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PLANCHE XCVI.
PORTÉS DU TOMBEAU DE FATHMAH-KADOUN.
Si la tradition qui attribue ce tombeau à la fille du sultan Achmet n'est pas une croyance erronée, il faut recon-
naître que l'art seldjoukide est resté en honneur jusqu'au commencement du xvne siècle; car, dans la décoration de
cet édifice, il a peu de chose qui ne soit pas de style arabe.
On voit que l'auteur s'est trouvé embarrassé pour décorer le dessus de la porte. Ces trois tableaux superposés
ne présentent pas des motifs très-heureux; mais tout l'entourage de moulures de la porte est d'un dessin irré-
prochable.
Le profil de toutes ces moulures est peu saillant. Le premier rang, orné de palmettes, se répète sur les huit
faces du monument au droit de chaque colonne.
La seconde moulure qui correspond à ce que, dans l'architecture romaine, on appellerait la corniche de l'archi-
trave, est composée de niches arabes ; le méandre de la troisième face se trace par le moyen de l'octogone; on di-
vise le côté de l'octogone en trois parties égales, et l'on joint chacun des points de division parallèlement à un des
diamètres de l'octogone. La largeur des bandes n'est pas soumise à un tracé mathématique ; elle est arbitraire.
Le plan de la niche qui couronne la porte est une étoile dodécagone dont le tracé s'opère comme celui des autres
petites niches. On conçoit que la forme de ces projections est aussi multipliée que celle des polygones qui leur servent
de base.
I is deux colonnes qui soutiennent la retombée de l'ogive delà porte sont couronnées de chapiteaux composés
de deux rangs de palmes qui supportent des dosserets à niches. On ne trouve pas dans l'architecture romaine
d'exemple de cette disposition; mais les Byzantins l'ont souvent employée pour racheter les hauteurs de leurs arcs
plein cintre.
Le cintre de la porte est composé de neuf voussoirs de marbres différents et ajustés à redans. La surface de l'in-
trados présente le même dessin. Il est donc absolument impossible que cette porte ait été montée par pièces et que
les claveaux aient été glissés comme on a coutume de le faire; il faut que le cintre ait été ajusté par terre en fai-
sant entrer les claveaux les uns dans les autres, comme des tenons dans des mortaises , et que toute la pièce ait été
montée en place. Dans un grand nombre de monuments en ruine, je me suis assuré que la baguette de chaque cla-
veau pénètre dans toute l'épaisseur du cintre, et que ce n'est pas un simple ornement.
Les portes de mosquées et de médrécés dont j'ai fait mention plusieurs fois, sont construites dans le même style;
c'est pour cette raison que je me suis abstenu de les reproduire, afin de ne pas trop multiplier les planches qui
se répètent.
J'ai consacré une partie du voyage de Cappadoce à l'étude des monuments musulmans; c'est un simple spécimen
qu'il eût été facile de compléter, mais que la limite dans laquelle je suis forcé de me restreindre, m'empêche d'é-
tendre davantage.
roui il. in
PLANCHE XCVI.
PORTÉS DU TOMBEAU DE FATHMAH-KADOUN.
Si la tradition qui attribue ce tombeau à la fille du sultan Achmet n'est pas une croyance erronée, il faut recon-
naître que l'art seldjoukide est resté en honneur jusqu'au commencement du xvne siècle; car, dans la décoration de
cet édifice, il a peu de chose qui ne soit pas de style arabe.
On voit que l'auteur s'est trouvé embarrassé pour décorer le dessus de la porte. Ces trois tableaux superposés
ne présentent pas des motifs très-heureux; mais tout l'entourage de moulures de la porte est d'un dessin irré-
prochable.
Le profil de toutes ces moulures est peu saillant. Le premier rang, orné de palmettes, se répète sur les huit
faces du monument au droit de chaque colonne.
La seconde moulure qui correspond à ce que, dans l'architecture romaine, on appellerait la corniche de l'archi-
trave, est composée de niches arabes ; le méandre de la troisième face se trace par le moyen de l'octogone; on di-
vise le côté de l'octogone en trois parties égales, et l'on joint chacun des points de division parallèlement à un des
diamètres de l'octogone. La largeur des bandes n'est pas soumise à un tracé mathématique ; elle est arbitraire.
Le plan de la niche qui couronne la porte est une étoile dodécagone dont le tracé s'opère comme celui des autres
petites niches. On conçoit que la forme de ces projections est aussi multipliée que celle des polygones qui leur servent
de base.
I is deux colonnes qui soutiennent la retombée de l'ogive delà porte sont couronnées de chapiteaux composés
de deux rangs de palmes qui supportent des dosserets à niches. On ne trouve pas dans l'architecture romaine
d'exemple de cette disposition; mais les Byzantins l'ont souvent employée pour racheter les hauteurs de leurs arcs
plein cintre.
Le cintre de la porte est composé de neuf voussoirs de marbres différents et ajustés à redans. La surface de l'in-
trados présente le même dessin. Il est donc absolument impossible que cette porte ait été montée par pièces et que
les claveaux aient été glissés comme on a coutume de le faire; il faut que le cintre ait été ajusté par terre en fai-
sant entrer les claveaux les uns dans les autres, comme des tenons dans des mortaises , et que toute la pièce ait été
montée en place. Dans un grand nombre de monuments en ruine, je me suis assuré que la baguette de chaque cla-
veau pénètre dans toute l'épaisseur du cintre, et que ce n'est pas un simple ornement.
Les portes de mosquées et de médrécés dont j'ai fait mention plusieurs fois, sont construites dans le même style;
c'est pour cette raison que je me suis abstenu de les reproduire, afin de ne pas trop multiplier les planches qui
se répètent.
J'ai consacré une partie du voyage de Cappadoce à l'étude des monuments musulmans; c'est un simple spécimen
qu'il eût été facile de compléter, mais que la limite dans laquelle je suis forcé de me restreindre, m'empêche d'é-
tendre davantage.
roui il. in