcans qui entourent la base1 de l'Argée, ont donné
issue «à des dépôts qui se présentent sous les caractères les plus variés, tandis que la
contrée située au nord de l'Halys, et qui dépend du royaume de Pont, fait partie de la
formation argilo-calcaire, qui s'étend jusqu'aux monts Olygassus. L'Halys, que les habitants
(\u pays appellent Kizil-Irmak, était célèbre chez les anciens, non-seulement par les
grands faits historiques dont il a été témoin, mais parce qu'il formait une limite déter-
minée entre les peuples d'origine asiatique et ceux qui étaient venus d'Europe s'établir
dans l'Asie. Quoiqu'ils l'aient souvent mentionné dans leurs écrits, les anciens ne paraissent
pas en avoir bien connu le cours, et de nos jours encore, quelques géographes croyaient
qu'il était formé de deux branches principales, dont l'une venait du sud; c'est la même
erreur que commet Hérodote01, car il fait venir le fleuve du midi, d'une montagne
d'Arménie, à travers la Cilicie. Strabon décrit mieux le cours de l'Halys, et indique ses
sources entre la Cappadoce et le Pont, dans la province de Camisène. C'est ce fleuve, en
1 Livre I, ehap. LXXII
PRÉFECTURE DE CILICIE.
Sans entrer dans aucun détail sur l'origine des noms des préfectures de la Cappadoce,
Strabon en mentionne quelques-uns qui restent pour nous comme les rudiments de
l'ancien état politique, ou de la division géographique du pays. Du temps d'Homère, et
même «à l'époque d'Hérodote, les Ciliciens étaient maîtres de toute cette contrée , qui
n'échappa aux rois d'Assyrie qu'à la suite des révolutions successives suscitées entre les
Mèdes, les Scythes et les Perses. La préfecture centrale, et dont les limites sont le mieux
déterminées, conservait à l'époque romaine le nom de Cilicie, que la généralité desécrivains
modernes s'accorde à regarder comme une indication de l'unité politique qui existait dans
l'origine. Cette province est bornée au nord par le cours du fleuve Halys; à l'ouest par la
préfecture de Garsauritis, et au sud par les plaines de laCataonie. Le caractère principal de
la Cilicie est d'appartenir au plateau le plus élevé de l'Asie centrale, qui sert comme de base
au cône gigantesque du mont Argée, regardé par les anciens comme la plus haute monta-
gne de l'Asie Mineure. Comme caractère géologique , la Cilicie appartient tout entière à
la formation ignée, et les nombreux volcans qui entourent la base1 de l'Argée, ont donné
issue «à des dépôts qui se présentent sous les caractères les plus variés, tandis que la
contrée située au nord de l'Halys, et qui dépend du royaume de Pont, fait partie de la
formation argilo-calcaire, qui s'étend jusqu'aux monts Olygassus. L'Halys, que les habitants
(\u pays appellent Kizil-Irmak, était célèbre chez les anciens, non-seulement par les
grands faits historiques dont il a été témoin, mais parce qu'il formait une limite déter-
minée entre les peuples d'origine asiatique et ceux qui étaient venus d'Europe s'établir
dans l'Asie. Quoiqu'ils l'aient souvent mentionné dans leurs écrits, les anciens ne paraissent
pas en avoir bien connu le cours, et de nos jours encore, quelques géographes croyaient
qu'il était formé de deux branches principales, dont l'une venait du sud; c'est la même
erreur que commet Hérodote01, car il fait venir le fleuve du midi, d'une montagne
d'Arménie, à travers la Cilicie. Strabon décrit mieux le cours de l'Halys, et indique ses
sources entre la Cappadoce et le Pont, dans la province de Camisène. C'est ce fleuve, en
1 Livre I, ehap. LXXII