( i.6 )
Les chapiteaux des colonnes supportent un second ordre de petites colonnes qui sont au nombre de seize;
il s'en trouve donc huit en porte-à-faux , qui sont soutenues par des encorbellements à coques d'un genre original.
Entre chacune des colonnettes du second étage sont placés des arcs en ogive, dont le centre est décoré d'un riche
fleuron, mais qui ne sont là que comme ornement, car aucun de ces arcs n'est destiné à donner du jour dans l'in-
térieur. L'auteur aura pensé que s'il faisait monter jusqu'en haut les colonnes des angles, chacune des faces serait trop
vide. L'ajustement, tel qu'il est, présente une grande richesse d'ornement, et la partie lisse s'harmonise bien avec les
parties décorées.
La planche suivante donnant le détail en double d'une face du tombeau, permettra d'en saisir mieux tous les
détails.
PLANCHE XCV.
DÉTAIL DU TOMBEAU DE FATHMAH-KADOUN.
Soubassement. — Le soubassement du tombeau se compose de trois membres de moulures; l'un posant à terre,
l'autre en forme de doucine unie, et le troisième, formant corniche, est orné de coques en pendentif.
Le système de tracé de ces niches est le même que pour les ornements déjà décrits. On trace une étoile octo-
gone formée de deux carrés qui se coupent : c'est le plan de la première moulure. Le prolongement des côtés de
l'étoile engendre quatre pointes, qui sont la projection horizontale de chaque coque. La pente des coques est donnée
en élévation par la saillie du premier membre de moulures sur le second.
Le troisième membre est formé par une petite console qui soutient la saillie des coques. L'inspection de la fi-
gure fera facilement comprendre le reste de l'ajustement du soubassement.
La Fenêtre. — Les fenêtres sont carrées, composées de trois blocs de marbre blanc et sans moulure. Une se-
conde architrave, composée de marbres de deux couleurs, rsurmonte la première; elle est composée de claveaux à
moulures, qui sont, un des caractères de l'architecture arabe et qui méritent de fixer l'attention.
Ces claveaux sont taillés suivant leur forme apparente, dans toute leur épaisseur; ils sont ajustés sur place, et
l'architrave est montée tout d'une pièce. Ceci ne présente aucune difficulté ; mais quand la porte est en ogive et
d'une certaine dimension , la difficulté de construction augmente. Il n'y a pas de porte ou de fenêtre de mosquée dont
les claveaux soient à joints unis. Cette difficulté, créée à plaisir, se manifeste surtout dans les constructions des mos-
quées de Constantinople. Il y a ordinairement dans la surface de l'intrados une moulure semblable à celle du pan-
neau. Peut-être faudrait-il une épure pour bien faire comprendre cette disposition ; mais j'espère que l'inspection
des portes de quelques mosquées suffira. Cette seconde architrave est couronnée par une troisième, qui s'élève jus-
qu'à l'imposte de l'ogive, dont le vide est rempli par un fleuron arabe. Cette forme de fleur est extrêmement usitée
dans l'ornementation musulmane : je pense que les artistes turcs ont voulu copier la feuille de l'arum, plante qui
produit une belle fleur blanche et qui est commune en Asie.
L'encadrement de la fenêtre est formé par une corniche tracée suivant la méthode développée plus haut. J'ai déjà
dit que c'était la base de l'ornementation arabe.
Dans le tympan au-dessus de la fenêtre sont deux figures d'oiseau à tête humaine et coiffées d'une couronne ou
tiare; ils ont des griffes de vautour, et sur le dos un appendice qui n'est pas facile à interpréter. M. Garcin de Tassy
pense que cet oiseau représente le Anca, animal fabuleux dont il est souvent fait mention dans les légendes musul-
manes.
Les mollahs de Nigdé n'ont pu me donner aucun renseignement à ce sujet. L'inscription qui couronne la fenêtre a
été copiée dans le Korân.
Les colonnettes sont de dessins variés; mais celui que je reproduis est le plus multiplié. Les chapiteaux se composent
de palmettes imbriquées, qui sont souvent reproduites dans les monuments de cette époque.
Encorbellements. — Au-dessus de chaque fenêtre est un encorbellement soutenant les colonnettes du premier
rang ; il est formé par des pendentifs ornés de coques. Le plan de cette figure se compose de six carrés coupés par
une transversale parallèle au plan de la face. Chacune des coques occupe en plan un des triangles rectangles qui
forme la moitié d'un carré. La ligne parallèle à la face est représentée en élévation par la ligne qui divise le pen-
dentif en deux parties.
L'encadrement des ogives du premier étage est formé par des ajustements de polygones que les Arabes sont très-
habiles à varier. Je ferai observer que les filets de ces polygones sont un peu maigres, et que dans la nature ils ont
plus d'épaisseur. L'assise qui se profile sur les colonnettes est en marbre blanc.
La corniche avec ses clefs pendantes est tracée selon la méthode générale. Je crois que la projection a donné les
clefs pendantes un peu fortes. Comme chacune des formes est engendrée par des projections mathématiques, on
n'est pas souvent le maître de modifier une moulure ; le système de cotes n'est ici d'aucune utilité ; ce sont les don-
nées géométriques qu'il s'agit de prendre convenablement, et l'on sait que dans une projection une différence d'un
quart de millimètre peut faire naître une différence de quatre et cinq millimètres, ce qui est considérable pour
les petites moulures. Du reste, quelque parfaite que soit l'exécution d'un monument arabe, il n'est pas rare d'y
rencontrer des différences dans des moulures d'un même profil.
Les chapiteaux des colonnes supportent un second ordre de petites colonnes qui sont au nombre de seize;
il s'en trouve donc huit en porte-à-faux , qui sont soutenues par des encorbellements à coques d'un genre original.
Entre chacune des colonnettes du second étage sont placés des arcs en ogive, dont le centre est décoré d'un riche
fleuron, mais qui ne sont là que comme ornement, car aucun de ces arcs n'est destiné à donner du jour dans l'in-
térieur. L'auteur aura pensé que s'il faisait monter jusqu'en haut les colonnes des angles, chacune des faces serait trop
vide. L'ajustement, tel qu'il est, présente une grande richesse d'ornement, et la partie lisse s'harmonise bien avec les
parties décorées.
La planche suivante donnant le détail en double d'une face du tombeau, permettra d'en saisir mieux tous les
détails.
PLANCHE XCV.
DÉTAIL DU TOMBEAU DE FATHMAH-KADOUN.
Soubassement. — Le soubassement du tombeau se compose de trois membres de moulures; l'un posant à terre,
l'autre en forme de doucine unie, et le troisième, formant corniche, est orné de coques en pendentif.
Le système de tracé de ces niches est le même que pour les ornements déjà décrits. On trace une étoile octo-
gone formée de deux carrés qui se coupent : c'est le plan de la première moulure. Le prolongement des côtés de
l'étoile engendre quatre pointes, qui sont la projection horizontale de chaque coque. La pente des coques est donnée
en élévation par la saillie du premier membre de moulures sur le second.
Le troisième membre est formé par une petite console qui soutient la saillie des coques. L'inspection de la fi-
gure fera facilement comprendre le reste de l'ajustement du soubassement.
La Fenêtre. — Les fenêtres sont carrées, composées de trois blocs de marbre blanc et sans moulure. Une se-
conde architrave, composée de marbres de deux couleurs, rsurmonte la première; elle est composée de claveaux à
moulures, qui sont, un des caractères de l'architecture arabe et qui méritent de fixer l'attention.
Ces claveaux sont taillés suivant leur forme apparente, dans toute leur épaisseur; ils sont ajustés sur place, et
l'architrave est montée tout d'une pièce. Ceci ne présente aucune difficulté ; mais quand la porte est en ogive et
d'une certaine dimension , la difficulté de construction augmente. Il n'y a pas de porte ou de fenêtre de mosquée dont
les claveaux soient à joints unis. Cette difficulté, créée à plaisir, se manifeste surtout dans les constructions des mos-
quées de Constantinople. Il y a ordinairement dans la surface de l'intrados une moulure semblable à celle du pan-
neau. Peut-être faudrait-il une épure pour bien faire comprendre cette disposition ; mais j'espère que l'inspection
des portes de quelques mosquées suffira. Cette seconde architrave est couronnée par une troisième, qui s'élève jus-
qu'à l'imposte de l'ogive, dont le vide est rempli par un fleuron arabe. Cette forme de fleur est extrêmement usitée
dans l'ornementation musulmane : je pense que les artistes turcs ont voulu copier la feuille de l'arum, plante qui
produit une belle fleur blanche et qui est commune en Asie.
L'encadrement de la fenêtre est formé par une corniche tracée suivant la méthode développée plus haut. J'ai déjà
dit que c'était la base de l'ornementation arabe.
Dans le tympan au-dessus de la fenêtre sont deux figures d'oiseau à tête humaine et coiffées d'une couronne ou
tiare; ils ont des griffes de vautour, et sur le dos un appendice qui n'est pas facile à interpréter. M. Garcin de Tassy
pense que cet oiseau représente le Anca, animal fabuleux dont il est souvent fait mention dans les légendes musul-
manes.
Les mollahs de Nigdé n'ont pu me donner aucun renseignement à ce sujet. L'inscription qui couronne la fenêtre a
été copiée dans le Korân.
Les colonnettes sont de dessins variés; mais celui que je reproduis est le plus multiplié. Les chapiteaux se composent
de palmettes imbriquées, qui sont souvent reproduites dans les monuments de cette époque.
Encorbellements. — Au-dessus de chaque fenêtre est un encorbellement soutenant les colonnettes du premier
rang ; il est formé par des pendentifs ornés de coques. Le plan de cette figure se compose de six carrés coupés par
une transversale parallèle au plan de la face. Chacune des coques occupe en plan un des triangles rectangles qui
forme la moitié d'un carré. La ligne parallèle à la face est représentée en élévation par la ligne qui divise le pen-
dentif en deux parties.
L'encadrement des ogives du premier étage est formé par des ajustements de polygones que les Arabes sont très-
habiles à varier. Je ferai observer que les filets de ces polygones sont un peu maigres, et que dans la nature ils ont
plus d'épaisseur. L'assise qui se profile sur les colonnettes est en marbre blanc.
La corniche avec ses clefs pendantes est tracée selon la méthode générale. Je crois que la projection a donné les
clefs pendantes un peu fortes. Comme chacune des formes est engendrée par des projections mathématiques, on
n'est pas souvent le maître de modifier une moulure ; le système de cotes n'est ici d'aucune utilité ; ce sont les don-
nées géométriques qu'il s'agit de prendre convenablement, et l'on sait que dans une projection une différence d'un
quart de millimètre peut faire naître une différence de quatre et cinq millimètres, ce qui est considérable pour
les petites moulures. Du reste, quelque parfaite que soit l'exécution d'un monument arabe, il n'est pas rare d'y
rencontrer des différences dans des moulures d'un même profil.