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( '*3 )

La Lycaonie fut alors incorporée à la province nommée par les Romains Asie propre,
et dont Éphèse fut la métropole. Le traité signé avec Antiochus, qui cédait au peuple
romain toutes les provinces situées en deçà du Taurus, depuis ses versants occidentaux
jusqu'au fleuve Halys(1), y comprenait la Lycaonie, qui fut ensuite cédée à Eumènes,
par suite de la paix signée avec Prusias, roi de Bithynie. Il reçut, en outre, les deux
Phrygies,la Mysie, la Lydie et la Myliade (2J. L'Asie en deçà du Taurus, ayant sa limite
déterminée par les crêtes des monts, comprenait naturellement tout le versant septen-
trional, «Complectitur Lydos, Caves, Lycaones^.» Dans ce cas, il est vrai, on ne fait pas
mention de l'isaurie, et Strahon ajoute à la confusion qui existe dans la détermination
des deux territoires, quand il dit(4) : «On y voit aussi deux lacs; le plus grand est appelé
« Coralis, et l'autre Trogitis : » lun des deux a conservé son nom de Corali; l'autre est
le lac de Sidi-Chéri; or, ils sont tous les deux au centre de l'isaurie. Tous les géographes
avaient soupçonné que la ville ou les villes d'Isaure ( vêtus et nova) étaient situées
dans le voisinage de ces lacs (5). La détermination de la ville d'Isaure par Ha mil ton est
venue éclaircir tous les doutes, et les deux lacs dont je viens de parler se trouvent, en
effet, très-voisins de cette ancienne ville. Les cartes des géographes modernes font de
l'isaurie propre une enclave de la Lycaonie. Cette dernière province touche à l'est à la
Cappadoce; au nord et au nord-onest5 à la Galatie et à la Phrygie; elle ne se trouve
limitrophe du Taurus que dans son extrémité orientale, où l'on place les villes de
Derbe et Laranda, c'est-à-dire le district appelé aujourd'hui le Sanjak de Caraman.
Elle a pour principale ville Iconium, place fort ancienne, mais de fondation grecque,
et qui, dans l'antiquité, n'a jamais été qu'une forteresse de peu d'importance. Toutes
les autres places mentionnées dans la Notice d'Hiéroclès ont à peine laissé des vestiges.
Ce pays était, à la vérité, le plus dénué de ressources pour tout ce qui touchait au
culte des arts et à l'érection des monuments. Les Cappadociens avaient trouvé dans les
roches tendres de leurs montagnes un vaste champ à exploiter, et ils avaient imaginé
d'établir leurs monuments dans la carrière elle-même. Les Lycaoniens n'avaient pas
même cette ressource; les roches de leurs montagnes sont composées de calcaire d'une
mauvaise qualité, qu'il est impossible de travailler. L'usage d'élever des constructions
en terre et en briques fut certainement usité chez eux; mais il n'acquit une certaine
importance, il ne s'éleva au rang d'un art véritable, qu'entre les mains des peuples
musulmans, qui avaient étudié sur le sol même de la Perse et de la Babylonie, et qui
transportèrent en Asie l'art oriental, tout autre avec, ses coupoles élancées, ses riches
couleurs et ses émaux merveilleux.

Les laines grossières mais abondantes des troupeaux étaient pour les Lycaoniens une
source de revenu considérable, et composaient même une part notable des biens au
roi Amyntas6); mais on ne dit pas que l'art de fabriquer des tissus de laine, des tapis
et des étoffes, ait jamais prospéré parmi eux. Les témoignages de l'antiquité nous per-
mettent de croire que chez eux la rapine et le brigandage n'étaient pas devenus une ha-
bitude générale, et, en cela,ils se distinguent encore de la petite peuplade, leur voisine,
dont les exploits féroces tinrent en suspens toutes les forces des royaumes civilisés de
l'antiquité; car depuis l'époque d'Alexandre jusqu'à la prise de Rome, nous voyons les

w Excedito urbibus, agris, vicis, castellis, cis Tau- et ei restituerunt et Lycaoniam et Myliada et Lydiam.
I rum montera usque ad Halyn amnem, et a valle Tauri (3) Eustath. loc. cit., v. 620.

usque ad juga , quà in Lycaoniam vergit. XII, 568.

w Tite-Live, ch. XXXIX. Adjecerunt in Asiâ, Phry- « D'Anville, Asie Mineure.

giam utramque, et Mysiarn quam Prusias rex ademerat, " Strabon , XII, 568.
 
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