Thévenot, Jean de: Voyages De Mr. De Thevenot Tant en Europe qu'en Asie & en Afrique (Band 1): Premiere Partie qui comprend le Voiage de Levant ... (1689)

maux,

ïî6 V O Y A G !

€haP- aucoup de fang, ils y mettent un peu de co*
XXVIL ton 5 & ainfï ferment la plaie, ou bien ils fe

Ufa c ^ont cmclou ^x ta^ades au fr°nt« Us fe fer-
du feu vent encor du feu > qui eft fort en ufage par-

Turcs* m* eux 5 comme f a* vu un homme qui aiant
pour mal à la téte , fe fît appliquer à 1 endroit du
piufieursmaj all deflus de l'oreille le bout d un fer tout
rouge qui lui fît un cautère aéfriel, puis il y
mit un peu de coton & fût guéri. Et pour
tous autres maux à plufieurs membres ils ap-
pliquent une groflè mèche ou quelque chiffon
bien allumé deflùs lefdits membres, .& en
foufirent patiemment la douleur, jufquace
cjue la mèche foit éteinte d'elle-même, &à
Conftantinople un Turc me difoit qu'il y en
avoit connu un y qui aiant quelque fluxion
où autre mal femblable aux reins , fe voulut
appliquer une mèche ardente à cette partie)
mais comme il apprehendoit de fe faire mal,
les autres fe moquoient de lui ; enfin aiant
pris refolution > & s5étant un peu baille pour
appliquer plus commodément la mèche à (es
reins , il Py mit, & en fouffr.it la douleur avec
fi longue patience, qu'il fe br ûla un nerf , &
lorfqu il voulut fe redrefier il ne pût, & de-
meura toujours courbé de la forte. Enfin il
n'y a point là de fortune à faire pour les Me-
deeins, à caufe , comme j'ai dit , qu'ils font
peu fujets aux maladies, outre qu'ils paient

aflèz mal ceux qui les gueriffent, & fi les Me-

de-

Mede-
tkts en