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( 73 )

Après avoir examiné le portique , je fus introduit par le kaïm dans l'enceinte de la mosquée. Le centre est couronné
par une coupole surbaissée ; mais les parties latérales ne sont que la prolongation du plan du portique. Un mur
percé d'une multitude de petites fenêtres, sépare la mosquée (djami) du portique (harem). Il y a dans l'intérieur
quelques ornements d'une exécution médiocre ; mais toute la richesse est réservée pour l'extérieur et pour le tombeau
du fondateur.

Le plan général de l'édifice est carré, et se présente en dehors comme une véritable forteresse flanquée de tours
rondes; c'est ce qui lui donne un caractère particulier. La porte est ouverte dans la partie latérale du grand côté,
non loin d'un angle rentrant, formé par un autre édifice contigu , qui est le medrécé contemporain du temple.

La porte est en lave noire et décorée de dessins arabes» Je donne plusieurs spécimens de cette architecture dans
d'autres monuments. A gauche, en entrant sous le portique, est le tombeau, dont je donnerai une description détaillée
dans l'autre planche.

Le medrécé, dont je ne donne que le plan, est bâti avec plus d'art que la mosquée ; il y a plus d'ajustement dans
le plan. Le portique qui circule autour de la cour et qui donne accès à toutes les chambres des softas, est bien étudié.
Je ferai remarquer que dans la gravure on a oublié de teinter les deux colonnes du fond et qui supportent le grand
cintre.

Tous les plans de medrécés ont une grande analogie entre eux ; aussi, quand on a étudié un de ces édifices, on ne
saurait se tromper sur la destination des analogues qui sont en ruine.

Les deux grandes chambres de l'entrée sont quelquefois destinées à la sépulture des kaïms ou des scheiks ; toutes'
les chambres des portiques sont réservées pour les élèves. Le grade de softa est le premier pas dans la carrière des
oulémas; il répond à peu près chez nous au titre de séminariste. Au fond de la cour est une salle ouverte où sont
données des leçons de droit turc et de jurisprudence, ainsi que l'explication des commentaires du Koran.

Le medrécé est flanqué de grosses tours comme la mosquée. Ces moyens de défense, pour protéger l'édifice reli-
gieux, indiquent suffisamment que l'islamisme ne jouissait pas d'un pouvoir incontesté, quand on le construisit. A
défaut de renseignements plus précis, qu'obtiendront peut-être d'autres voyageurs, qui auront plus de temps pour
étudier ces questions, je rapporte la construction de la mosquée de Houen à la seconde moitié du XIIe siècle.

PLANCHE LXXXVII.

ÉLÉVATION DU TOMBEAU DE HOUEN.

Les tombeaux à forme pyramidale , dont celui-ci nous offre un exemple, se rencontrent principalement dans les
régions à l'est de l'Euphrate ; on ne les* observe dans les provinces de l'Ouest que par exception pour ainsi dire; ce fait
seul prouverait que ce genre de monuments est originaire d'Arménie ; la latitude la plus septentrionale est la ville de
Tiflis; ils sont très-répandus dans l'Imérétie, l'Arménie proprement dite. Etch-Miadzin, Natchiwan, Érivan, Kars,
Erzeroum, sont les villes où ils sont les plus nombreux. La ville d'Ani en présente des spécimens variés. En descendant
l'Euphrate et le Tigre, on en voit à Diarbekir. Le point le plus sud est Beychéri en Caramanie, et Gésarée est le
point le plus éloigné verst l'ouest. Toutes ces régions ont fait partie, coinnie l'on sait, du royaume d'Arménie , conquis
plus tard par les Seldjoukides. Reste à savoir si l'art des Géorgiens n'est pas pour quelque chose dans cette forme, fini,
dans tous les cas, est arrivée en Asie Mineure par l'Arménie.

Le tombeau de Houen , placé dans l'angle d'une cour , a été préservé de toutes les atteintes; mais en examinant de
près les moulures de la corniche, et surtout la frise et l'inscription, j'ai reconnu sans hésiter des traces de peinture et
de dorure, qui s'est trouvée enlevée par les pluies.. Ce fait m'amène à comparer cet édifice avec les monuments de
faïence émaillée de Konieh ; et en examinant le caractère des ornements , je suis disposé à le regarder comme plus
ancien , mais de peu d'années seulement. On n'observe pas à Césarée un seul monument qui , à l'intérieur ou à l'ex-
térieur, soit décoré de briques émaillées. L'abondance des matériaux de bonne qualité qu'offre le pays, a fait négliger
cet art dans le district de Césarée.

L'intérieur du tombeau est d'une simplicité extrême : la tombe consiste en une pierre longue, taillée en forme de
toit, de sorte qu'on ne saurait dire si elle recouvre un homme ou une femme. Les tombeaux des Turcs sont parfaite-
ment caractérisés par le turban et le cyprès. Toute la décoration a été réservée pour l'extérieur. Huit colonnes enga-
gées, dont les fûts sont ornés de méandres, supportent une corniche en arabesque. Los chapiteaux s'ajustent d'une;
manière curieuse avec l'ornement courant ; et s'il se trouve quelque juge disposé à contester la pureté de goût qui a
présidé à cette combinaison, on ne saurait refusera son auteur le mérite de l'invention, mérite assez rare chez les
architectes modernes, pour qu'on en tienne compte quand on le rencontre même chez les barbares.

Des arcs en forme d'ogive décorent chacune des huit faces du tombeau. Les archivoltes sont ornées de dessins géo-
métriques assez compliqués, que j'ai relevés par la méthode d'impression en papier. Les tympans sont décorés d'hexa
gones formant des étoiles ; mais j'ai remarqué qu'ils ne sont pas tous semblables, quoique je les aie faits de la sorte
dans mon dessin , n'ayant pas eu le temps de copier toutes les variantes.

Une base formée d'un large feston , reposant sur des moulures assez conformes aux nôtres, règne tout à l'entour du
tombeau et se profile sur les colonnes.

Tom il. I ()
 
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