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ne peut être bien déterminée. Les parties raboteuses du bonnet et du vêtement indiquent
peut-être une étoffe à poils, comme les derviches persans et turcs en portent encore
aujourd'hui. Leur bonnet est d'une forme analogue à celui de cette figure. La poitrine,
les mains et la partie inférieure du visage sont fortement endommagées, de même cpie
le cartouche placé à la hauteur de la tête, dont le bord n'a qu'un demi-pouce de saillie.
On y distingue seulement trois lignes droites et une oblique un peu élevée. La forme
d'un oiseau est facile à discerner, mais pas assez pour qu'on puisse le comparer aux
oiseaux sculptés dans les hiéroglyphes.

« On ne peut douter que ce soit le monument dont parle Hérodote. Gela est prouvé
par sa position, qui est à peine d'une demi-lieue hors de la route de Smyrne a Sardes.
La description coïncide également avec celle de ce bas-relief, à l'exception du change-
ment de mains qui tiennent la lance et l'arc; mais cette erreur était facile à faire, parce
que les deux côtés peuvent paraître retournés au spectateur. Il ne reste plus de trace
de l'inscription dont parle Hérodote; mais cela ne surprendra pas, à cause de l'état fruste
de la partie supérieure. Ce qui confirme encore l'identité, c'est la coïncidence des dimen-
sions. Hérodote donne quatre aunes et demie égyptiennes, ou quatre coudées et un spi-
thame, ce qui fait 2m,37i5, ou seulement om,o4 de différence avec ma mesure. »

C'est donc une chose jugée et reconnue par les savants, que ce bas-relief est le même
que mentionne le père de l'histoire; mais les avis sont partagés sur le sujet de cette
figure. Je regrette de ne pas connaître le travail de M. Lepsius sur cet intéressant mo-
nument; ce savant le regarde comme un monument égyptien; M. Ampère est du même avis.

Pour attribuer cette figure à un autre peuple asiatique, il faudrait en citer un seul
qui eût fait usage des signes hiéroglyphiques; car supposer que ce cartouche a été ajouté
après coup, ce n'est pas admissible.

Comme M. Riepert est d'une opinion contraire, je crois juste d'exposer ici ses rai-
sons, pour que l'on puisse apprécier la valeur de l'une et de l'autre hypothèse. 11 con-
tinue en ces termes :

« C'est une autre question de savoir si ce que dit Hérodote de l'origine égyptienne de
ce monument repose sur un fondement historique déterminé, ou seulement sur la tradi-
tion et la probabilité; en un mot, s'il ne suit pas en cela le rapport des prêtres égyptiens,
comme des seuls qui peuvent fournir sur ce sujet un renseignement historique. Mais les
prêtres avaient parlé de colonnes, et, de plus, on n'était pas d'accord, non-seulement sur
le nom du roi sculpté en ce lieu, puisque quelques-uns prétendaient y voir la figure de
Memnon (en quoi ils se trompaient certainement), mais encore sur l'origine égyptienne du
monument. Cette conjecture était particulièrement basée sur les caractères égyptiens qui
se lisaient sur la poitrine; mais, d'une part, il était bien difficile que les Grecs fussent
en état de porter un jugement sur l'authenticité d'une inscription égyptienne; de l'autre,
ni la place ni le contenu de cette prétendue inscription ne sont conformes, comme le
pense M. Lepsius, au mode égyptien; car le nom du roi aurait dû infailliblement s'y
trouver; de plus, l'ensemble et le costume de la figure (particulièrement le bonnet, qui
est bien différent du pschent égyptien, et le soulier à pointe recourbée) ne répondent
pas aux monuments du temps de Sésostris, et surtout à l'art égyptien. La lourdeur et
la grossièreté des proportions s'en éloignent encore davantage; de sorte qu'il n'y a pas
beaucoup de fondement à faire sur le seul caractère qui pourrait faire passer ce monu-
ment pour égyptien, savoir, le cartouche, qui jusqu'à présent n'a été trouvé que sur les
monuments égyptiens; mais comme Hérodote n'en fait pas mention, on peut conjecturer
avec vraisemblance qu'il a été ajouté plus tard , a l'imitation des monuments égyptiens. »
 
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