Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
( '9° )
d'accord sur ce point, que nous regardons le monument comme un gymnase (1). Les Turcs
désignent ce paiais sous le nom de Bal-Kiz-Seraï. J'ai déjà eu occasion de dire mon
avis sur ce mot en parlant des ruines de Cyzique. Pococke croyait y retrouver le nom
de Baal.

Le temps considérable que j'ai employé à mesurer ces ruines ne m'a pas permis de
m'étendre plus longuement sur les autres édifices. La Mésange occupait un mouillage
peu sûr. Je me vis dans la nécessité de hâter mon exploration.

11 eût été intéressant de reconnaître la prise d'eau de l'aqueduc qui vient du pied
de l'Ida, en franchissant une distance de plusieurs milles. J^s habitants en durent la
construction à la générosité d'Hérode Atticus, gouverneur des villes libres d'Asie qui,
ayant reçu de l'empereur Hadrien une somme de trois millions de drachmes pour ame-
ner les eaux dans la ville, fit faire cet ouvrage avec une telle magnificence, que la dépense
se trouva monter à plus du double; il voulut contribuer par ses propres trésors au
surplus de la dépense. Les écrivains de cette époque ont eu à signaler des actes sem-
blables de la part de ce riche citoyen, non-seulement en Asie, mais à Athènes même.
On attribuait l'origine de sa fortune à la découverte d'un trésor, qu'il avait faite dans
sa maison, et dont l'empereur Nerva lui avait abandonné la jouissance entière. La plu-
part des monuments d'Alexandria Troas paraissent dater de la même époque; on y voit
peu de ruines byzantines, et je n'y ai pas observé de vestiges d'églises; cependant elle est
portée au nombre des évêchés dans le Synecdême.

A trois milles au S.-E. des ruines, il y a une source thermale qui jouit d'une assez
grande célébrité dans le pays. JNous franchîmes plusieurs collines qui sont toutes cou-
vertes de débris et occupées par une végétation vigoureuse; et après une heure de mar-
che, nous arrivâmes sur le penchant d'une vallée au fond de laquelle coule un ruisseau
dont les rives sont incrustées de dépôts salins. Les sources thermales sortent d'un rocher
de serpentine; leur température est de 54 degrés qio; elles sont ferrugineuses, et contien-
nent une quantité notable de sulfate de magnésie. Les Turcs font usage de ces eaux
en bains et en boisson ; elles sont très-purgatives.

Le bain consiste en un trou creusé dans la terre, et revêtu de maçonnerie grossière;
la cabane est couverte de feuillage. Près de là est un autre bain un peu mieux éta-
bli, dans lequel nous n'entrâmes pas, parce qu'il était occupé par des femmes. La
serpentine, qui constitue toutes ces collines, passe sous le calcaire tertiaire de la plaine
de Troie, et va s'appuyer sur les contre-forts granitiques de l'Ida. Il sort plusieurs
sources de ces rochers; mais deux seulement sont utilisées. En descendant la vallée,
on voit quelques ruines antiques d'une construction grossière, qui paraissent avoir
appartenu à d'anciens bains. Le Simoïs coule derrière ces collines, après avoir traversé
la plaine où est située la petite ville d'Énaï. N'ayant pas visité cette plaine, je ne puis
avoir d'opinion personnelle sur l'ancien emplacement qu'elle occupe. Il est vrai que
les distances itinéraires offrent quelques difficultés pour qu'on puisse y placer l'ancienne
Scamandria; mais comme cette ville a été habitée dans les derniers temps de l'empire
bvzantin, je ne puis admettre que les ruines archaïques observées par M. Morey aux
environs de l'ancienne Troie aient appartenu à cette ville; ce sont des restes des cons-
tructions seoliennes.

En descendant vers le sud, on rencontre un ruisseau qui va se jeter directement
dans la mer, après avoir arrosé la plaine qui est au nord d'Assos, et qui porte le nom

(1) Chandler, Voyage en Asie, t. I, cli. IV.
 
Annotationen