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phrate, ainsi que le suppose M. le colonel Lapie clans les nouvelles caries qu'il vient
de publier, ou si c'est un affluent du Pyramus? C'est dans ce cas seulement qu'il aurait
pu endommager les terres des habitants de Malins. 11 y a au fond de tout cela une
obscurité que n'éclaircit pas la substitution d'un mot à un autre; car si, en effet, il faut
laisser le nom de Mêlas au petit cours d'eau de Césarée, à l'exclusion du Tokma-Sou, il
s'ensuit que cette dernière rivière, qui est considérable pour le pays, sera restée sans
nom chez les anciens. Si on suppose avec M. Hitler que le Tokma-Sou est le Carmalas,
que devient l'assertion de Strabon, répétée en deux endroits?
Les observations de M. Gallier, jointes aux rapports de MM. Ainsworth et de Civrac,
offrent trop d'intérêt pour que je ne les rapporte pas en entier, pour mettre sous les yeux
de lecteur toutes les pièces de la question (1).
Voici comment s'exprime M. Ainsworth. Du ier au 8 mai 1839. — « On avait parti-
ce culièrement appelé notre attention sur l'examen de l'hydrographie des environs de
« Césarée. Quelles que puissent être encore les difficultés offertes par les renseignements
« des anciens sur ce sujet, il n'y a cependant rien de plus certain que la non-existence
« d'aucun ruisseau ou cours d'eau quelconque partant du voisinage de Césarée pour re-
cc joindre la rivière appelée Tokma-Sou par les Turcs. Pour dégager la question de toute
ce incertitude, nous avons été à la recherche des sources de cette rivière dans une par-
ce tie postérieure de notre voyage.
a 11 y a une petite rivière qui coule du pied septentrional du mont Argée, et qui,
ce contournant l'Ali-Dagh, traverse le village populeux de Dagh-Kasi (2) ; à partir de là,
ce elle se perd la plus grande partie de l'année en irrigations, et durant l'autre partie,
ce devient tributaire du Sarimsak (s). Il y a aussi un autre petit affluent de la même rivière
ce venant de Mandjouli. M. W. I. Hamilton s'est assuré, en contournant le mont Argée
« du côté de l'est, qu'il n'y a pas d'autres cours d'eau que ceux qui coulent au nord-ouest
ce ou au sud-ouest La rivière de Sarimsak, que nous avons suivie presque jusqu'à ses
ee sources, vient du village du même nom, et traverse la grande plaine de Césarée en se
ec dirigeant vers l'ouest. A 2,9.^6 yards de la ville, elle a une largeur de 8 yards et une
ce profondeur de 2 pieds. Elle se perd elle-même dans le Sazlik, ou grand marais, où
ce l'on dit que le Kara-Sou la rejoint, et l'on ajoute qu'elle coule par Boghaz-Keupru,
ec dans le Kizil-Irmak (4). Ces deux cours d'eau réunis en un seul forment la rivière que
« MM. Hamilton 5 Texier et Callier identifient avec le Mêlas de Strabon (XII, pag. 538),
ec à cause du fait de la submersion des terres des Galates. »
Ces détails de M. Ainsworth ne laissent, comme on voit, aucune incertitude sur l'écou-
lement de toutes les eaux des environs de Césarée dans l'Halys. Nos observations et
celles de M. W. Hamilton avaient déjà constaté ce fait; mais les doutes élevés par
M. Texier exigeaient ce nouvel examen des lieux pour résoudre définitivement la question.
Nous ne comprenons pas pourquoi M. Ainsworth suppose ici que l'opinion de M. Texier
ne diffère pas de celle de M. W. Hamilton et de la nôtre ; car son attention a été spé-
cialement appelée par nous , sur ce sujet, précisément à cause de la divergence d'opinion
de M. Texier. Mais cette méprise note rien à l'intérêt et aux conséquences des observa-
tions du voyageur anglais.
(,) Tout ce qui suit est extrait du mémoire de M. Cal- w « Le baron Wïncke, officier d'état-major prussien,
lier, inséré dans le Bulletin de la Société de Géographie, « qui accompagnait la malheureuse expédition de Said-
mai 1842. « Méhémed-Pacha, a aussi vérifié ce fait, et de plus il
(ï) Cette rivière est appelée par Cyrille 2xop$£«xo; noTap';. « établit que le marais est divisé en deux parties dis-
(3) Sarmousac de la Carte de Cyrille. « tinctes vers le nord. »
Tome II. ' 7
phrate, ainsi que le suppose M. le colonel Lapie clans les nouvelles caries qu'il vient
de publier, ou si c'est un affluent du Pyramus? C'est dans ce cas seulement qu'il aurait
pu endommager les terres des habitants de Malins. 11 y a au fond de tout cela une
obscurité que n'éclaircit pas la substitution d'un mot à un autre; car si, en effet, il faut
laisser le nom de Mêlas au petit cours d'eau de Césarée, à l'exclusion du Tokma-Sou, il
s'ensuit que cette dernière rivière, qui est considérable pour le pays, sera restée sans
nom chez les anciens. Si on suppose avec M. Hitler que le Tokma-Sou est le Carmalas,
que devient l'assertion de Strabon, répétée en deux endroits?
Les observations de M. Gallier, jointes aux rapports de MM. Ainsworth et de Civrac,
offrent trop d'intérêt pour que je ne les rapporte pas en entier, pour mettre sous les yeux
de lecteur toutes les pièces de la question (1).
Voici comment s'exprime M. Ainsworth. Du ier au 8 mai 1839. — « On avait parti-
ce culièrement appelé notre attention sur l'examen de l'hydrographie des environs de
« Césarée. Quelles que puissent être encore les difficultés offertes par les renseignements
« des anciens sur ce sujet, il n'y a cependant rien de plus certain que la non-existence
« d'aucun ruisseau ou cours d'eau quelconque partant du voisinage de Césarée pour re-
cc joindre la rivière appelée Tokma-Sou par les Turcs. Pour dégager la question de toute
ce incertitude, nous avons été à la recherche des sources de cette rivière dans une par-
ce tie postérieure de notre voyage.
a 11 y a une petite rivière qui coule du pied septentrional du mont Argée, et qui,
ce contournant l'Ali-Dagh, traverse le village populeux de Dagh-Kasi (2) ; à partir de là,
ce elle se perd la plus grande partie de l'année en irrigations, et durant l'autre partie,
ce devient tributaire du Sarimsak (s). Il y a aussi un autre petit affluent de la même rivière
ce venant de Mandjouli. M. W. I. Hamilton s'est assuré, en contournant le mont Argée
« du côté de l'est, qu'il n'y a pas d'autres cours d'eau que ceux qui coulent au nord-ouest
ce ou au sud-ouest La rivière de Sarimsak, que nous avons suivie presque jusqu'à ses
ee sources, vient du village du même nom, et traverse la grande plaine de Césarée en se
ec dirigeant vers l'ouest. A 2,9.^6 yards de la ville, elle a une largeur de 8 yards et une
ce profondeur de 2 pieds. Elle se perd elle-même dans le Sazlik, ou grand marais, où
ce l'on dit que le Kara-Sou la rejoint, et l'on ajoute qu'elle coule par Boghaz-Keupru,
ec dans le Kizil-Irmak (4). Ces deux cours d'eau réunis en un seul forment la rivière que
« MM. Hamilton 5 Texier et Callier identifient avec le Mêlas de Strabon (XII, pag. 538),
ec à cause du fait de la submersion des terres des Galates. »
Ces détails de M. Ainsworth ne laissent, comme on voit, aucune incertitude sur l'écou-
lement de toutes les eaux des environs de Césarée dans l'Halys. Nos observations et
celles de M. W. Hamilton avaient déjà constaté ce fait; mais les doutes élevés par
M. Texier exigeaient ce nouvel examen des lieux pour résoudre définitivement la question.
Nous ne comprenons pas pourquoi M. Ainsworth suppose ici que l'opinion de M. Texier
ne diffère pas de celle de M. W. Hamilton et de la nôtre ; car son attention a été spé-
cialement appelée par nous , sur ce sujet, précisément à cause de la divergence d'opinion
de M. Texier. Mais cette méprise note rien à l'intérêt et aux conséquences des observa-
tions du voyageur anglais.
(,) Tout ce qui suit est extrait du mémoire de M. Cal- w « Le baron Wïncke, officier d'état-major prussien,
lier, inséré dans le Bulletin de la Société de Géographie, « qui accompagnait la malheureuse expédition de Said-
mai 1842. « Méhémed-Pacha, a aussi vérifié ce fait, et de plus il
(ï) Cette rivière est appelée par Cyrille 2xop$£«xo; noTap';. « établit que le marais est divisé en deux parties dis-
(3) Sarmousac de la Carte de Cyrille. « tinctes vers le nord. »
Tome II. ' 7