Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]: Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Soixante-Cinquieme = Recueil Des Lettres, Tome X): 1767-1768 (A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen. Avec des caractères de G. Haas, 1789) [VD18 9079348X]

DE M. DE VOLTAIRE. 83
accabler ainsi un infortuné. Je fais de loin ce que
je puis, et c’est fort peu de chose.
Madame Denis vous sait bien ses complimens : je
Vous embrasse de tout mon cœur. £cr. l’ins.
LETTRE LL
A M. M A R I O T T,
A V O 6 A T GENERAL ü’ANGLETERRE»'
26 de sévrier,
MONSIEUR,
J E prends le parti de vous écrire par Calais plutôe
que par la Hollande , parce que , dans le commerce
des hommes comme dans la physique , il fauttoujours
prendre la voie la plus courte. 11 est vrai que j’ai passé
près de trois mois sans vous répondre ; mais c’est que
je suis plus vieux que Milton , et que je suis presque
aussi aveugle que lui. Comme on envie toujours son
prochain , je suis jaloux de milord Chefterfield qui
est sourd. La lecture me paraît plus nécesfaire dans
la retraite que la conversation. Il est certain qu’un
bon livre vaut beaucoup mieux que tout ce qu’on
dit au hasard. Il me semble que celui qui veut
s’instruire doit préférer les yeux à ses oreilles ; mais
pour celui qui ne veut que s’amuser , je consens de
tout mon cœur qu’il soit aveugle , et qu’il puissb
écouter des bagatelles toute la journée.
F %