de m. de voltaire. aig
LETTRE C X X I.
A M. LE MARQUIS DE FLORIAN.
9 de juin,
i
Seigneurs châtelains ,nous vous rendons grâce,--
du pied des Alpes,d’avoir pensé à nous dans les plaines
de Picardie. Il n’y a que trois jours que nous avons du
beau temps. J’ai été bien près d’aller m’établir auprès
de Lyon, tant j’étais las des tracasseries génevoises
qui ne finiront pas de sitôt.
Le diable est à Neuchâtel, comme il est à Genève
mais il est principalement dans le corps de J. J. qui
s’est brouillé , en Angleterre, avec tout le canton où
il demeurait. Il s’est enfui au plus vite, après avoir
laisse sur sa table une lettre dans laquelle il chantait
pouille à ses hôtes et à ses voisins. Ensuite il écrivit
une lettre au grand chancelier , pour le prier de lui
donner un messager d’Etat, qui le conduisît au pre-
mier port en sureté. Le chancelier lui fit dire que tout
le monde , en Angleterre , était sous la protection des
lois. Enfin RoujfJeau est parti avec sa vachine3 et il est
allé maudire le genre-humain ailleurs.
J’ai reçu une lettre pleine d’esprit et de bon sens du
jeune Marinai, enseigne de la colonelle de son régi-
ment. S’il vient jamais assiéger Abbeville, soyez sûrs
qu’il vous donnera des fauve-gardes , mais il n’en
donnera pas à tout le monde.
J’attends avec impatience YEtat des finances, que
Ton dit imprimé au louvre. Je trouve cette confiance
O 4
LETTRE C X X I.
A M. LE MARQUIS DE FLORIAN.
9 de juin,
i
Seigneurs châtelains ,nous vous rendons grâce,--
du pied des Alpes,d’avoir pensé à nous dans les plaines
de Picardie. Il n’y a que trois jours que nous avons du
beau temps. J’ai été bien près d’aller m’établir auprès
de Lyon, tant j’étais las des tracasseries génevoises
qui ne finiront pas de sitôt.
Le diable est à Neuchâtel, comme il est à Genève
mais il est principalement dans le corps de J. J. qui
s’est brouillé , en Angleterre, avec tout le canton où
il demeurait. Il s’est enfui au plus vite, après avoir
laisse sur sa table une lettre dans laquelle il chantait
pouille à ses hôtes et à ses voisins. Ensuite il écrivit
une lettre au grand chancelier , pour le prier de lui
donner un messager d’Etat, qui le conduisît au pre-
mier port en sureté. Le chancelier lui fit dire que tout
le monde , en Angleterre , était sous la protection des
lois. Enfin RoujfJeau est parti avec sa vachine3 et il est
allé maudire le genre-humain ailleurs.
J’ai reçu une lettre pleine d’esprit et de bon sens du
jeune Marinai, enseigne de la colonelle de son régi-
ment. S’il vient jamais assiéger Abbeville, soyez sûrs
qu’il vous donnera des fauve-gardes , mais il n’en
donnera pas à tout le monde.
J’attends avec impatience YEtat des finances, que
Ton dit imprimé au louvre. Je trouve cette confiance
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