Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
( 3o8 )

J'avoue que cette supposition me paraît extrêmement hasardée, ou plutôt tout à fait
inadmissible. L'auteur, qui a vu le monument, aurait dû remarquer que ces hiéroglyphes
sont en relief; il aurait donc fallu, pour les ajouter, refaire tout le fond du tableau et
augmenter la saillie de la figure. Il est évident que ce travail n'a jamais été fait. La par-
ticularité des hiéroglyphes en saillie est extrêmement rare, pour ne pas dire tout à fait
inusitée dans les monuments égyptiens; cette particularité pourrait peut-être guider ceux
qui se sont spécialement occupés de monuments égyptiens, dans la détermination de
l'époque du monument; c'est une question que je laisse indécise; mais, comme travail
d'art, j'ai la conviction que la figure et les signes sont tout à fait contemporains.

Ayant tant de raisons de douter de l'origine égyptienne de ce monument, qui repose
uniquement sur l'autorité des Grecs et d'Hérodote, le professeur Kiepert se demande
s'il ne serait pas possible de l'attribuer aux Persans; mais il ajoute avec raison : ce La con-
quête des Perses eut lieu si tard, qu'Hérodote, qui écrivait son histoire à peu près un
siècle après, aurait dû nécessairement savoir par les Grecs asiatiques si ce monument
était persan, et ils ne l'auraient pas attribué a Sésostris, comme d'autres, avant Héro-
dote, à Memnon. »

En comparant ce bas-relief avec les autres monuments connus, le professeur trouve une
grande ressemblance avec les figures du monument de Yasili-Kaïa, que j'ai publiées sous
le nom de Saces, et après avoir établi une origine commune à ces deux ouvrages, il est
disposé à voir dans cette figure une trace de la conquête de l'Asie par les Scythes. Les
Saces et les Scythes étant le même peuple, il trouve une identité de costume entre le
guerrier de Nymphio et ceux de Yasili-Kaïa. Sans nier cette ressemblance qui frappe
au premier abord, je ferai remarquer que Sésostris avait établi des colonies égyptiennes
en Golchide, et qu'il n'est pas étonnant que l'on retrouve un souvenir du costume égyp-
tien dans ces régions (1).

M. Kiepert s'arrête à cette opinion, et s'appuie en outre sur un avis de M. Rosellini,
qui déclare que ce monument n'est pas égyptien. L'uraeus et le cartouche indiquent, selon
ce savant, que le sculpteur a eu l'intention de donner à la figure une ressemblance
avec l'image des Pharaons, et l'exécution du cartouche prouve son ignorance complète de
l'écriture égyptienne. La disposition du cartouche n'est pas correcte; l'oiseau sculpté
est étranger à la hiéroglyphique égyptienne; et de plus, contre toutes les règles de cette
écriture, il est tourné dans un sens autre que celui de la figure à laquelle il appartient.
M. Rosellini termine sa note en demandant s'il ne serait pas possible de chercher à ce
bas-relief une origine romaine, ou d'y voir une composition tracée d'après le récit
d'Hérodote. Gela est tout à fait inadmissible.

(l) L'auteur donne le nom de Tavia à la ville voisine le premier volume de la description de l'Asie Mineure,

de Yasili-Kaïa, d'après les conclusions de M.Hamilton. article Ptérium.

Je l'envoie le lecteur à ce que j'ai dit à ce sujet dans
 
Annotationen