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( 74 )

Ce petit édifice repose sur un soubassement carré de marbre blanc, dont toute la décoration a été réunie dans une
corniche en encorbellement, formée de pendentifs arabes. Il m'a fallu une longue étude pour bien comprendre la
loi de projection de cette multitude de petites niches; encore ne suis-je pas bien certain de l'avoir complètement
saisie.

PLANCHE LXXXVIII.

DÉTAIL DU TOMBEAU DE HOUEN.

En observant avec, attention les différentes projections de chacune des saillies de l'encorbellement qui couronne le
soubassement du tombeau, il est facile de reconnaître qu'elles sont toutes engendrées l'une par l'autre , et que l'oc-
togone est le polygone générateur.

11 me semble que l'on doit prendre pour principe, non pas le grand octogone qui circonscrit la grande étoile,
mais la petite étoile elle-même qui est formée par l'intersection de deux carrés. C'est le prolongement de chacun des
côtés qui donne la distance entre les différentes parallèles, et par conséquent la saillie d'encorbellement.

TRACÉ DE LA PROJECTION HORIZONTALE.

Pour construire l'étoile A A (fig. i), qui représente la projection de la niche de la première bande , il faut tracer un
triangle isocèle rectangle sur la ligne AR, qui représente la diagonale d'un carré; un cercle circonscrit étant tracé,
on obtient par la jonction des diagonales le demi-carré, qui fait avec le triangle l'étoile octogone , représentée par les
hachures les plus pâles. Joignant au centre chacun des angles saillants ou rentrants de l'étoile, il est facile de construire
la niche du premier bandeau. Il est à remarquer que cette niche est un des principes de l'ornementation arabe, et
qu'elle se retrouve appliquée à tous les membres d'architecture.

Les deux niches triangulaires qui séparent les niches octogones me paraissent tracées de fantaisie , en menant une
parallèle à la ligne B. Je n'ai pas pu trouver d'autre règle de construction.

Le second plan d'encorbellement (marqué A dans la projection verticale) se compose d'une grande niche, dont l'in-
térieur est formé par des coques prismatiques disposées suivant le plan d'un octogone, et qui sont séparées par d'autres
niches, renfermant une seule coque isolée.

Le lecteur comprendra, par l'inspection de la planche, la forme de ce que j'appelle une coque prismatique , qui n'a
pas d'analogue connu dans notre architecture.

Pour tracer les coques de la grande niche, prolongez les côtés des carrés de la première étoile (fig. i), vous obtenez
des figures triangulaires, formant les pointes d'une seconde étoile. Il est à remarquer que dans l'arête centrale ,
chacun des angles saillants correspond à un angle rentrant de la niche première. Si maintenant vous joignez les ex-
trémités de ces rayons par des lignes droites, vous engendrez une seconde étoile octogone, semblable à celle du
premier rang, et dont les rayons formeront les projections horizontales des trois coques prismatiques. Joignant par des
lignes les extrémités de ces pointes , vous obtenez le polygone BB, qui forme le plan de la niche du second rang. Ainsi,
l'étoile à hachures par les points AA est le plan du premier bandeau. L'octogone à hachures plus intenses BB est le plan
du second bandeau. Prolongez les côtés obliques, vous obtenez , avec la rencontre de l'autre côté du polygone voisin ,
un angle rentrant, qui est le plan de la petite niche intermédiaire. Jusqu'Ici on voit que tout l'agencement dépend
de la première étoile. Il en est de même pour le troisième rang prolongeant les côtés de l'octogone. Nous avons deux
triangles qui sont les plans des niches du troisième rang, dans lesquelles les coques sont ajustées selon la méthode ci-
dessus énoncée ; enfin la prolongation des côtés de ces triangles , jusqu'à la rencontre du plan vertical, forme un pen-
tagone irrégulier, qui est le plan de la grande niche du troisième rang. Il est difficile de suivre cette construction sans
tracer soi-même une figure ou sans construire un modèle ; mais une fois cet ajustement compris, on peut dire que l'on
tient la clef de toute l'ornementation arabe, car les corniches, les chapiteaux et toutes les membrures ornées sont
construits d'après cette loi. J'en ai déjà donné plusieurs exemples dans les ornements de la mosquée Verte (tom. Ier,
Nicée); mais pour faire parfaitement comprendre tout le système de construction de voûtes et de chapiteaux, il fau-
drait pouvoir tracer des épures détaillées, et j'ai à peine assez de latitude pour indiquer sommairement les monuments
les plus importants.

Fig. IV, fig. V. Plan et élévation de la corniche du tombeau.

La construction de cette corniche suit exactement les mêmes lois que celle du pendentif. Il est inutile de faire re-
marquer que la hauteur de chacun des membres des moulures est tout à fait arbitraire; mais les architectes arabes ne
recherchent pas beaucoup les parties proportionnelles, qui peuvent avoir quelque chose de logique sur le papier, mais
qui sont rarement saisies par l'œil.

Fig. III. Corniche du soubassement (Voyez la planche précédente).

Fig. VI. Base continue, régnant autour du monument.
 
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